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Environnement - Jeunesse

Quatre jeunes de Nahr el-Bared se distinguent dans un concours mondial pour l’environnement

Quelque 24 écoles au Liban ont participé à la compétition internationale de développement durable « The Earth Prize », parmi plus de 500 établissements scolaires dans le monde entier.

Quatre jeunes de Nahr el-Bared se distinguent dans un concours mondial pour l’environnement

Les quatre élèves de l’école d’Amqa à Nahr el-Bared, Ahmad Dib, Shahed al-Moghrabi, Asil Khalaf et Lara Ismael. Capture d’écran du site de la compétition

Les questions environnementales sont aujourd’hui loin d’être au centre des préoccupations des Libanais, des responsables et encore moins des jeunes. Pourtant les élèves de 24 écoles au Liban n’ont pas hésité à participer à « The Earth Prize », une compétition sur le développement durable encourageant des jeunes de 13 à 19 ans du monde entier à proposer tout type de solution visant à accélérer le changement vers un environnement plus sain. L’un de ces 24 candidats, l’équipe de jeunes de l’école secondaire de Amqa, un établissement de l’Unrwa à Nahr el-Bared (camp palestinien au Liban-Nord), a été sélectionné parmi les 34 écoles dont les projets ont atteint un niveau exceptionnel (dernière étape avant les lauréats).

L’équipe de l’école formée de quatre jeunes, dont Ahmad Dib, Shahed al-Moghrabi, Asil Khalaf et Lara Ismael, a choisi la lutte contre le fléau des déchets plastiques, proposant d’utiliser un certain type de champignon ayant la capacité de décomposer le polyuréthane, principal constituant du plastique.

« De telles opportunités sont rares pour les enfants du camp. Au début, mes élèves croyaient ne pas avoir le niveau pour concourir parmi des écoles de renommée mondiale, mais ils ont rudement travaillé pour être sélectionnés », déclare Safaa Omari, enseignante de biologie à l’école de Amqa. « Le fait qu’ils aient été sélectionnés a amélioré leur estime de soi et leur a donné confiance en eux. C’est un espoir pour leur avenir », lâche-t-elle.

« The Earth Prize » est une initiative de la « Earth Foundation », une organisation fondée en 2020 à Genève pour éduquer, encadrer, responsabiliser et inspirer les étudiants, les écoliers, les chercheurs et les jeunes entrepreneurs, et les pousser à relever les défis environnementaux par des idées innovantes, dans le but d’accélérer les changements positifs vers la durabilité environnementale. La solution sélectionnée aura un potentiel d’impact réel et l’équipe gagnante recevra 100 000 dollars (les autres prix totalisent 100 000 dollars également), à répartir entre l’école de l’équipe gagnante et ses membres.

Un contenu éducatif et inspirant

Angela McCarthy, PDG de la fondation, explique à L’Orient-Le Jour qu’« une fois inscrits, les élèves obtiennent un accès gratuit à un riche contenu éducatif dont des vidéos et des schémas qui ont pour but de les initier au développement durable et aux enjeux environnementaux ». Elle ajoute aussi que « les jeunes pourront bénéficier du suivi de mentors en ligne, qui sont des étudiants universitaires du monde entier, spécialisés dans plusieurs domaines et dont le rôle consistera à les guider à travers tout leur parcours ». Sur la plateforme, les étudiants peuvent aussi découvrir et s’inspirer de l’expérience de « changemakers », des personnes qui ont réalisé au préalable des projets innovateurs s’inscrivant dans une logique de développement durable, dont le jeune Libanais Omar Itani, fondateur de FabricAID (récupération et recyclage d’habits d’occasion). « Nous voulons que ces jeunes, même s’ils ne gagnent pas, ressortent enrichis de cette compétition », souligne Angela McCarthy.

« Nos étudiants ont beaucoup appris en faisant leurs propres recherches et en travaillant en groupe. Ils ont repoussé toutes leurs limites, se sont inspirés et sont devenus engagés pour la cause environnementale », assure Rita Hage Sawaya, enseignante de sciences et responsable du développement durable à l’International College (IC) dont deux équipes d’élèves de secondaire ont participé à l’initiative. Une première, formée de trois élèves, Karim Baraké, Sophia Naoum, Tony Yammine, s’est penchée sur le problème des masques chirurgicaux dont l’utilisation a beaucoup augmenté durant la pandémie, en proposant d’en extraire le plastique et de le recycler pour en faire d’autres produits d’utilité comme des serviettes hygiéniques, dont une partie peut être distribuée à des personnes défavorisées. Un autre groupe, formé de Karim Nasrallah, Céline Sawaya, Céline Slim, Adonis Bou Ezzeddine et Yehia Hariri, s’est penché sur un biocarburant qui ne laisse aucune empreinte écologique lors de son utilisation. « Nous avons compris que chacun de nous a un rôle à jouer », nous affirme le jeune Karim Nasrallah. « J’ai pris conscience que nos gestes les plus simples peuvent avoir d’énormes répercussions sur notre environnement », ajoute Sophia Naoum.

Une compétition équitable

Bien que les écoles en lice soient loin d’avoir toutes le même niveau, la compétition reste équitable, puisque la plateforme offre les informations et les soutiens nécessaires à tous les inscrits. La « Earth Foundation » met en effet gratuitement à la disponibilité des jeunes inscrits une plateforme en ligne leur offrant une formation complète, en parallèle avec la compétition.

« Tous les élèves du monde entier ont le droit de bénéficier d’une chance afin d’être écoutés, de mettre en pratique leur créativité et de donner vie à leurs idées innovatrices », déclare Angela McCarthy.

Pour les élèves de l’école secondaire de Amqa comme pour tous les autres, cette participation au concours a été un grand facteur de changement. « En faisant nos recherches, nous nous sommes rendu compte à quel point nous sommes en décalage avec les avancées mondiales. Je trouve qu’il est fort important d’inclure dans le curriculum scolaire les questions environnementales », déclare Ahmad Dib. Sa coéquipière Shahed al-Moghrabi, qui portait au préalable un grand intérêt aux questions environnementales, assure par ailleurs avoir eu « une chance inouïe de s’exprimer ».

Les questions environnementales sont aujourd’hui loin d’être au centre des préoccupations des Libanais, des responsables et encore moins des jeunes. Pourtant les élèves de 24 écoles au Liban n’ont pas hésité à participer à « The Earth Prize », une compétition sur le développement durable encourageant des jeunes de 13 à 19 ans du monde entier à proposer tout type de...

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En effet le systeme educatif a un grand rôle à jouer

Massabki Alice

09 h 19, le 10 mars 2022

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Commentaires (1)

  • En effet le systeme educatif a un grand rôle à jouer

    Massabki Alice

    09 h 19, le 10 mars 2022

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