L’un des derniers mohicans libanais

Mieux qu’un beau-frère, tu fus pour moi, cher Sami, et beau et frère dans tous les sens des deux termes.

Ta disparition aujourd’hui me laisse l’image d’un sourire et le souvenir d’une bonté infinie qui est le propre des âmes d’élite. Ton charisme, depuis le temps de ta jeunesse, avait déjà gagné les cœurs non seulement des citoyens de ton village natal mais également ceux de ton entourage en ville en commençant par les nombreux membres de ta noble famille.

Fils de seigneur et seigneur toi-même, tu auras passé le plus clair de ton existence à répandre les effets apaisants de tes bons conseils, de ton humour et de ta tendresse.

Avec ma chère et douce épouse Noha, qui fut ta sœur préférée, nous formions tous les trois le dernier carré des mohicans libanais dont tu fus le chevalier d’honneur en maintenant à bout de bras leur foi en la bonne étoile de notre pays.

Tu as toujours su accuser les inévitables coups du sort et calmer les appréhensions des uns et des autres avec la patience et le tact qui caractérisent ceux pour qui la dignité humaine reste une valeur essentielle.

À Michèle, ton épouse, ainsi qu’à tes deux filles, Diala et Yasmine, je dirai que je me joins à leur douleur avec toute ma peine et mes sentiments bouleversés.

Repose en paix frérot et n’oublie surtout pas de prier pour nous autres depuis là-haut afin que, par ces temps de déréliction, nous puissions espérer encore que notre malheureuse patrie ne soit pas dissoute dans la boue.