« Contre le confessionnalisme… Thaoura ! » L’ambiance dans la salle Tammouz, au beau milieu de Baalbeck, est galvanisée en ce dimanche. Le public récite les slogans du mouvement de contestation du 17 octobre 2019, avant l’annonce par « les forces du changement à Baalbeck-Hermel » d’une coalition regroupant des mouvements proches de la thaoura dans la circonscription de la Békaa III. L’objectif ? Mettre sur pied une seule liste en préparation aux élections prévues pour le 15 mai prochain. « On nous a dit que “le corrompu est comme l’agent”, mais voilà qu’on libère les agents et qu’on accepte leur candidature aux élections », dit Mouhannad Sleiman, qui parle au nom des organisateurs. Il faisait référence à une citation de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah (qui domine avec son allié du tandem-chiite Amal la scène politique à Békaa III), qui représente l’intransigeance du parti pro-iranien vis-à-vis des collaborateurs d’Israël et de la corruption. Or, le Courant patriotique libre (CPL), grand allié du parti chiite, s’apprêterait à présenter le général Fayez Karam, condamné pour collaboration avec Israël, à Zghorta, dans la circonscription du Nord III.
La coalition a présenté un programme électoral, véritable liste de revendications, reprenant les thèmes habituels des mouvements d’opposition proches de la rue : déconfessionnalisation de l’État, indépendance de la justice, lutte contre la corruption et couverture sociale. Les thèmes de l’insécurité et du chômage ont aussi été abordés dans le programme politique. « Notre région est négligée par les autorités depuis des années », explique à L’Orient-Le Jour Assaad Ara’a, membre du collectif des enfants de Baalbeck.
Toutefois, les noms des groupes ou les personnalités souhaitant participer à la coalition n’ont pas été révélés lors de la conférence. « Notre groupe inclut des partis comme le Parti communiste libanais, Li Haqqi, l’Observatoire populaire de lutte contre la corruption (de Wassef Haraké), ainsi que le collectif des enfants de Baalbeck et celui des révolutionnaires de Brital et Ersal », fait savoir Assaad Ara’a, sans donner de détails sur les noms des candidats.
Percée chiite ?
La circonscription de la Békaa III (Baalbeck-Hermel) compte 10 sièges parlementaires : 6 chiites, 2 sunnites, 1 maronite et 1 grec-catholique. Le seuil électoral y est de 10 % des votes. En 2018, la liste « L’espoir et la loyauté » soutenue par le Hezbollah, Amal et le Parti syrien national social (PSNS) avait obtenu 140 747 voix (75 % des votes, et 8 sièges sur 10). Une autre liste, celle du « Développement et de la dignité », soutenue par les Forces libanaises et le courant du Futur, avait obtenu 35 607 voix (19 %, et 2 sièges sur 10). Quant à la liste du « Développement et du changement », formée principalement par le Parti communiste et des figures indépendantes, elle n’avait obtenu que 4 053 voix (2 %, loin derrière le seuil électoral). Le Hezbollah a imposé un glacis électoral dans les régions à majorité chiite de la Békaa et du Sud, du fait de son alliance avec le mouvement Amal et ses réseaux clientélistes importants. Réaliser une percée dans ces circonscriptions et y élire des députés chiites représenterait une victoire symbolique importante pour les groupes de la thaoura. C’est d’autant plus que les manifestations au sud et dans la Békaa en 2019 avaient été réprimées par la force.
Mais les forces de l’opposition pourront-elles se ménager un passage cette fois-ci ? « C’est surtout dans cette circonscription que l’opposition peut réussir une percée et faire élire un député chiite, d’autant plus que la liste va inclure des membres de tribus et de familles politiques importantes dans la région », suppute Rindala Beydoun, du collectif Nahoua al-Watan, qui soutient la coalition. De nombreuses initiatives régionales vont éclore ces dernières semaines pour unifier les rangs de l’opposition, comme Chamalouna au Nord III, ou Beyrouth Touqawem à Beyrouth II.
Remarque : Cet article a été corrigé le 7 mars 2022 à 13h20. Nous avions malencontreusement écrit Fayez Ghosn au lieu de Fayez Karam.
Rien de nouveau sous le soleil, les bobos gauchos de la pseudo « thawra » incluent dans leur programme tout et n’importe quoi. De temps en temps on y ajoute la phrase langue de bois disant que l’état doit avoir le monopole des armes. Mais jamais on ne traduit ce principe dans la seule solution pratique qui montrerait qu’on est réellement attaché à la souveraineté de l’état et pas seulement en paroles: INCLURE LE HEZBOLLAH DANS LE GOUVERNEMENT SI ET SEULEMENT SI IL MET SES ARMES SOUS LE CONTRÔLE DE L’ÉTAT. S’il refuse toujours, et bien on ne gouverne pas avec un parti qui bafoue l’autorité de l’état ! C’est l’application de ce principe de bon sens qui sera le moteur pour le changement radical dans la façon de gouverner dont le Liban a un besoin vital, changement qui sera nécessairement révolutionnaire vu la profondeur de l’enracinement des agents de l’axe néo-safavide dans l’état profond libanais. Pourquoi l’esprit de Munich qui est en train de voler en éclats en Europe avec la résistance ukrainienne doit-il trouver refuge au Liban alors que le chacal néo-safavide qui nous asservit et nous fait si peur n’arrive pas à la cheville de l’ours russe contre lequel un peuple entier s’est dressé ?
07 h 49, le 07 mars 2022