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Politique - Justice

Ghada Aoun ciblée par un recours en dessaisissement

Auteur de la démarche, le PDG de la SGBL Antoun Sehnaoui fait partie de nombreux patrons de banque accusés par un collectif d’enrichissement illicite auprès de la procureure d’appel du Mont-Liban.

Ghada Aoun ciblée par un recours en dessaisissement

Ghada Aoun au cours d’une perquisition. Houssam Chbaro/Photo d’archives

Le PDG de la Société générale de banque au Liban (SGBL), Antoun Sehnaoui, a intenté hier après-midi un recours en dessaisissement contre la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban Ghada Aoun. Il ne s’était pas présenté à l’audience que lui avait fixée en matinée la juge Aoun dans le cadre de son enquête basée sur une plainte déposée par le collectif « Le peuple veut la réforme du régime », contre une quinzaine d’établissements bancaires, pour « abus de confiance et escroquerie à l’égard des déposants », ainsi que « gaspillage de fonds publics ». Le collectif reproche à ces banques d’avoir emprunté plusieurs milliards de dollars à la Banque du Liban, au début de la crise financière, de les avoir transférés à l’étranger et de les avoir ensuite remboursés au taux de 1 500 LL. Selon une source du collectif, Mme Aoun n’avait toujours pas été notifiée du recours hier en soirée.

Les arguments des banques

Ce n’est pas à titre de mis en cause ou même de témoin que M. Sehnaoui devait être entendu hier par la juge Aoun. Une source informée affirme à L’Orient-Le Jour que cette dernière avait décidé de convoquer tous les patrons de banque (dont le PDG de la SGBL) pour recueillir des « informations » sur la question d’emprunts et de remboursements soulevée par la partie plaignante. Il ne s’agit donc pas d’interrogatoires d’accusés, indique la source précitée. Tout procureur peut entamer une enquête préliminaire avant de décider s’il y a lieu ou non de poursuivre les personnes contre qui l’action judiciaire est intentée, dépendamment de la qualification des faits, poursuit-elle.

Pour mémoire

Des patrons de plusieurs banques devant la juge Ghada Aoun

Premiers à avoir été entendus par Mme Aoun, le PDG de Bank of Beirut Salim Sfeir, président de l’Association des banques du Liban (ABL), et celui de Bank Audi Samir Hanna. Ils s’étaient rendus lundi au Palais de justice de Baabda, où leurs audiences respectives ont duré près de deux heures.

Les deux patrons ont donné à la procureure des explications documentées, basées sur la comptabilité de la BDL et des banques, affirme une source proche des milieux bancaires. Tout en ne niant pas que nombre de banques ont effectivement transféré des fonds, cette source précise que ces montants étaient destinés à couvrir des engagements pris avant la crise financière à l’égard de banques correspondantes. Il était nécessaire de s’acquitter de ces sommes pour ne pas faire l’objet de recours judiciaires, poursuit la source précitée. Réfutant par ailleurs les accusations de remboursement au taux de 1 500 LL, elle indique que les banques avaient emprunté à la BDL des montants en dollars, dont le remboursement a été effectué par des prélèvements sur leurs propres comptes en dollars auprès de la banque centrale. Or on sait que ces dollars ne sont pas « frais », c’est-à-dire qu’on ne peut les retirer à leur valeur réelle sur le marché.

Outre M. Sehnaoui, (qui se trouve à l’étranger), la procureure d’appel avait prévu d’auditionner hier le PDG de la BLOM Bank Saad Azhari. Ce dernier avait été convoqué lundi, mais avait présenté un rapport médical pour justifier son absence. La juge Aoun avait alors décalé de trois jours son assignation. C’est toutefois le directeur général adjoint de la BLOM Bank, Amine Aouad, qui a comparu hier en lieu et place du patron de l’établissement.

