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Économie - Conjoncture

Baisse du déficit commercial américain en février, mais des perturbations à l’horizon

Baisse du déficit commercial américain en février, mais des perturbations à l’horizon

Le déficit américain des biens et services s’est élevé à 89,2 milliards de dollars en février. Mark Ralston/AFP

Le déficit commercial des États-Unis s’est légèrement réduit en février grâce à un rebond des exportations, mais la guerre en Ukraine, survenue fin février, et les nouveaux confinements en Chine pour contenir le variant Omicron pourraient perturber durablement les flux commerciaux américains. Le déficit des biens et services s’est élevé à 89,2 milliards de dollars en février, soit une diminution de 0,1 % par rapport au mois de janvier dont les données ont été révisées en baisse. C’est toutefois plus que les 88,5 milliards attendus pour février par les analystes et cela reste un niveau record sur un seul mois.

Les importations ont poursuivi leur ascension (+1,3 %, à 317,8 milliards de dollars) à la faveur de la reprise économique. Mais les exportations se sont accrues encore plus vite : +1,8 %, à 228,6 milliards, diminuant le déficit. En février, les États-Unis ont par exemple exporté davantage de produits du secteur de l’énergie tel que le fioul, le charbon métallurgique et les produits pétroliers. Ils ont aussi exporté plus de préparations pharmaceutiques et de produits agricoles – maïs, noix, noisettes, amandes et produits laitiers–.

La levée d’un grand nombre de restrictions aux États-Unis liées au Covid-19 a aussi contribué à la hausse des exportations de voyages, secteur qui avait été sinistré pendant la pandémie du coronavirus. Les Américains ont parallèlement importé plus de matériel industriel, mais moins de voitures, de pièces détachées automobiles et de moteurs. « Dans l’ensemble, les exportations et les importations sont historiquement élevées et le déficit s’est considérablement creusé (ces derniers mois) malgré les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les défis logistiques, a commenté Rubeela Farooqi, économiste en chef chez HFE.

« Vents contraires »

Par zone géographique, et pour les seuls échanges de biens, le déficit s’est réduit en février avec le Canada (-0,5 % à 6,84 milliards de dollars), avec le Mexique (-21,3 % à 9,81 milliards) ainsi qu’avec l’Union européenne (-5,9 % à 16,95 milliards). Il a en revanche bondi avec la Chine (+23,8 % à 41,2 milliards). Toutefois, « les données de février ne capturent pas pleinement l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les flux commerciaux », souligne Mahir Rasheed, chef économiste chez Oxford Economics, qui s’attend à ce que l’effet se fasse ressentir « lentement » au cours des mois suivants. Et l’impact pourrait être durable « si la guerre persiste » , ajoute-t-il.

Le Fonds monétaire international (FMI) a d’ores et déjà annoncé qu’il allait réviser sa prévision de croissance mondiale pour cette année, ce qui pourrait contrarier la demande des produits américains. De son côté, la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) a déjà revu en baisse la croissance économique des États-Unis pour cette année. « Nous pensons que les vents contraires géopolitiques comprimeront la demande d’exportations américaines cette année », indique Mahir Rasheed.

« À l’inverse, les importations devraient rester stables, même si la croissance devrait se modérer. » L’économiste en chef de HFE anticipe pour sa part des perturbations des flux commerciaux américains en raison de la guerre en Ukraine et des mesures de confinement en Chine.

Samedi dernier, la quasi-totalité des 25 millions d’habitants de Shanghai, capitale économique chinoise, ont été confinés au moment où la Chine affronte sa pire flambée épidémique depuis deux ans. « Il existe également un risque baissier supplémentaire lié à un éventuel ralentissement de la demande en Europe et en Chine », note Rubeela Farooqi. L’activité manufacturière en Chine est tombée en mars à son niveau le plus bas depuis deux ans, plombée par les mesures sanitaires anti-Covid, selon l’indice d’activité des directeurs d’achat (PMI). De quoi perturber les approvisionnements dans le monde.

Delphine TOUITOU/AFP

Le déficit commercial des États-Unis s’est légèrement réduit en février grâce à un rebond des exportations, mais la guerre en Ukraine, survenue fin février, et les nouveaux confinements en Chine pour contenir le variant Omicron pourraient perturber durablement les flux commerciaux américains. Le déficit des biens et services s’est élevé à 89,2 milliards de dollars en février,...
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