
Hassan Nasrallah prononçant un discours télévisé, le 16 juin 2020. Photo AFP/al-Manar TV
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a souligné, une nouvelle fois, la nécessité de soutenir les alliés de son parti, afin que "la majorité au Parlement reste entre (nos) mains", dans une référence à son allié chrétien et chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, en perte de popularité, et son allié chiite, le mouvement Amal du président de la Chambre, Nabih Berry.
Le leader chiite pro-iranien s'en est également pris, sans le nommer, au chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, dont le cheval de bataille est la lutte contre l'arsenal du Hezbollah et son rôle controversé dans la vie politique libanaise.
"Nous devons œuvrer pour que tous nos candidats accèdent au Parlement, que personne ne perde et que nous soyons la majorité", a affirmé le leader chiite, estimant que les législatives du 15 mai prochain sont "la plus importante bataille politique au Liban". "Nous devons soutenir nos alliés, afin que la majorité parlementaire reste entre nos mains", a-t-il poursuivi, lors d'une réunion avec les responsables de la machine électorale de son parti.
Le numéro un du Hezbollah a aussi critiqué implicitement Samir Geagea qui revient régulièrement à la charge contre lui. Les 'autres' "ne veulent pas du bien", a lancé M. Nasrallah. Et de poursuivre : "Ils se lancent dans la bataille à Jbeil sous le slogan du changement de l'identité de la région". "Le problème dans la région est-il le candidat du Hezbollah, ou bien les conditions de vie ?", s'est-il interrogé.
Le chef des FL soutient la candidature du député Ziad Hawat pour un nouveau mandat dans la circonscription de Jbeil-Kesrouan, où huit sièges sont à pourvoir : sept maronites et un chiite. Cette circonscription sera l’une des places chaudes de la bataille entre le CPL et les FL.
Le parti aouniste et ses alliés avaient remporté quatre sièges aux dernières élections en 2018, les FL deux autres et enfin deux, dont le siège chiite de Jbeil, sont allés à l’indépendant Farid Haykal el-Khazen qui a, depuis, rejoint le groupe des Marada de Sleiman Frangié. Ce siège aura ainsi échappé à la fois au candidat du CPL et à celui soutenu par le Hezbollah, dont la liste n’a pas atteint le coefficient électoral exigé dans cette circonscription. Pour le prochain scrutin, le CPL et le Hezbollah semblent s’être mis d’accord sur le candidat chiite qui reviendrait au parti pro-iranien en échange d’un siège chrétien à Baalbeck-Hermel pour les aounistes. Mais face à cette situation, la formation de Gebran Bassil ne peut plus compter sur l’alliance avec l’homme d’affaires Nehmat Frem ni avec Chamel Roukoz, gendre du président Michel Aoun tout comme M. Bassil mais adversaire déclaré de celui-ci.
"Pas de place pour tous les amis"
Hassan Nasrallah a indiqué, par ailleurs, qu"'il n'y a pas de place pour tous les amis dans les listes électorales", soulignant toutefois la nécessité de "ne pas les perdre dans la campagne électorale". "Nous devons faire attention aux listes des amis (...), voter pour nos listes et ne pas trahir. Nous ne devons pas faire preuve d'hostilité, accuser ni douter des listes de nos amis", a-t-il dit.
Le responsable chiite a enfin estimé que le rôle "essentiel du député est de légiférer", fustigeant les conflits qui éclatent souvent entre les élus. "C'est le parlement qui est la barricade et la tranchée, le rôle du député est de s'y battre", a-t-il déclaré.
A la mi-mars, M. Nasrallah avait soutenu que la bataille de son parti dans les législatives du 15 mai est "celle de ses alliés", assurant soutenir leurs candidats afin qu'ils remportent les élections.
Tout député élu en raison des voix en provenance du Hezbollah devra être considéré comme un pion du projet Iranien au Liban et donc un traître.
15 h 41, le 30 mars 2022