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Auto - Entreprises / Coopération

Renault, Nissan et Mitsubishi Motors font de l’électrique le nouveau ciment de leur alliance

La feuille de route 2030 prévoit l’utilisation de plateformes communes entre les trois constructeurs, devant concerner la grande majorité de leurs modèles.

Renault, Nissan et Mitsubishi Motors font de l’électrique le nouveau ciment de leur alliance

Alpine, marque sportive du groupe Renault, va produire à partir de 2025 un petit SUV électrique et doit lancer d’ici à 2026 une compacte électrique ainsi qu’une remplaçante pour la célébrissime berlinette A110 (sur la photo). Sameer al-Doumy/AFP

L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors a annoncé que, sur les cinq prochaines années, ses membres investiront ensemble 23 milliards d’euros dans l’électrification pour arriver à lancer 35 nouveaux modèles de voitures électriques d’ici à 2030. C’est la confirmation d’une forte accélération de l’Alliance dans l’électrification, puisque ses trois membres ont investi au total plus de 10 milliards d’euros dans ce domaine jusqu’à présent. Il s’agit aussi des premiers objectifs chiffrés livrés par l’Alliance depuis le renouvellement des dirigeants de Renault et Nissan après la chute de Carlos Ghosn fin 2018, laquelle avait provoqué une grave crise de confiance entre les deux partenaires.

Les 23 milliards d’euros d’investissements de l’Alliance dans l’électrification prennent en compte les plans stratégiques respectifs déjà dévoilés par chacun de ses membres, a précisé la directrice financière de Renault, Clotilde Delbos. C’est à la fois beaucoup et peu comparé aux méga-investissements dans l’électrique annoncés par de grands rivaux mondiaux, comme l’allemand Volkswagen et l’américain Tesla. Mais « nous avons une longueur d’avance de plus de dix ans » par rapport à Volkswagen en matière d’expérience dans les véhicules électriques, a plaidé Mme Delbos en faisant allusion aux modèles pionniers de Renault (Zoé) et Nissan (Leaf) lancés dès le début des années 2010.

La feuille de route 2030 de l’Alliance prévoit aussi le renforcement de l’utilisation de plateformes communes entre les trois constructeurs, devant concerner 80 % de leurs 90 modèles en 2026 (toutes technologies de motorisation confondues), contre 60 % aujourd’hui. Mais même bâtis sur des plateformes communes, une « différenciation intelligente » restera de mise entre les modèles des différents constructeurs afin de veiller à la « distinction » de chaque marque, a précisé le directeur général de Nissan Makoto Uchida.

Avec Valeo aussi

Toujours dans cette optique d’électrification des véhicules à grande échelle, les groupes Renault, Valeo et sa coentreprise Valeo Siemens eAutomotive ont annoncé avoir signé un accord pour concevoir, développer et produire en France un moteur électrique de nouvelle génération « permettant d’éliminer les terres rares ».

Renault développera et produira le rotor, « sans utilisation de terres rares » pour « gagner en rendement énergétique », tandis que Valeo et Valeo Siemens eAutomotive développeront et produiront le stator, ont indiqué les groupes dans un communiqué commun. Les trois entreprises se félicitent dans le texte de devenir ainsi « les premiers acteurs à produire à grande échelle un moteur électrique de 200 kWh conçu sans terres rares, et ce dès 2027 ». Ces moteurs seront plus puissants que ceux qui équipent actuellement les Mégane électriques commercialisées par Renault (160 kWh). La plupart des moteurs électriques ont besoin d’aimants permanents pour convertir l’électricité en force motrice et donc d’alliages de terres rares (dysprosium, neodynium, praséodyme) ajoutés à des alliages de fer et à du bore. Certains modèles, comme ceux qui équipent la Zoé de Renault ou les Tesla, n’utilisent toutefois pas de terres rares.

Auparavant, l’équipementier français Valeo avait annoncé le rachat de l’intégralité des parts de sa coentreprise avec l’allemand Siemens pour se renforcer sur le marché des moteurs électriques et se concentrer sur les systèmes de propulsion.

Alpine en fer de lance

Par ailleurs, dans le cadre d’un réinvestissement industriel, Renault construira à Dieppe à partir de 2025 le petit SUV électrique de sa marque sportive Alpine. Le groupe français a fait d’Alpine sa vitrine sportive, notamment en F1 avec le pilote français Esteban Ocon : elle doit apporter une nouvelle notoriété à la marque, connue uniquement des passionnés hors de l’Hexagone.

La marque au « A » fléché était tombée en 1973 dans l’escarcelle de Renault, mais avait été mise en sommeil en 1995. Entre-temps, elle a produit à Dieppe des véhicules fétiches, comme la berlinette A110 première du nom, championne du monde des rallyes au début des années 1970. La renaissance d’Alpine avait été officialisée en 2017 avec la présentation de la nouvelle berlinette A110 au style néorétro. Cette voiture légère n’a été produite depuis qu’à quelque 10 000 unités, vendues à partir de 60 000 euros, avec un moteur Nissan livré depuis la Corée du Sud. Quelques exemplaires équipent désormais la gendarmerie française.

Renault, dont les ventes ont fortement chuté ces derniers mois, veut donc accélérer son électrification et se positionner sur les segments supérieurs du marché auto, qui ne connaissent pas la crise. « On va faire une voiture électrique plus haut de gamme qui arrivera ici début 2025 », a déclaré le directeur général de Renault Luca de Meo, en visite à la petite usine de Dieppe (Seine-Maritime). « C’est un mélange entre une mini-Ferrari et une mini-Tesla : on va faire des voitures électriques très émotionnelles », a souligné Luca de Meo, qui avait participé dans ses vies précédentes chez Fiat et Volkswagen au renouveau d’autres marques sportives – Abarth et Lamborghini.

La batterie française du SUV Alpine et ses moteurs devraient lui permettre de réaliser le 0 à 100 km/h en 4 secondes. Et, outre ce nouveau SUV, la marque tricolore doit lancer d’ici à 2026 une compacte sportive et électrique, ainsi qu’une remplaçante pour l’A110. Avec cette gamme et ses coûteux engagements en sport automobile, Alpine a pour mission de devenir rentable en 2025.

Source : AFP

L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors a annoncé que, sur les cinq prochaines années, ses membres investiront ensemble 23 milliards d’euros dans l’électrification pour arriver à lancer 35 nouveaux modèles de voitures électriques d’ici à 2030. C’est la confirmation d’une forte accélération de l’Alliance dans l’électrification, puisque ses trois membres ont investi au...

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