On ne sait pas si d’ici à lundi prochain Mme Aoun sera notifiée du recours présenté par M. Sehnaoui. Elle avait prévu d’auditionner ce jour-là le patron de Cedrus Bank, l’ancien ministre Raëd Khoury, et celui de Middle East and Africa Bank (MEAB), Ali Hjeij. Le coordinateur au sein du département légal du collectif « Le peuple veut la réforme du régime », Haitham Ezzo, fait observer à cet égard que son groupe cible divers établissements, sans distinguer l’identité de leurs actionnaires ou leur éventuelle affiliation politique, sachant que la juge Aoun est réputée proche du camp aouniste. Or on sait, par exemple, que M. Khoury est proche du même camp, alors qu’il a été convoqué comme les autres. Me Ezzo rejette par ailleurs les accusations selon lesquelles le collectif aurait eu recours à la juge Aoun en raison de sa proximité présumée avec les aounistes. « Dans le cadre de notre lutte pour la restitution des fonds pillés et contre l’enrichissement illicite, nous avons frappé en vain aux portes d’autres parquets d’appel ou de cassation. Mais aucun magistrat n’a satisfait nos demandes de poursuites », déplore-t-il. « Nous voulons des juges courageux qui ne se contentent pas d’appliquer la loi contre les faibles », clame-t-il.

Le PDG de la Société générale de banque au Liban (SGBL), Antoun Sehnaoui, a intenté hier après-midi un recours en dessaisissement contre la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban Ghada Aoun. Il ne s’était pas présenté à l’audience que lui avait fixée en matinée la juge Aoun dans le cadre de son enquête basée sur une plainte déposée par le collectif...

commentaires (5)

Elle ne veut pas savoir par exemple comment des dizaines de milliards ont été dilapidés dans le secteur d’électricité alors que le pays aurait plongé dans le noir total malgré les milliards dépensés, si ses citoyens n’avaient pas eu recours au générateurs grassement payés pour répondre à leur besoin vital d’électricité et qu’ils se retrouvent maintenant privés des deux secteurs pour assurer leur besoin convenablement malgré les sommes astronomiques qu’ils payent? Non cela ne l’intéresse pas, elle préfère déplacer du vent et faire semblant de vouloir découvrir la vérité sur le hold-up du siècle en s’en prenant aux organismes qui ont exécutés des ordres venus d’en haut pour justifier son acharnement mal placé sur certains et occultant tous les gros pilleurs qui ont détruite ce pays. Allons un peu de sérieux.

Sissi zayyat

15 h 55, le 04 mars 2022

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Commentaires (5)

  • Elle ne veut pas savoir par exemple comment des dizaines de milliards ont été dilapidés dans le secteur d’électricité alors que le pays aurait plongé dans le noir total malgré les milliards dépensés, si ses citoyens n’avaient pas eu recours au générateurs grassement payés pour répondre à leur besoin vital d’électricité et qu’ils se retrouvent maintenant privés des deux secteurs pour assurer leur besoin convenablement malgré les sommes astronomiques qu’ils payent? Non cela ne l’intéresse pas, elle préfère déplacer du vent et faire semblant de vouloir découvrir la vérité sur le hold-up du siècle en s’en prenant aux organismes qui ont exécutés des ordres venus d’en haut pour justifier son acharnement mal placé sur certains et occultant tous les gros pilleurs qui ont détruite ce pays. Allons un peu de sérieux.

    Sissi zayyat

    15 h 55, le 04 mars 2022

  • LA PYTHIE AUX CHEVEUX ECHEVELES...

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    12 h 49, le 04 mars 2022

  • cafouillage, incoherence, illegitime, inconsistance, finalement cacophonie ! enrichissement ILLICITE ? c'est quoi cette accusation ? a t on jamais entendu parler d'une telle accusation ? NON bien sur que non.

    Gaby SIOUFI

    10 h 32, le 04 mars 2022

  • Les recours en dessaisissement: la nouvelle mode libanaise!

    Yves Prevost

    07 h 36, le 04 mars 2022

  • Ces recours en dessaisissement, c’est disponible pour tout le monde ou il faut être VIP ou PEP?

    Gros Gnon

    02 h 07, le 04 mars 2022

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