Deux citadelles croisées, deux peuples résilients, deux ports de commerce antiques, deux climats et géographies similaires, deux localisations stratégiques qui leur ont valu dominations et convoitises… Byblos et Bonifacio sont deux cités résilientes méditerranéennes, éloignées de plus de 2 450 kilomètres l’une de l’autre, et pourtant si proches. C’est la raison pour laquelle l’artiste libanaise Pascale Ojeil a tout fait pour les unir, initiant un jumelage entre les villes libanaise et corse.
Un jumelage aux bénéfices divers
Byblos et Bonifacio ont toutes deux des vestiges datant de la période néolithique, qui attestent d’une histoire ininterrompue au fil des siècles. Bonifacio a vu sa citadelle inscrite au titre des monuments historiques français en 1929, tandis que Byblos est inscrite sur la liste du patrimoine mondial depuis 1984.
Pascale Ojeil, qui assure la coopération entre les municipalités des deux villes, voit en ce projet des bénéfices divers. « Le jumelage vise à renforcer les liens de coopération entre les deux villes, et cela à tous les niveaux, touristique, culturel, environnemental et éducatif. Il favorisera d’autant plus l’échange de compétences dans le but de promouvoir le patrimoine respectif des deux villes », explique-t-elle à L’Orient-Le Jour.
Mme Ojeil tient aussi à préciser que « le projet n’aurait jamais vu le jour sans l’engagement du président du conseil municipal de Byblos et du maire de Bonifacio, Wissam Zaarour et Jean-Charles Orsucci, avec le soutien d’Alain di Miglio, maire adjoint de Bonifacio ».
« Le jumelage avec Bonifacio est aujourd’hui d’une grande importance pour nos deux villes puisqu’il nous permet d’instaurer divers échanges culturels, environnementaux et touristiques », affirme M. Zaarour à L’OLJ. « Nous pouvons ainsi bénéficier du soutien de Bonifacio et de son expertise, afin de mettre en place à Byblos des projets environnementaux et touristiques », a-t-il ajouté. Le président du conseil municipal de Byblos voit de plus en ce jumelage un moyen de faire connaître sa ville au-delà des frontières libanaises. « Ce jumelage a pour but d’agrandir la notoriété des deux villes, nous nommerons chacun une de nos rues au nom de la ville jumelle », souligne-t-il. M. Zaarour affirme aussi que Byblos travaille sur des projets de nouveaux jumelages avec d’autres villes européennes.
Une résistance culturelle
« Je suis libanaise, amoureuse de la Corse », lâche Pascale Ojeil, des étincelles dans les yeux. « J’ai vu en cette île bien des similitudes avec ma terre d’origine, le Liban, qui est aujourd’hui au bord du gouffre », dit-elle. L’artiste libanaise a notamment exprimé son amour pour la culture de l’île en revisitant à sa façon plusieurs chansons corses. « Chanter en corse est pour moi un acte de résilience culturelle, c’est ma contribution afin d’aider à raviver cette langue et à la pérenniser pour qu’elle ne disparaisse jamais », dit-elle. « Ce jumelage que j’ai tant souhaité est aussi pour moi une forme de résistance culturelle. C’est une façon de protéger une identité libanaise qui m’est chère », souligne l’artiste.
« Nous nous devons d’être les garants de la préservation de ces deux cultures sœurs! » conclut-elle.
Napoléon Bonaparte est Corse !
06 h 48, le 16 avril 2022