Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, a affirmé, lundi à Beyrouth, avoir "constaté une grande détermination du chef de l'Etat Michel Aoun à organiser les élections", une échéance à laquelle tient la communauté internationale au moment où certains observateurs redoutent un report du scrutin dans un pays en pleine crise.
M. Aboul Gheit a assuré, de nouveau, que l'organisation panarabe était "prête à superviser les élections" qu'il a qualifiées de "décisives", et souligné la nécessité de poursuivre les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour freiner l'effondrement du pays. Revenant sur l'initiative lancée par le Koweït en janvier pour aider le Liban à rétablir ses relations diplomatiques avec les pays du Golfe, M. Aboul Gheit a espéré qu'elle sera activée.
Des législatives "décisives"
"J’ai constaté une grande détermination de la part du président Aoun à organiser les élections afin de stabiliser la situation au Liban et de la rétablir", a déclaré M. Aboul Gheit, selon des propos rapportés par la présidence sur Twitter. Il a souligné, dans ce cadre, que la Ligue arabe est "prête à envoyer une équipe pour superviser les législatives", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). De son côté, M. Aoun a assuré que "les législatives se tiendront, comme prévu, le 15 mai" et "salué tout suivi par la Ligue arabe de ces élections".
A l'issue d'une réunion qu'il a eue par la suite avec le Premier ministre Nagib Mikati, M. Aboul Gheit a espéré que "les législatives contribueront à instaurer la stabilité, à former un nouveau gouvernement et à enclencher une relance avec le FMI parce qu'il détient la clé" d'une solution. "Tout cela repose sur l'action politique libanaise intérieure, les législatives étant décisives", a-t-il estimé.
Dans l'après-midi, M. Aboul Gheit s'est entretenu avec le chef du Parlement, Nabih Berry. "J'ai trouvé chez lui une détermination que les élections se tiennent en temps et en heure", a-t-il assuré. Le secrétaire général de la Ligue arabe a rappelé, en outre, qu'"il faut un accord avec le FMI", avant d'affirmer que M. Berry "souhaite que l'on y parvienne le plus vite possible".
Initiative koweïtienne
Le secrétaire général de la Ligue arabe a également abordé avec MM. Aoun et Mikati l'initiative koweïtienne visant à résoudre la crise diplomatique avec les pays du Golfe. Interrogé par des journalistes sur le point de savoir si elle est toujours valable, il a précisé, depuis le Grand sérail, que "l'initiative est présente de manière générale" et "espéré qu'elle sera activée", assurant avoir informé M. Aoun de certaines "réactions" la concernant et "des résultats des contacts qu'il a effectués" dans ce cadre, sans donner plus de détails.
Des responsables de la Ligue arabe, en visite à Beyrouth fin janvier, avaient affiché leur soutien au Liban. Son secrétaire général adjoint, Houssam Zaki, avait ainsi assuré à M. Mikati que l’organisation panarabe "soutient l’initiative koweïtienne". Il avait également dit que la Ligue était "prête à superviser les législatives". Le chef du gouvernement avait alors reçu M. Aboul Gheit et affirmé défendre "une politique de distanciation face à n’importe quel désaccord entre pays arabes".
Depuis octobre 2021, les relations entre le Liban et les monarchies du Golfe sont au plus bas suite à des déclarations de l'ex-ministre de l'Information Georges Cordahi sur le rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen. Le Koweït avait transmis en janvier une feuille de route arabe au Liban en vue de régler cette crise diplomatique. Ce document, ayant obtenu l'aval de la communauté internationale, comprend des requêtes parmi lesquelles le désarmement du Hezbollah, un point litigieux qui divise au Liban. Y figurent également un appel à la tenue des élections législatives de mai dans de bonnes conditions et l'application de réformes. Le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a affirmé que cette feuille de route a été "saluée" par les autorités libanaises qui ont fait preuve de "coopération" sur ce plan. Beyrouth avait transmis sa réponse aux pays du Golfe, mais attend toujours leur réaction.
Réfugiés syriens
Le responsable arabe a abordé, par ailleurs, le dossier des réfugiés syriens avec M. Aoun, et déploré le fait que le Liban a subi une "grande pression en raison de leur présence sur son territoire pendant de longues années sans soutien extérieur".
De son côté, M. Aoun a indiqué avoir discuté avec M. Aboul Gheit de "la situation internationale et de ses répercussions sur les pays arabes et la situation au Liban", selon la présidence. "La situation régionale et internationale actuelle nécessite, plus que jamais, de travailler rapidement pour mettre en œuvre la coopération arabe et régler urgemment le dossier des réfugies syriens, notamment après que les combats se soient arrêtés dans la majorité des régions syriennes", a-t-il également plaidé, selon l'Ani.
M. Aboul Gheit a enfin annoncé qu'une réunion de concertation des ministres arabes se tiendra à Beyrouth dans les prochains mois et déclaré que le prochain sommet de la Ligue arabe se tiendra les 1er et 2 novembre en Algérie.
commentaires (4)
La légende manquante de la photo : - dis donc Ahmad, j'aime bien tes babouches!... - Merci, Rayiss, moi aussi je trouve votre kèbkèb traditionnel en bois charmant ! Vient-il de damas?
Wlek Sanferlou
14 h 10, le 16 mars 2022