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Société - Crise au Liban

Une foule de déposants en colère manifeste à Beyrouth contre le contrôle des capitaux

"Vous êtes des voleurs ! Honte à vous !", hurlent des protestataires au député Georges Adwan, qui se rendait au Parlement.

Une foule de déposants en colère manifeste à Beyrouth contre le contrôle des capitaux

Des déposants manifestant à Beyrouth, le 13 avril 2022, contre un projet de loi sur le contrôle des capitaux. Photo Kabalan Farah / L'Orient Today

Des dizaines de déposants en colère se sont rassemblés mercredi matin dans le centre-ville de Beyrouth près du siège du Parlement, pour protester contre un projet de loi sur le contrôle des capitaux que les députés ont examiné en commissions. Ce projet a été avalisé fin mars par le Conseil des ministres avec de légères modifications, alors que le pays poursuit son effondrement économique depuis 2019, les banques imposant des restrictions illégales à leurs clients depuis trois ans.

Des dizaines de personnes se sont ainsi rassemblées dans la rue Weygand. Arrivé sur les lieux pour se rendre à la Chambre, le député des Forces libanaises et président de la commission parlementaire de l'Administration et de la Justice, Georges Adwan, a été chahuté, une fois  : "Vous êtes des voleurs ! Honte à vous !", ont hurlé des manifestants à son adresse. Muni d'un mégaphone, l'un des citoyens a tenté d'appeler au calme. M. Adwan a ensuite pu se rendre au Parlement, l'armée bloquant l'accès des manifestants à l'une des rues menant à la place de l'Étoile, où siègent les commissions du Parlement.


"Peine de mort pour les déposants"

Le collectif "Le cri des déposants" a appelé à cette mobilisation en dénonçant une "peine de mort pour les déposants". Dans un communiqué, le groupe a mis en garde mardi "contre toute tentative des partis politiques de contourner les droits des déposants". "Certains de ces partis prétendent défendre notre cause alors qu'en coulisses ils pactisent avec ceux qui nous privent de nos droits. Des députés de ces partis votent sur des lois contraires à nos intérêts alors que leurs chefs politiques affirment publiquement nous soutenir", ont encore dénoncé ces déposants. Les manifestants ont enfin prévenu qu'ils pourraient recourir à des mesures d'escalade si leurs demandes ne sont pas prises en compte.

La réunion des commissions parlementaires a été levée mercredi en cours d'après-midi, sans que les députés n'approuvent le projet de loi modifié, en raison de divisons autour de cette question. Une nouvelle réunion se tiendra mercredi prochain pour poursuivre l'étude tu texte.

Lundi, le chef de l'Association des déposants au Liban Hassan Moghniyé avait mis en garde la classe politique contre l'approbation de la dernière version du projet de loi sur le contrôle des capitaux, dénonçant une législation qui donne une "carte blanche aux banques et à la Banque Du Liban (BDL)". M. Moghniyé avait jugé que la mouture de cette loi "ne devrait pas être approuvée sans répartir les pertes, unifier le taux de change et restructurer les banques", appelant les professionnels du secteur à annoncer une grève pour la semaine prochaine.

Pour mémoire

Contrôle des capitaux : le nouveau projet de loi se fait descendre en flammes

Le projet de loi sur le contrôle des capitaux vise à légaliser et à normaliser les restrictions bancaires ad hoc mises en place au début de la crise financière libanaise, en 2019. Il figure parmi les conditions exigées par le Fonds monétaire international (FMI) pour appliquer l'accord préliminaire conclu avec le Liban la semaine dernière. Celui-ci prévoit une aide de 3 milliards dollars sur quatre ans, à condition que les autorités libanaises avalisent un certain nombre de mesures voulues par le FMI.

En attendant, le Liban continue de s'enfoncer dans une crise économique sans précédent, depuis bientôt trois ans. Plus de 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté et les déposants peinent à retirer les devises nécessaires à leurs besoins dans les banques, en raison des restrictions imposées. 

