
Le pape François tenant d'une main le drapeau du Liban, apporté à l'audience générale par un jeune prêtre maronite, le 2 septembre 2020 au Vatican. Photo tirée du site du Vatican
Quelques heures après l'annonce faite par le président Michel Aoun concernant la visite du pape François au Liban, le Vatican a affirmé mardi soir qu'il s'agit d'"une possibilité à l'étude".
"Le nonce apostolique au Liban, Mgr Joseph Spiteri, a informé le président que le pape François visitera le Liban en juin", avait affirmé la présidence de la République mardi dans un tweet en fin d'après-midi, notant que la date de ce déplacement et son programme seront déterminés ultérieurement par les deux parties. Une déclaration unilatérale qui a toutefois suscité la joie des Libanais dont plus des trois quarts sombrent dorénavant dans la pauvreté au vu de l'effondrement socio-économique et financier du pays.
La réaction du Vatican, qui s'est fait attendre quelques heures, n'a pas confirmé ce déplacement. "C'est une possibilité en cours d'étude", s'est contenté de souligner le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, Matthéo Bruni. Une déclaration qui suscite plusieurs points d'interrogation quant aux raisons pour lesquelles davantage de détails n'ont pas été communiqués par Rome.
Selon le quotidien Nida' al-Watan, des sources proches de la présidence ont reconnu qu'il aurait fallu attendre que le Vatican annonce lui-même la visite du pape, conformément au protocole, avant que le président Aoun ne le fasse.
Quoi qu'il en soit, la visite du pape serait porteuse d'un message d'espoir au pays du Cèdre qu'il a promis, à maintes reprises, d'aider. "Les Libanais attendent depuis longtemps la visite du pape, afin de lui exprimer leur gratitude pour l'intérêt qu'il porte au Liban et le remercier pour les initiatives prises pour leur pays ainsi que pour ses prières pour la paix et la stabilité", s'était réjoui le président Aoun la veille dans un tweet.
François a en effet multiplié ces derniers mois les messages de soutien au Liban et a manifesté son intention de s'y rendre à plusieurs reprises. Lors de sa visite à Chypre en décembre, il s'est dit "profondément inquiet" face à la crise économique qui le paralyse. En août 2021, il a appelé la communauté internationale à des "gestes concrets", un an après l'explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts. Un mois auparavant, il avait accueilli neuf chefs religieux chrétiens libanais et adressé un message d'espoir à la population, l'exhortant à "ne pas se décourager".
Il y a deux semaines, c'est le président Aoun qui s'était rendu au Vatican où il avait été reçu par le pape. Il avait alors annoncé depuis le Saint-Siège que François "entreprendra une initiative pour aider" le Liban. Lors de leur rencontre, le souverain pontife, qui avait confirmé sa venue au Liban sans en préciser la date, et le président Aoun avaient discuté des "graves problèmes socio-économiques du pays, ainsi que de la situation des réfugiés". "L'aide de la communauté internationale, les prochaines élections législatives et les réformes nécessaires doivent contribuer à renforcer la coexistence pacifique entre les différentes confessions religieuses qui vivent au Liban" figuraient également au menu de leurs entretiens.
S'il est confirmé, le déplacement du souverain pontife interviendra peu de temps après les législatives du 15 mai, une échéance à laquelle tient une grande partie de la communauté internationale. François ne sera pas le premier pape à se rendre au Liban depuis la fin de la guerre civile en 1990. En septembre 2012, Benoît XVI avait appelé, depuis le palais de Baabda, à ce que le Liban soit un exemple de coexistence pour tous les pays. Quinze ans auparavant, en mai 1997, c'est Jean-Paul II, qui avait brandi en 1989 le fameux slogan "Le Liban est plus qu'un pays, c'est un message", qui avait effectué une visite mémorable au pays du Cèdre.
je presente mes excuses a l'equipe de l'OLJ ! de l'avoir accusé de manque de professionalisme, ayant omis de lire l'article de Fady Noun. Mea Culpa !
09 h 46, le 07 avril 2022