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Économie - Crise au Liban

Files d'attentes pour le 2e jour consécutif devant les stations, malgré les assurances

Les agents de la Sécurité de l’État obligent certaines pompes à essence à rouvrir.

Files d'attentes pour le 2e jour consécutif devant les stations, malgré les assurances

Des automobilistes faisant la queue devant une station-service dans le quartier de Hamra à Beyrouth, le 5 mars 2022. Photo Mohamad El Chamaa/L'Orient Today

Malgré les propos qui se veulent rassurants des professionnels du secteur des carburants, les files de voitures et la cohue devant les stations d'essence à travers le Liban se poursuivaient dimanche, pour le deuxième jour consécutif, sur fond de panique provoquée par une hausse des prix suite à l'invasion russe de l'Ukraine.

Les files d'automobilistes provoquaient des embouteillages monstres à Beyrouth, alors que des conducteurs qui klaxonnent à tout-va s'impatientaient pour pouvoir faire le plein, de crainte d'une rupture des stocks d'essence. Mêmes scènes à Denniyé, dans le Nord. Au Liban-sud, selon notre correspondant Mountasser Abdallah, de nombreuses stations étaient fermées dimanche, comme à Saïda où seules quatre pompes sur plus d'une vingtaine étaient ouvertes. Dans le Nord, à Koura, des agents de la Sécurité de l’État ont obligé des stations à rouvrir pour les automobilistes. Une autre patrouille de ce service de sécurité a également perquisitionné des stations à Tripoli, vérifiant si celles-ci vendaient leur stocks aux prix officiels, et obligeant d'autres à rouvrir leurs portes, selon notre correspondant Souhayb Jaouhar. À Hasbaya, dans la Békaa, les forces de l'ordre ont également contrôlé plusieurs pompes à essence, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Photo envoyée par notre correspondant Souhayb Jaouhar

Pas de rupture de stocks

Avec la hausse des cours mondiaux du pétrole, conséquence de la guerre en Ukraine, les prix en livre libanaise et en dollar de tous les carburants – essence, diesel et gaz domestique – ont fortement augmenté jeudi dernier au Liban. Une conséquence douloureuse dans un pays en crise depuis plus de deux ans et où le pouvoir d’achat s’est effondré au rythme de la monnaie nationale. Cette hausse des prix a provoqué une nervosité parmi de nombreux automobilistes, alors que certaines stations à travers le territoire ont décidé de raccrocher leurs pompes en attendant la nouvelle tarification la semaine prochaine, espérant ainsi engranger des bénéfices supplémentaires sur des quantités achetées à moindre coût. 

Pour tenter de désamorcer cette nouvelle crise qui se profile, après celle dont a souffert la population durant l'été de l'année dernière, les responsables du secteur des carburants ont tenu un discours qui se voulait rassurant.

"L'essence n'est pas en rupture de stock. Les quantités que nous recevons sont moindre que celles que nous importions par le passé, mais elles sont suffisantes pour les besoins locaux", a ainsi affirmé dimanche le porte-parole des stations-essence, Georges Brax, dans un entretien télévisé. Le syndicaliste a appelé les citoyens à "ne pas paniquer". "La Banque du Liban doit débloquer les fonds nécessaires pour accélérer les paiements aux navires (de fuel), surtout si la situation risque de s'aggraver à l'avenir", a-t-il plaidé.

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Si le représentant des distributeurs de carburant Fadi Abou Chacra avait indiqué samedi que les quantités "suffisent pour quelques jours", le ministre de la Culture Mohammad Mortada s'est voulu plus rassurant en faisant savoir que "des navires-citerne qui se trouvent au large seront déchargés lundi ou mardi au plus tard". Le président du syndicat des sociétés importatrices d'hydrocarbures au Liban Maroun Chammas a pour sa part estimé que "le marché pourrait connaître une pénurie de pétrole en mars en raison de la difficulté à trouver d’autres sources".

M. Chammas a expliqué dimanche à la chaîne LBCI que les quantités sur le marché "sont suffisantes pour la consommation, mais pas en cas de stockage". "Ces quantités seront vendues en fonction de la tarification qui sera publiée lundi. Le prix du bidon d'essence n'augmentera pas plus de 25.000 LL, et celui du mazout d'environ 30.000 LL", a-t-il encore prédit.

Malgré les propos qui se veulent rassurants des professionnels du secteur des carburants, les files de voitures et la cohue devant les stations d'essence à travers le Liban se poursuivaient dimanche, pour le deuxième jour consécutif, sur fond de panique provoquée par une hausse des prix suite à l'invasion russe de l'Ukraine.Les files d'automobilistes provoquaient des embouteillages monstres...

commentaires (2)

"… Le prix du bidon d'essence n'augmentera pas plus de 25.000 LL …" - Je me souviens du temps où le bidon d’essence coûtait 7 LBP… et puis il y a eu un bus qui est passé par Aïn el Remmaneh, et puis je ne me souviens plus très bien…

Gros Gnon

21 h 00, le 06 mars 2022

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Commentaires (2)

  • "… Le prix du bidon d'essence n'augmentera pas plus de 25.000 LL …" - Je me souviens du temps où le bidon d’essence coûtait 7 LBP… et puis il y a eu un bus qui est passé par Aïn el Remmaneh, et puis je ne me souviens plus très bien…

    Gros Gnon

    21 h 00, le 06 mars 2022

  • Peuple de merde ... Au lieu de se révolter contre les voyous qui nous ont volé et menti ils préfèrent faire la queue et s'avilir

    Emile G

    17 h 22, le 06 mars 2022

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