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Économie - Crise

Le Plan de réponse à la crise au Liban veut mobiliser 333 millions de dollars pour l’emploi

Le programme de financement pour 2022 sera lancé en mars.

Le Plan de réponse à la crise au Liban veut mobiliser 333 millions de dollars pour l’emploi

Le volet dédié à l’emploi cible 242 755 personnes, sur un total de 266 490 individus identifiés. Photo M.A.

En l’absence de mesures gouvernementales concrètes pour pallier les conséquences de la crise dans laquelle leur pays s’enfonce depuis plus de deux ans, la population au Liban, dont plus de 74 % vivent sous le seuil de pauvreté selon l’Escwa, ne peut visiblement compter que sur l’aide internationale ou celle provenant d’ONG locales. Une situation que le Lebanon Crisis Response Plan (Plan de réponse à la crise au Liban, LCRP), une organisation née en 2014 dans la foulée du début du conflit syrien, a bien comprise.

Issu d’un partenariat entre le gouvernement libanais, représenté par le ministère des Affaires sociales, les Nations unies (principalement le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, HCR, et le Programme des Nations unies pour le développement, PNUD) ainsi que plusieurs ONG locales, le LCRP s’est récemment mis en ordre de marche pour trouver 3,2 milliards de dollars de financements. Son objectif : soutenir dix secteurs différents en 2022 et 3,2 millions de personnes dans le besoin – soit 1,5 million de ressortissants libanais, 1,5 million de déplacés syriens et 209 000 réfugiés palestiniens (dont 180 000 qui étaient déjà au Liban et 29 000 qui ont fui la Syrie depuis 2011). Des montants répertoriés dans un rapport publié la semaine passée et disponible sur le site des Nations unies.

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Environ un dixième de l’enveloppe globale de 3,2 milliards de dollars doit servir à soutenir l’emploi et les formations, soit 333 millions de dollars ou le troisième plus grand poste de dépenses prévues après celles ciblant l’agriculture (975 millions de dollars) et les prestations de base (530 millions de dollars). Ces dernières consistent en des transferts directs d’argent aux ménages les plus vulnérables, dont le National Poverty Targeting Program (NPTP), qui prodigue 25 dollars, dans cette monnaie, à 75 000 ménages libanais, en plus de 15 dollars par membre du foyer (limités à 6 personnes).

Contactée, Ola Boutros, responsable du LCRP et conseillère du ministre des Affaires sociales, a indiqué que la « somme demandée est normalement supérieure à celle obtenue de la part de la communauté internationale », expliquant que les flux entrants et les aides dépendaient de la situation internationale. « Nous avons reçu moins d’aides au dernier trimestre 2021 en raison de la situation en Afghanistan (la chute du pays aux mains des talibans à la suite du retrait américain et le déplacement de millions de personnes, NDLR) et de la crise sanitaire de Covid-19, en particulier la vague Omicron, qui a poussé les États donateurs à revoir leur budget d’aide internationale à la baisse. Cette année, nous pourrions en recevoir moins si la situation entre la Russie et l’Ukraine s’envenime et crée une crise de réfugiés (ces propos ont été tenus avant que la Russie débute son “opération militaire” en Ukraine jeudi soir, NDLR) ». Toutefois, Ola Boutros reste optimiste, signalant que « la communauté internationale sait que le Liban a besoin d’aide » et précisant qu’en 2020, la communauté internationale a pourvoyé à 54 % des fonds requis (1,44 milliard sur 2,67 milliards). Elle rappelle également que le programme de financement pour 2022 sera lancé en mars par le ministère des Affaires sociales, le Premier ministre Nagib Mikati et la coordinatrice spéciale adjointe des Nations unies pour le Liban, Najat Rochdi.

« Croissance inclusive »

Plus en détail, le volet dédié à l’emploi cible 242 755 personnes, sur un total de 266 490 individus identifiés. Ce sont 121 378 Libanais qui en bénéficieront, sur un total de 138 399 personnes identifiées, 109 240 réfugiés syriens (sur 109 409) et 12 137 réfugiés palestiniens (dont 8 496 déjà présents sur le territoire et 3 641 qui ont fui la Syrie) sur 18 683. Des populations d’autant plus fragiles qu’elles seraient très impactées en cas de nouvelle crise sanitaire, alertent les auteurs du rapport.

Les 333 millions ainsi alloués vont servir à financer plusieurs volets d’action. Le programme prévoit dans un premier temps le lancement d’une étude de marché visant à identifier les microentreprises, les PME et les coopératives qui possèdent un potentiel de « croissance inclusive ». Selon la définition de l’Organisation de coopération pour le développement économique (OCDE), cette expression renvoie à la création de richesses qui « suppose un partage équitable entre les individus et les groupes sociaux ». Le Liban n’a pas connu de croissance économique réelle (en retirant l’effet de l’inflation qui a atteint 239,69 % en janvier) depuis 2018, pour une contraction estimée à 10,5 % en 2021 par la Banque mondiale.

Une deuxième étape consistera à lier les petites entreprises identifiées avec de plus grands acteurs en vue de renforcer leurs offres communes pour une même catégorie de produits. Enfin, un troisième volet mettra à disposition un processus d’incubation et des phases d’accompagnement destinés aux entités identifiées lors de l’étude de marché. Un des principaux objectifs de ce volet sera d’apprendre à ces entités à chercher par leurs propres moyens des sources de financement (prêts, subventions, dons ou autres) sur le marché. Ces étapes doivent bénéficier directement à 4 500 entités, en plus des start-up également sélectionnées en amont, avec une priorité accordée à celles dirigées par des femmes – qui sont peu représentées au Liban. Le programme espère que ces mesures permettront de créer et de maintenir 1 600 emplois en 2022, toute en renforçant 90 « chaînes de valeur » locales, ainsi que de créer 40 000 « opportunités d’emploi à court terme » (travail saisonnier, par exemple) dont 50 % devraient bénéficier aux franges non libanaises des populations ciblées, le tout en 2022. Pas moins de 26 000 personnes toutes catégories confondues devraient également bénéficier de formations visant à renforcer leurs compétences.

Concernant le volet de l’emploi, Ola Boutros précise que les formations offertes aux Syriens et Palestiniens sont en relation avec les secteurs d’activité autorisés aux étrangers par le ministère libanais du Travail, à savoir la construction, l’agriculture et l’environnement (soit le ramassage des déchets).

En l’absence de mesures gouvernementales concrètes pour pallier les conséquences de la crise dans laquelle leur pays s’enfonce depuis plus de deux ans, la population au Liban, dont plus de 74 % vivent sous le seuil de pauvreté selon l’Escwa, ne peut visiblement compter que sur l’aide internationale ou celle provenant d’ONG locales. Une situation que le Lebanon Crisis Response...

commentaires (1)

la connerie monumentale : former les refugies SYRIENS etablis au liban, leur faciliter l'emploi AU LIBAN, pour, finalement voler les emplois AUX LIBANAIS. fabuleuse initiative quoi.

Gaby SIOUFI

10 h 33, le 26 février 2022

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Commentaires (1)

  • la connerie monumentale : former les refugies SYRIENS etablis au liban, leur faciliter l'emploi AU LIBAN, pour, finalement voler les emplois AUX LIBANAIS. fabuleuse initiative quoi.

    Gaby SIOUFI

    10 h 33, le 26 février 2022

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