Rechercher
Rechercher

Économie - Crise

"L'État et la Banque du Liban en faillite" : Saadé Chami affirme que ses propos ont été tronqués

Le Premier ministre affirme aussi que les propos du numéro deux du gouvernement ont été tronqués ; la BDL dément être en faillite.

Le vice-Premier ministre, Saadé Chami, au palais présidentiel de Baabda, le 30 décembre 2021. Photo tirée du compte Twitter de la présidence @LBpresidency

Le vice-Premier ministre libanais, Saadé Chami, qui avait estimé dimanche que "l'État et la Banque du Liban (BDL) sont en faillite", alors que le pays traverse la pire crise économique de son histoire moderne et que le gouvernement peine à légiférer sur le contrôle des capitaux et à garantir les avoirs des déposants, bloqués illégalement dans les banques depuis 2019, a affirmé lundi soir que ses propos ont été tronqués.

"L'État est en faillite, tout comme la Banque du Liban, et il y a des pertes", a affirmé M. Chami lors d'un entretien télévisé dimanche sur la chaîne al-Jadeed. "La répartition des pertes sera imputée aux acteurs concernés, à savoir l'État, la BDL, les banques et les citoyens", a-t-il poursuivi.

Toutefois, après le tollé provoqué par ces déclarations, le numéro deux du gouvernement a affirmé que ses propos ont été tronqués. "Mes propos ont été tronqués, et la vidéo qui a été diffusée constitue une partie de ma réponse à une question concernant la participation de l'Etat et de la BDL pour faire face aux pertes du secteur bancaire", a affirmé M. Chami à la chaîne OTV. "Dans ma réponse, j'ai dit que l'Etat est incapable de participer de manière significative pour combler le fossé, ce qui équivaut à dire que nous n'avons pas de liquidité", a-t-il souligné.

Saadé Chami tient un rôle-clé pour tenter de sortir le Liban de la crise économique, ayant été chargé de conduire la délégation chargée de négocier avec le Fonds monétaire international (FMI) le déblocage d’un "fonds de sauvetage". Pur technocrate, il a fait l’essentiel de sa carrière au FMI, où il a occupé pendant près de 20 ans des postes-clés et dirigé le Centre de soutien technique au Moyen-Orient.

Démenti de la BDL

Commentant lundi en fin de journée les propos du numéro deux du gouvernement, le Premier ministre Nagib Mikati a également estimé que les déclarations de M. Chami "ont été tronquées". "Il voulait parler des liquidités et non de la solvabilité" de l'Etat, a souligné M. Mikati, dans des propos à la presse à l'issue d'un entretien avec le leader druze Walid Joumblatt à Clemenceau.

Lire aussi

Législatives 2022 : Bank of America s’avance sur trois scénarios monétaires pour le Liban

Pour sa part, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a publié un communiqué en début de soirée dans lequel il souligne que "ce qui se dit sur la faillite de la BDL est faux". "Malgré les pertes qui ont touché le secteur financier libanais, et qui sont en cours de traitement dans le cadre d'un plan de relance préparé par le gouvernement actuel en coopération avec le Fonds monétaire international, la BDL continue d'exercer son rôle en vertu de l'article 70 du Code de la monnaie et continuera de le faire", conclut le patron de la banque centrale. Selon cet article, le rôle primordial de la BDL est de sauvegarder la monnaie nationale pour garantir de manière permanente, entre autres, le développement socio-économique.

Contrôle des capitaux

Revenant sur le projet de loi contesté de contrôle des capitaux, M. Chami a en outre fait valoir que "les députés ont le droit de s'opposer au projet, étant donné les temps dans lequel il a été soumis (...) mais nous voulions le terminer rapidement". Malgré les divergences entre certains ministres, "il n'est pas nécessaire que tous soient d'accord pour soumettre le projet de loi au Parlement", a-t-il dit.

Lundi dernier, les députés Ibrahim Kanaan, président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, et Georges Adwan, président de la commission de l'Administration et de la Justice, avaient déploré le fait que les députés n'aient pas bénéficié d'un délai de 48 heures pour examiner le projet. Le vice-Premier ministre avait toutefois annoncé mercredi dernier, à l'issue d'une réunion du Conseil des ministres, que celui-ci avait avalisé le projet de loi controversé sur le contrôle des capitaux. Bien que légèrement modifié, le projet n'a pas été approuvé à l'unanimité, sachant l'opposition des ministres des deux formations chiites, le Hezbollah et Amal. 

En 2020, le Liban a fait défaut sur la portion de dette en devises qui pèse plus de 37% du total de la valeur nominale de la dette (la valeur réelle de cette dernière, qui tient compte de la dépréciation de la livre sur le marché parallèle et le prix que valent actuellement les eurobonds libanais est bien inférieure). Une première dans l’histoire du pays qui, jusque-là, avait une réputation de bon payeur, même s’il se trouvait sur la troisième marche du podium en termes de ratio dette/PIB derrière le Japon et la Grèce il y a deux ans.

Le vice-Premier ministre libanais, Saadé Chami, qui avait estimé dimanche que "l'État et la Banque du Liban (BDL) sont en faillite", alors que le pays traverse la pire crise économique de son histoire moderne et que le gouvernement peine à légiférer sur le contrôle des capitaux et à garantir les avoirs des déposants, bloqués illégalement dans les banques depuis 2019, a affirmé lundi...

commentaires (15)

Ces MAFIEUX même le coronavirus n'a pas voulu d'eux

Derwiche Ghaleb

18 h 57, le 05 avril 2022

Tous les commentaires

Commentaires (15)

  • Ces MAFIEUX même le coronavirus n'a pas voulu d'eux

    Derwiche Ghaleb

    18 h 57, le 05 avril 2022

  • Monsieur le Vice…. Pourquoi les citoyens doivent supporter une partie des pertes? Donnez moi une seule bonne raison à part couvrir les méfaits de vos maîtres politiciens dont vous n’êtes qu’un esclave obéissant de crainte de vous faire fouetter

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 48, le 05 avril 2022

  • Cela fait 3 ans que le 3ahed el 2awe devait présenter au FMI, comment ils allaient s'occuper du Capital Contrôle, de réduire les effectifs des fonctionnaires, etc... Jusqu'à Présent aucune proposition ou décision. Je commencerais par les postes "Tablettes" de l'état. Cela, déjà, économisera de l'argent au Liban.

    Marwan Takchi

    21 h 09, le 04 avril 2022

  • Quelle Indécence…avant de faire supporter aux déposants une partie des pertes faites revenir les capitaux évadés et demandez des explications aux politiques devenus milliardaires sur le dos du peuple en peu de temps. Nommez des gens compétents et non des valets des hommes politiques qui ne savent que cirer les bottes de ceux qui les ont placés. Mais il n’y a plus de compétence dans ce pays. Vous avez poussé les « cerveaux « à fuir. Les libanais excellent à l’étranger dans tous les domaines. Mais au Liban il n’y a plus que médiocrité, corruption et pillage.

    Karam Georges

    19 h 20, le 04 avril 2022

  • Mr Chami ne fait que dire la vérité. Mais la vaste majorité préfère vivre dans le déni et que l’on continue à lui mentir.

    Akote De Laplak

    18 h 26, le 04 avril 2022

  • Monsieur Chami, dites ce que vous voulez mais protégez la classe moyenne/aisée pour qu’elle reste au Liban, car elle constitue le ressort économique nécessaire à la reprise et quelque part l’identité du Liban que nous aimons.

    Sam

    18 h 25, le 04 avril 2022

  • Ah la grande annonce que voilà ! L'Etat et la BDL sont en faillite, et tout le monde va participer à la remise à flot, même les citoyens, je dirais surtout les citoyens des classes moyennes et défavorisées . Ceux qui ont profiter de ce hold up de plusieurs décennies ont mis leur argent à l'abri, dormez en paix riches libanais !

    Pandora

    18 h 14, le 04 avril 2022

  • Il y a une bonne partie de l'argent perdu, investie au Liban dans les constructions diverses au taux de1500. Rien qu'à compter les nouveaux commerces, écoles, hôpitaux, hôtels, usines, projets touristiques, les Malls, etc... Je propose d'inventer une" taxe déposant ", pour toutes ces structures ayant bénéficié de l'argent facile, argent des déposants dans les banques. Cette taxe étalée sur une quinzaine d'années, viendra renflouer une caisse de dédommagement des déposants. La BDL devra aussi durant le même temps participer au dédommagement des déposants en livres qui auraient perdu la majeure partie de leurs économies, notamment les retraités en premier lieu.

    Esber

    15 h 31, le 04 avril 2022

  • On reste sidérés par les dernières “fulgurances” de Saadé Chami. Décréter sur un ton solennel avec la pose adaptée que “le feu, ça brûle et la pluie, ça mouille”, merci bien Monsieur Chami, mais nous n’avions pas besoin de vous pour le deviner. En revanche, asséner que la répartition des pertes sera imputée à “l’Etat, la BDL, les banques et les citoyens” , alors là, bravo l’artiste . Tout vice-premier ministre que tu sois, peux-tu nous expliquer, les yeux dans les yeux, en quoi les citoyens sont littéralement sommés de régler l’addition ? N’y a-t-il donc aucune limite à l’inconscience, voire l’indécence suprême de racketter le pauvre citoyen qui, jusqu’à présent, a suffisamment payé pour tous les autres ?

    DC

    14 h 52, le 04 avril 2022

  • Nous en somnes arrivés à un twl point de délabrement économique et moral que seul un système marxiste-léniniste de rationnement à la cubaine pourrait encore éviter la famine générale . Les biens des milliardaires et des fraudeurs gros larrons , qu'ils se trouvent transférés à l'étranger ou restés sur le territoire national , devraient être nationalisés au plus tôt ! Jamais un pays sur la face de la terre n'a été dévalisé de la sorte par sa banque centrale nanipulée et complice des grosses crapules de la république !

    Chucri Abboud

    14 h 00, le 04 avril 2022

  • Monsieur Chami, pouvez-vous nous expliquer « POURQUOI » sommes-nous arrivés là?

    Bassoul Elie

    13 h 48, le 04 avril 2022

  • M. Chami arrive come les carabiniers d’Offenbach pour nous annoncer que "l’Etat et la Banque du Liban sont en faillite". Mais ça, on le sait depuis x temps, on lit le journal tous les jours. Mais qui est le responsable du malheur de l’autre, la banque ou l’Etat ? La parole aux experts, bien sûr. Jouer au Robin des bois, détrousser les riches pour donner aux pauvres, me paraît une fausse bonne idée. Entretemps, la réforme, du système bancaire entre autres réformes, qui empêche sa mise en œuvre ? On verra si le résultat des élections qui s’annoncent confirme une règle en or : la prise de conscience des électeurs, que le personnel politique est pourri, (pas tous, bien entendu) que les élites politiques et financières responsables de cette banqueroute, par un vote sanction de tous ces voleurs, ces incompétents, artistes en arrangements qui n’est que la corruption elle-même.

    Nabil

    13 h 42, le 04 avril 2022

  • (Antoun) Saade al Chami : "La répartition des pertes sera imputée aux acteurs concernés, à savoir l'État, la BDL, les banques et les citoyens". Soit 90% aux citoyens et 10% les autres n'est ce pas ? Canailles et crapules ....

    Michel Trad

    13 h 42, le 04 avril 2022

  • je vous vois venir pour faire payer les déposants au lieux de limiter le train de vie des elus (députés et ministre....) et demander aux riches mafieux (min eyna laka haza) ca va etre difficile (hamiha haramiha) ca peut resoudre pas mal de problèmes

    barada youssef

    13 h 14, le 04 avril 2022

  • BANDE DE SALAUDS, DE VOLEURS ET DE MAFIEUX. FAITES PAYER LES MILLIARDAIRES ET LES MULTIMILLIONNAIRES ET NE TOUCHEZ PAS AUX ECONOMIES D,UNE VIE DES DEPOSANTS DONT L,ECRASANTE MAJORITE SURTOUT LES AVANCES EN AGE N.ONT D,AUTRES ECONOMIES POUR SUBSISTER JUSQU,A LEUR DERNIER JOUR. CRIMINELS ! CRIMINELS ! INCHALLAH LA MALEDICTION ET LES MALADIES ET LES FLEAUX TOMBENT SUR VOS TETES ET SUR LA TETE DE VOS FEMMES ET ENFANTS CAR ILS PARTAGENT AVEC VOUS L,ARGENT DE LA SUEUR DES CITOYENS VOLE PAR VOUS. VOLEURS ! SALAUDS ! CRIMINELS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 44, le 04 avril 2022

Retour en haut