
Un ouvrier préparant du pain dans une boulangerie de Beyrouth, le 8 mars 2022. Photo REUTERS/Mohamed Azakir/File Photo
Le président du syndicat des boulangers, Ali Ibrahim, a confirmé lundi à notre publication sœur L'Orient Today que lundi "sera le dernier jour pour produire du pain ou distribuer de la farine si les fonds nécessaires ne sont pas assurés (par la Banque du Liban-BDL) pour importer du blé".
Les moulins à farine "sont fermés depuis cinq jours" et l'approvisionnement des boulangeries en farine ne suffit que pour produire du pain lundi, a affirmé M. Ibrahim, ajoutant que 90% des boulangeries fermeront mardi si le problème n'est pas résolu.
La BDL a imposé de nouvelles conditions aux crédits bancaires alloués à l'achat de blé, ce qui complique la situation, a poursuivi le syndicaliste, affirmant que "la banque centrale a demandé au Premier ministre, Nagib Mikati, l'autorisation de débloquer les fonds nécessaires pour l'importation de blé". Il a également indiqué que le président du Parlement, Nabih Berry, qu'il avait rencontré samedi dernier, a contacté M. Mikati, qui lui aurait assuré qu'il avait signé cette autorisation et qu'il l'enverrait lundi à la BDL. "Tout reviendra à la normale dans 48 heures si la BDL débloque les fonds nécessaires", a assuré M. Ibrahim.
Jeudi dernier, le Premier ministre avait annoncé que 15 millions de dollars avaient été approuvés par le gouvernement pour les importations de blé, déplorant par la même occasion le fait que "des rapports officiels aient montré que de grandes quantités de farine étaient stockées dans des boulangeries et des dépôts pour être revendues sur le marché noir ou pour la contrebande". La fédération des syndicats des minoteries et boulangeries avait annoncé, vendredi, qu’elle se mettait en grève jusqu’à ce qu’une minoterie fermée, après avoir été verbalisée, soit rouverte. Les minoteries avaient, pour leur part, annoncé un arrêt de travail en raison des "pénuries de farine (...) exacerbées par des retards de paiement couvrant les frais d'importation du blé par la BDL".
Le Liban craint de plus en plus pour son approvisionnement en blé et en pain suite à l'invasion russe de l'Ukraine, étant donné que le pays importe la majeure partie de son blé de la région de la mer Noire.
On s’en fout, de toutes façons avec les limitations bancaires et après avoir payé le générateur il ne nous reste plus assez d’argent pour s’acheter du pain. Vive le règne fort!
14 h 12, le 11 avril 2022