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Culture - Salon

Reconstruire Beyrouth entre modernité et tradition

Avec son roman-récit « Asda’ Madina la mar’ya » (« Les échos d’une ville invisible ») en langue arabe (48 pages, édition L’Orient des livres), l’architecte Issam S. Chemaly a été retenu pour son idée originale et sa narration hors des sentiers battus par « Afac » (Fonds arabe pour l’art et la culture). Il signe son ouvrage, illustré par l’artiste Chawki Youssef, ce vendredi 4 mars 2022, entre 18h et 20h, à la Foire internationale du livre au Sea Side Arena.

Reconstruire Beyrouth entre modernité et tradition

Issam S. Chemaly, un architecte raconteur d’histoires. Photo DR

Issam S. Chemaly vient de mettre les dernières touches à son roman court, illustré par l’artiste Chawki Youssef et dont le nerf moteur est l’architecture d’une ville, en l’occurrence la capitale du pays du Cèdre. Dans « Asda’ Madina la mar’ya » (« Les échos d’une ville invisible ») en langue arabe (48 pages, édition L’Orient des livres), trois personnages : une femme et les bâtiments modernes et traditionnels qui sont dans le champ de sa vision. Ici les bâtiments, humanisés et en dialogue, sont les principaux personnages aux côtés d’une femme en contemplation devant un point de l’horizon, un point du futur.

Une femme assise dans une ville face à un bâtiment moderne et un autre traditionnel. Elle stimule, impulsive, un rapport entre ces deux édifices, ce qu’on nomme en termes de métier architectural intercourse…

Le moderne réfléchit les caractéristiques du partenaire de la femme et cette dernière voit dans le bâtiment traditionnel une similitude avec elle-même. Ce rapport se fait suite à une explosion dans la ville où tout s’entremêle, le beau et le laid, l’ancien et le moderne, le passé et le présent.

C’est alors que commence un séjour dans les ruines, lieu de toutes les confusions, de tous les fantasmes… L’auteur fait alors dialoguer les pierres et les vivants, il médite, analyse, réfléchit, imagine les constructions et détails d’architecture dans un désir de modernité et un besoin de sauvegarder la richesse du patrimoine.

Pour mémoire

Quand l’architecture s’exprime en bandes dessinées...

La ville doit se reconstruire. Comme le veut aussi cette femme dans sa relation sapée. Mais cette fois par les ruines elles-mêmes qui doivent générer une ville qui a de l’empathie avec l’humain. En épilogue, il y a un dialogue entre la femme et les ruines de la ville qui ne sont en fait que les ruines de ce qu’elle a voulu bâtir avec l’autre. Ce qui entraîne, par-delà une autocritique et une introspection, une réconciliation avec elle-même, une sorte d’apaisement.


La peinture lacérée au cutter de l’artiste Chawki Youssef en couverture du récit court de Issam S. Chemaly. Photo DR

Penser nos pensées

Le titre de l’écrit de Issam S. Chemaly est inspiré d’un roman d’Italo Calvino, Les villes invisibles, publié en 1972, où Marco Polo évoque avec l’empereur Kubilai Khan, à travers un dialogue imaginaire, l’amour pour les villes vues et traversées le long de ses nombreuses pérégrinations et multiples périples…

Issam S. Chemaly définit son roman comme un texte – accompagné d’une douzaine de planches aux dessins abstraits et expressionnistes par les pinceaux, cutters et aquarelle de Chawki Youssef – qui illustre un contexte urbain dystopique où l’auteur invite les lecteurs « à penser leurs pensées »…

C’est un récit fantasmagorique, certes mince, mais dense, à travers lequel l’auteur exprime son point de vue existentiel sur l’architecture et l’appartenance au lieu et au territoire. Ou la remise en question d’un environnement aux différentes modifications, évolutions, transformations, destructions, morts, résurrections.

L’homme bâtit, détruit, revoit ses besoins de confort, se ravise dans ses objectifs d’espace, ses préférences de lieu et de territoire. Ce livre est presque une métaphore sans pathos à travers des notions architecturales pour cerner l’essence humaine future d’une ville invisible. Invisible encore, mais certainement imprévisible !

Cet ouvrage au format non fini (la couture des pages est faite avec des fils qui s’échappent du papier de couverture et qui s’effilochent), à la langue arabe simple, châtiée et fluide, est surtout une invitation à une interactivité envers une identité et une appartenance.

Une invitation pour être à l’écoute de son être le plus authentique, le plus profond.

Lors de la signature du livre de Issam S. Chemaly « Asda’ Madina la mar’ya » le vendredi 4 mars 2022 à la Foire internationale du livre de 19h à 20h au Sea Side Arena, les lecteurs auront la possibilité d’acheter un ouvrage à la couverture blanche où Chawki Youssef pourra peindre pour chacun une couverture unique et personnalisée.

Issam S. Chemaly vient de mettre les dernières touches à son roman court, illustré par l’artiste Chawki Youssef et dont le nerf moteur est l’architecture d’une ville, en l’occurrence la capitale du pays du Cèdre. Dans « Asda’ Madina la mar’ya » (« Les échos d’une ville invisible ») en langue arabe (48 pages, édition L’Orient des livres), trois...
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