Rechercher
Rechercher

Économie - Crise au Liban

"Accord de principe" en Conseil des ministres sur le plan de l'électricité

Le gouvernement consacre un crédit destiné à l'achat de 50.000 tonnes de blé, suite à l'invasion russe de l'Ukraine. 

Le Conseil des ministres libanais réuni au Grand Sérail, le 23 février 2022. Photo d'archives Dalati et Nohra

Le Conseil des ministres, réuni vendredi sous la présidence du chef de l'Etat Michel Aoun, a donné son "accord de principe" au plan de l'électricité, qui avait provoqué des remous, alors que le pays demeure plongé dans le noir pendant de longues heures au quotidien. La position officielle libanaise, qui avait condamné l'invasion militaire russe de l'Ukraine, s'est également invitée au menu du Conseil, suscitant de vives critiques alors que, dans ce contexte tendu, le gouvernement a consacré un crédit destiné à l'achat de 50.000 tonnes de blé, étant donné que le Liban dépend à 50% du blé russe et ukrainien.

Le gouvernement "s'est engagé à appliquer la loi (sur l'électricité) et à organiser ce secteur dans l'immédiat, en mettant notamment en place une autorité de régulation et en nommant ses membres suivant des normes internationales, mais aussi en formant une commission ministérielle chargée de réviser la loi sur l'électricité", a affirmé le ministre de l'Information p.i., Abbas Halabi lors d'un point de presse à l'issue de la réunion.

Lire aussi

Dix heures de courant par jour d’ici au printemps 2022 : Fayad détaille à L’OLJ son plan de réforme

Le ministre a précisé que "les tarifs de l'électricité seront relevés une fois les heures d'approvisionnement en courant atteindront 8 ou 10 heures par jour, et en "prenant en considération les personnes à revenu limité qui ne consomment pas plus de 500 kWh par mois". M. Halabi a souligné, par ailleurs, que le gouvernement "s'engage à modifier progressivement les tarifs de l'électricité parallèlement à l'amélioration de l'approvisionnement en courant", rappelant la nécessité d'installer des compteurs.

Le plan du ministre Walid Fayad, proche du chef de l’État, qui ne fait pas l'unanimité du gouvernement, s'était heurté à la barrière de la langue lors de la séance du 16 février. Rédigé en anglais, plusieurs ministres en ont demandé une copie en arabe. Lors de la dernière séance du gouvernement il y a deux jours, le projet n'avait pas été évoqué, mais il était alors débattu en commission ministérielle en vue d'y apporter des modifications, les réformes devant être apportées au secteur de l'électricité figurant en tête des exigences du Fonds monétaire international (FMI) et des pays donateurs. Lors d'un entretien livré samedi dernier, le ministre Fayad avait insisté sur le fait que les mesures à court terme prévues par le plan devaient être mises en œuvre en priorité mais que celles à moyen et long termes pourraient être ajustées par la suite en fonction des progrès réalisés d'ici là.

Crise russo-ukrainienne
Le conflit russo-ukrainien a également été abordé par les ministres, dont nombre ont critiqué le communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères publié la veille. Ce communiqué avait "fermement condamné l’invasion du territoire ukrainien et appelé la Russie à arrêter immédiatement ses opérations militaires, à retirer ses forces et à recourir au dialogue et aux négociations (...)".

La position du Liban officiel critiquée sur la scène locale, le ministre des AE se défend

La position du Liban officiel critiquée sur la scène locale, le ministre des AE se défend

Le ministre du Travail, Moustapha Bayram, proche du Hezbollah pro-iranien, a estimé que le "document enfreint le principe de neutralité prôné par le gouvernement", et dénoncé le fait qu'il "n'y ait pas eu de discussions à ce sujet". "Tirez sur moi uniquement lorsqu'il s'agit du communiqué officiel du ministère. Je suis équipé d'un gilet-pare-balles", a réagi le ministre des Affaires étrangères, dans une volonté de tenir à l'écart le chef de l'Etat, Michel Aoun, dont il est proche.
Au vu de la crise russo-ukrainienne, le Conseil a consacré un crédit afin d'"acheter 50.000 tonnes de blé".

Législatives
Côté élections, le gouvernement a décidé de proroger le mandat de la commission chargée de superviser les législatives et nommé trois nouveaux membres pour remplacer ceux qui avaient présenté leur démission. Il s'agit d'Ahmad Hamdane (chiite et ancien président de la Cour des comptes), Khalil Khoury (maronite, journaliste) et Nassim Khoury (maronite), qui ont été nommés sur proposition du ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui. Une source ministérielle a expliqué à L'Orient-Le Jour que le tandem chiite a avalisé ces nominations pour garantir la tenue des élections du 15 mai et éviter un vide au sein de la commission.
Après trois mois de blocage, entre octobre et janvier, les ministres du tandem chiite Amal-Hezbollah avaient annoncé leur retour en Conseil des ministres pour étudier exclusivement le budget et les questions à caractère économique et financier.

La question des mégacentres électoraux réclamés par le camp aouniste pour les élections n'a, elle, pas été abordée. Jeudi, le ministre de l'Intérieur avait annoncé, à l'issue d'une réunion avec M. Aoun, qu'il présentera au gouvernement une étude concernant ce dossier, à la demande du Premier ministre Nagib Mikati. C'est M. Aoun qui a remis sur le tapis cette question chère au Courant patriotique libre (CPL) dirigé par son gendre Gebran Bassil, à trois mois du scrutin. M. Bassil a estimé jeudi qu'il n'y avait aucune excuse pour ne pas mettre en place ces mégacentres, alors que certains affirment que cela serait impossible dans les conditions actuelles. Certains observateurs estiment que la formation aouniste, en perte de popularité, pourrait utiliser le prétexte d'une absence des mégacentres pour justifier un report du scrutin.

Avant le début de la réunion, le président Aoun et M. Mikati ont eu un entretien.

Le Conseil des ministres, réuni vendredi sous la présidence du chef de l'Etat Michel Aoun, a donné son "accord de principe" au plan de l'électricité, qui avait provoqué des remous, alors que le pays demeure plongé dans le noir pendant de longues heures au quotidien. La position officielle libanaise, qui avait condamné l'invasion militaire russe de l'Ukraine, s'est également invitée au...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut