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Économie - Liban

De l'électricité pour les législatives, mais au prix fort, annonce le ministre de l'Intérieur

EDL fournira du courant pour 16 millions de dollars le 15 mai, jour du scrutin, soit un dépassement de 30% du budget électoral.

De l'électricité pour les législatives, mais au prix fort, annonce le ministre de l'Intérieur

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, le 1er avril 2022 lors d'une interview avec l'AFP à Beyrouth. Photo ANWAR AMRO / AFP

La compagnie publique Electricité du Liban (EDL) fournira de l'électricité pour 16 millions de dollars lors des élections législatives, soit un dépassement de 30% du budget électoral, a annoncé le ministre de l'Intérieur.

Devenu le symbole de la gabegie du Liban, le secteur de l'électricité est accusé d'être gangréné par la corruption, à l'instar de la classe dirigeante, dans un pays qui souffre depuis des décennies d'une sous-production d'électricité. Frappé par une crise inédite --qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires au monde depuis 1850--, le Liban subit des coupures de courant allant jusqu'à plus de 22 heures par jour, sur fond de dégringolade de la monnaie nationale.

"Nous œuvrons actuellement à assurer l'électricité aux bureaux de vote et aux postes d'inscription," a déclaré jeudi à l'AFP le ministre de l'Intérieur Bassam Maoulaoui. Selon lui, l'EDL a demandé 16,2 millions de dollars (14,6 millions d'euros) pour fournir du courant le 15 mai, jour de l'élection législative --qui ne compte qu'un seul tour-- alors que le budget électoral alloué n'est que de 12,5 millions de dollars (environ 11,2 millions d'euros).

Générateurs privés

M. Maoulaoui a insisté sur le fait que le gouvernement travaillait sans relâche pour que les législatives se déroulent comme prévu, "malgré les rumeurs persistantes selon lesquelles elles pourraient être annulées."

La mauvaise gestion de l'EDL a coûté au trésor public plus de 40 milliards de dollars depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), soit près de la moitié de la dette publique libanaise.

Le ministère de l'Intérieur cherche des alternatives à EDL, notamment à travers des générateurs privés pour assurer l'approvisionnement en électricité, a affirmé M. Maoulaoui.

Le Liban a signé fin janvier un accord avec la Jordanie pour l'acheminement d'électricité via la Syrie voisine, dans l'espoir d'améliorer l'état du secteur de l'énergie. L'accord n'est toujours pas entré en vigueur et le Liban importe depuis des mois du fioul d'Irak pour faire fonctionner ses centrales électriques et subvenir à ses besoins.

Intrusion dans le ministère de l'Energie

Entre temps, des signes de colère et d'impatience se font de plus en plus ressentir parmi la population. Vendredi matin, des manifestants ont fait irruption dans les locaux du ministère de l’Énergie et de l'Eau à Beyrouth et ont déchiré un portrait du président de la République, Michel Aoun, en signe de protestation contre les coupures interminables.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, et reprise par plusieurs pages affiliées au mouvement de contestation populaire d'octobre 2019, montre des manifestants crier leur colère à l'intérieur des locaux du ministère après avoir déchiré un portrait officiel du chef de l’État. Le ministère de l’Énergie est dirigé actuellement par Walid Fayad, proche du Courant patriotique libre (CPL, aouniste). Il est aux mains de cette formation depuis 2008. La même vidéo montre une altercation verbale entre les protestataires et ce qui semble être un fonctionnaire non identifié du ministère.


La veille, une autre vidéo avait fait le buzz sur les réseaux sociaux. On y voit le ministre de l’Énergie Walid Fayad danser dans un restaurant lors d'une soirée. Des images qui ont provoqué la fureur de plusieurs internautes.


La compagnie publique Electricité du Liban (EDL) fournira de l'électricité pour 16 millions de dollars lors des élections législatives, soit un dépassement de 30% du budget électoral, a annoncé le ministre de l'Intérieur.
Devenu le symbole de la gabegie du Liban, le secteur de l'électricité est accusé d'être gangréné par la corruption, à l'instar de la classe dirigeante, dans un...

commentaires (3)

Avec notre pognon nous devons payer l’électricité mais aussi les pas de danse quel pouvoir de pacotille aux mains d’individus sans vergogne et pilleurs de tombes !

PROFIL BAS

09 h 41, le 03 avril 2022

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Commentaires (3)

  • Avec notre pognon nous devons payer l’électricité mais aussi les pas de danse quel pouvoir de pacotille aux mains d’individus sans vergogne et pilleurs de tombes !

    PROFIL BAS

    09 h 41, le 03 avril 2022

  • Génial. Comme ça quand on se réveillera le 15 mai, et qu’on allumera la lumière (ne me demandez pas pourquoi), on aura l’impression qu’on a l’électricité 24/24 le temps de voter pour le CPL. J’ai tout juste?

    Gros Gnon

    16 h 15, le 01 avril 2022

  • PAUVRES IMBECILES QUI CROIENT ET ATTENDENT LES ÉLECTIONS. MIKATI LEUR FOURNIT DE L’ILLUSION À LA PELLE. IL N’Y AURA PAS DES ÉLECTIONS LIBRES CET ANNÉE. LE HEZBOLLAH EST TOUJOURS LÀ . MALHEUREUSEMENT LA LOIE DU PLUS FORT EST TOUJOURS LA MEILLEURE. IL N’Y PAS QUE LE HEZBOLLAH, PERSONNE DE CES ZAIIMS MAFIEUX VEUT DE CES ÉLECTIONS. ILS TROUVERONT CHACUN À SA FAÇON DE BOUSILLER CES “ÉLECTIONS FANTOCHES”. CONTINUEZ À RÊVER EN COULEUS.

    Gebran Eid

    15 h 08, le 01 avril 2022

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