Des dizaines de déposants en colère se sont rassemblés mercredi matin dans le centre-ville de Beyrouth près du siège du Parlement, pour protester contre un projet de loi sur le contrôle des capitaux que les députés ont examiné en commissions. Ce projet a été avalisé fin mars par le Conseil des ministres avec de légères modifications, alors que le pays poursuit son effondrement...

commentaires (6)

Une dizaine ou même des milliers de personnes ne changeront rien au cours des choses. Il faut que les millions de libanais qui se sont fait voler leur argent et humilier de la sorte forment un cortège jusqu’au palais présidentiel pour demander à leur chef d’état, ce figurant, des comptes qui attend toujours les décisions des autres quand il s’agit de régler les problèmes des citoyens et se met en quatre pour tout bloquer lorsqu’il s’agit de ses intérêts personnels ou ceux de ses proches et alliés vendus. Ça n’est pas aux banques qu’il faut s’en prendre en premier, mais au régime pourri qui a permis qu’une telle catastrophe puisse arriver à cause de leur cupidité et leur manque de patriotisme. Et ils se présentent aux élections gonflés, comme ils sont comme si de rien n’était.

Sissi zayyat

17 h 58, le 13 avril 2022

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Commentaires (6)

  • Une dizaine ou même des milliers de personnes ne changeront rien au cours des choses. Il faut que les millions de libanais qui se sont fait voler leur argent et humilier de la sorte forment un cortège jusqu’au palais présidentiel pour demander à leur chef d’état, ce figurant, des comptes qui attend toujours les décisions des autres quand il s’agit de régler les problèmes des citoyens et se met en quatre pour tout bloquer lorsqu’il s’agit de ses intérêts personnels ou ceux de ses proches et alliés vendus. Ça n’est pas aux banques qu’il faut s’en prendre en premier, mais au régime pourri qui a permis qu’une telle catastrophe puisse arriver à cause de leur cupidité et leur manque de patriotisme. Et ils se présentent aux élections gonflés, comme ils sont comme si de rien n’était.

    Sissi zayyat

    17 h 58, le 13 avril 2022

  • "Une foule de déposants" titre l'article ... mais la photo et la vidéo montrent une "foule" très clairsemée ! Reflet d'une "thaoura" qui a fait pshitt et qui est incapable de constituer un front uni pour les "élections" dans 1 mois. Le président et son gendre doivent bien s'amuser de ces gesticulations sans lendemain. Ils savent que leur mentor armé les laissera au pouvoir encore longtemps ! Pauvre Liban ... détruit par son peuple et ses esprits claniques indélogeables.

    GM92190

    16 h 33, le 13 avril 2022

  • Avec une mini-portion à date très limitée de consommation, deux ou trois demi-portions sans aucune saveur ni valeur nutritive, une méga-portion bourrée de calories pécuniaires donc indigestes...comment peut-on honnêtement prétendre diriger et nourrir convenablement toute une nation ? - Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 25, le 13 avril 2022

  • La loi du "capital control" qui survient apres trois ans de rapines est destinee a proteger les crapules bancaires qui commencent a perdre des proces a l'etranger et ne veulent pas rapatrier les capitaux qu'ils ont fait fuir hors du pays. Il semble que les fripouilles du FMI vont avaliser le pillage ehonte des epargnants et des salaries. Honte aux crapules locales et internationales....

    Michel Trad

    14 h 36, le 13 avril 2022

  • Et ce peuple de libanais qui se dit révolutionnaire , à faire mourir de rire , revolutionnaire contre lui.même et contre ses propres interêts ! Qu'attendent.ils pour être des millions à forcer les portes de la Banque Centrale et capturer les administrateurs ! Qu'attendent-ils pour forcer les portes des banques , et des représentations onusiennes pour réclamer leurs droits bafoués, leurs économies volées . mais non ! On accepte d'être les dindons de la farce parce que la juge est décoiffée ! Quel peuple suicidaire ! Aucun espoir !

    Chucri Abboud

    14 h 03, le 13 avril 2022

  • Pourquoi les déposants devraient-ils payer pour la gabegie de l'état par ses dirigeants qui s'en sont mis plein les poches ? Le plan du FMI de redistribuer les pertes entre l'état, les banques et les déposants est tout aussi aberrant. ça n'est pas aux déposants de rembourser les pertes de l'état et des banques mais aux dirigeants de l'état et aux banques à travers leurs actionnaires.

    marwan el khoury

    11 h 59, le 13 avril 2022

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