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Le gouvernement critiqué pour son recours au cabinet de conseil américain controversé McKinsey

Le gouvernement critiqué pour son recours au cabinet de conseil américain controversé McKinsey

Le logo du cabinet de conseil McKinsey. Photo d'illustration DYCJ / IMAGINECHINA / IMAGINECHINA VIA AFP

A moins de quinze jours du premier tour de l'élection présidentielle, le gouvernement français fait face aux critiques pour son recours au cabinet de conseil américain McKinsey, soupçonné de n'avoir pas payé d'impôt en France en dix ans.

Le gouvernement n'a "pas de leçons à recevoir en matière de lutte contre l'optimisation fiscale", a martelé mercredi sur Europe 1 le ministre de l'Economie Bruno Le Maire mercredi, en réponse aux soupçons d'optimisation fiscale pesant sur des filiales françaises du cabinet américain.

Une commission d'enquête du Sénat sur le recours par l'Etat aux cabinets de conseil a dénoncé dans son rapport publié mi-mars un "phénomène tentaculaire", au coût croissant pour les finances publiques, et accusé les entités françaises de McKinsey d'optimisation fiscale, de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

L'opposition s'est emparée de cette affaire et a réclamé des comptes au président Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, ainsi que son gouvernement sur le large recours de l'exécutif à des cabinets de consultants, révélé par un livre "Les Infiltrés", publié en février. La gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un "scandale d'Etat".

M. Le Maire a assuré qu'une "vérification fiscale" avait été lancée par son ministère à l'encontre de McKinsey "avant le rapport du Sénat". Mais contacté par l'AFP, le ministère n'a pas souhaité apporter davantage de précisions sur le calendrier de ce contrôle fiscal. "On sait bien que de grandes entreprises internationales font des profits en France. Nous allons vérifier (...) McKinsey paiera tous les impôts qu'il doit à la France rubis sur l'ongle", a insisté Bruno Le Maire mercredi. Emmanuel Macron "a pendant cinq ans combattu l'évasion fiscale, combattu l'optimisation fiscale, mis sur pied la taxation des géants du digital", a énuméré Bruno Le Maire.

Le président français était apparu dimanche très agacé par cette affaire. "S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal", a-t-il lancé sur France 3. "On a l'impression qu'il y a des combines, c'est faux", a-t-il ajouté, affirmant que "la règle des marchés publics" était respectée pour tous les contrats.

Le sujet est politiquement sensible pour l'exécutif, accusé depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron de multiplier les contrats avec des groupes privés de conseil, souvent anglo-saxons, avec des contrats le plus souvent non divulgués au public.

Le rapport du Sénat a ainsi cité des contrats comme celui de "près de 4 millions d'euros à McKinsey pour la réforme des APL", les aides au logement, ou un contrat de 496.800 euros en 2020 pour "éclairer les évolutions du métier d'enseignant".

Le cabinet McKinsey a pour sa part réaffirmé samedi respecter les règles fiscales françaises.

A moins de quinze jours du premier tour de l'élection présidentielle, le gouvernement français fait face aux critiques pour son recours au cabinet de conseil américain McKinsey, soupçonné de n'avoir pas payé d'impôt en France en dix ans.
Le gouvernement n'a "pas de leçons à recevoir en matière de lutte contre l'optimisation fiscale", a martelé mercredi sur Europe 1 le ministre de...