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Nos Lecteurs ont la Parole

Je suis souverainiste mais je me soigne !

Lundi 4 avril 2022, je regarde les nouvelles de 20h : en costume cravate, ou en blouse enfilée par-dessus le costume, une grande partie de nos candidats aux élections parlementaires, visage fermé, poing levé, yeux grands ouverts, le ton assez grave, dans un contexte assez tendu, nous promettaient, nous haranguaient sur un point, un programme, un mot, une thématique commune qui selon eux est au cœur de tous nos maux et de tous nos rêves : recouvrer la souveraineté de notre pays. Légitime ambition.

Pour bien saisir ce message et assimiler toute la mesure du mot souveraineté, lourd de sens, j’ai été à la recherche de sa simple définition. Selon le dictionnaire Le Robert, la souveraineté est l’« autorité suprême (d’un souverain, d’une nation…). La souveraineté du peuple, fondement de la démocratie (…) ».

La tenue de toute élection, conforme aux normes de la démocratie, supposerait alors, au préalable, un consensus des participants autour de l’achèvement de la souveraineté, une notion absolue, du peuple et de la nation.

Dans l’hypothèse d’un État libanais non souverain et d’électeurs libanais qui ne seraient pas libres de leurs choix, les élections deviennent, de point de vue démocratique, caduques et naturellement invalides. En tant que candidat, choisir « le recouvrement de la souveraineté » comme slogan électoral serait alors équivalent à se tirer une balle dans la jambe de ses résultats en particulier, et dans celle de toute la procédure électorale en général.

Aux souverainistes de bonne foi, à vos théoriciens et à vos foules de supporters, il serait peut-être crucial de réviser cette thématique électorale sous peine de courir le risque de vous retrouver en pleine contradiction, lors des prochaines élections qui, toujours selon vous, se dérouleront sans le fondement majeur de tout processus démocratique : la souveraineté !

Par ailleurs, selon l’immortel Victor Hugo : « Au point de vue politique, il n’y a qu’un seul principe, la souveraineté de l’homme sur lui-même. Cette souveraineté de moi sur moi s’appelle liberté. »

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Lundi 4 avril 2022, je regarde les nouvelles de 20h : en costume cravate, ou en blouse enfilée par-dessus le costume, une grande partie de nos candidats aux élections parlementaires, visage fermé, poing levé, yeux grands ouverts, le ton assez grave, dans un contexte assez tendu, nous promettaient, nous haranguaient sur un point, un programme, un mot, une thématique commune qui selon eux...

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