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Politique - Crise au Liban

"Beyrouth résiste" : un collectif opposé au Hezbollah lance sa campagne pour les législatives

"Nous voulons rassembler tous ceux qui sont convaincus de notre discours, afin que nous menions campagne, d'abord à travers des primaires, et ensuite dans le cadre d'une liste unique dans les circonscriptions de Beyrouth I et II", explique l'avocat Ayman Raad.

Photo Carla Henoud

C'est depuis la corniche de Aïn Mraissé, sur le front de mer de la capitale, que le collectif laïc et de gauche "Beyrouth résiste" a lancé, dimanche matin, sa campagne "participative" en amont des élections législatives du 15 mai dans un Liban en plein effondrement socio-économique et politique depuis 2019. "Beyrouth résiste", un slogan clair qui critique la "Résistance" du Hezbollah, que la formation, également opposée au système bancaire, compte mettre en avant, en vue de parvenir à une liste unifiée de candidats de la société civile.

Pour "Beyrouth résiste", qui regroupe notamment des militants du réseau laïc Mada, le message principal est que "la résistance n'est pas l'apanage d'une milice", à savoir le Hezbollah, explique l'avocat Ayman Raad, actif dans les milieux de la révolte populaire d'octobre 2019, qui lisait un communiqué au nom de la formation. "Nous voulons résister contre toutes les milices, toutes les armes illégales, ainsi que le système bancaire actuel". Mais "Beyrouth résiste" s'oppose également aux Forces libanaises du leader chrétien Samir Geagea, l'un des plus virulents critiques du parti chiite. Le collectif estime que les deux formations "se nourrissent mutuellement". 

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"Nous combattons un système confessionnel patriarcal criminel qui s'enorgueillit du libéralisme économique alors qu'il sanctifie les monopoles", peut-on lire dans le préambule du document fondateur du groupe, qui compte organiser des élections primaires pour désigner ses candidats aux sièges à pourvoir dans les deux circonscriptions de la capitale. "Nous voulons rassembler tous ceux qui sont convaincus de notre discours, afin que nous menions campagne, d'abord à travers des primaires, et ensuite dans le cadre d'une liste unique dans les circonscriptions de Beyrouth I et II", explique Ayman Raad, qui a défendu de nombreux militants anti-pouvoir détenus lors des manifestations contre le système en place.

"Acte de résistance au quotidien"

A travers le lancement de sa campagne, "Beyrouth résiste" espère aussi lever des fonds, alors que les règlements au Liban concernant le financement des campagnes électorales restent insuffisantes, les partis politiques traditionnels étant dotés de moyens importants.

"C'est une bonne chose de sortir dans l'espace public et de s'adresser aux gens. Nous devons nous unifier autour des objectifs qui nous regroupent et mettre de côté les divergences, car nous sommes face à une machine à tuer. En nous unissant, nous serons plus forts", estime Sarah Lily Yassine, une architecte et militante qui assistait à la conférence de presse.

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"La vie dans la capitale libanaise est un acte de résistance au quotidien", affirme pour sa part un autre militant membre du collectif.

Les législatives prochaines sont perçues par nombre de Libanais comme une opportunité de changement au sein de la classe au pouvoir, accusée d'être responsable de l'effondrement socio-économique inédit dans le pays. Mais plusieurs voix expriment des craintes quant à un report du scrutin, alors que des partis politiques voient leur popularité en perte de vitesse après plus de deux ans d'une crise qui a poussé les trois-quarts de la population dans la pauvreté.

C'est depuis la corniche de Aïn Mraissé, sur le front de mer de la capitale, que le collectif laïc et de gauche "Beyrouth résiste" a lancé, dimanche matin, sa campagne "participative" en amont des élections législatives du 15 mai dans un Liban en plein effondrement socio-économique et politique depuis 2019. "Beyrouth résiste", un slogan clair qui critique la "Résistance" du Hezbollah,...

commentaires (8)

"Nous voulons résister contre toutes les milices, toutes les armes illégales, ainsi que le système bancaire actuel". Mais "Beyrouth résiste" s'oppose également aux Forces libanaises du leader chrétien Samir Geagea, l'un des plus virulents critiques du parti chiite. C'est courageux de ménager un parti qu'on critique par ailleurs, à savoir le hezbollah. Mettre les deux cliques dans le même panier ne me paraît pas judicieux ni un bon départ.

Citoyen

11 h 19, le 07 février 2022

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Commentaires (8)

  • "Nous voulons résister contre toutes les milices, toutes les armes illégales, ainsi que le système bancaire actuel". Mais "Beyrouth résiste" s'oppose également aux Forces libanaises du leader chrétien Samir Geagea, l'un des plus virulents critiques du parti chiite. C'est courageux de ménager un parti qu'on critique par ailleurs, à savoir le hezbollah. Mettre les deux cliques dans le même panier ne me paraît pas judicieux ni un bon départ.

    Citoyen

    11 h 19, le 07 février 2022

  • beyrouth reisite? jounieh resiste ? saida resiste? tripoli resiste? nabatieh resiste? baalbeck hermel resiste? PAS GRAVE , CE SERA TOUJOURS INUTILE, TANT QUE DES PARTIS POLITIQUES DIGNES D'ETRE APPELES TEL N'EXISTERONT AU LIBAN.

    Gaby SIOUFI

    10 h 28, le 07 février 2022

  • Une boutique de plus qui n'a pas grand chose a offrir. Avant de dire contre qui ils s'opposent, ce serai déjà pas mal s'ils présentaient un projet. Jusqu'à présent a part les slogans, pas une seule organisation créée ne nous a présenté un projet concret qu'il soit social, économique ou même de politique intérieure ou étrangère. Nous sommes toujours sur des slogans, nobles peut être, mais creux et très vagues ou flous, en tout cas, pour la plupart, irréalisables au Liban car beaucoup de ces propositions occultent l'histoire du pays.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 55, le 07 février 2022

  • Sûrement qu'il faut être contre toutes les milices anciennes outre actuelles ; les anciennes gardent leur esprit de milice et trompent les gens avec des discours qui plaisent et des politiques qui tournent au gré du vent .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    09 h 50, le 07 février 2022

  • Laissez les accédez au parlement .. et on verra ce qu’ils pourront faire seul !! De plus j’aimerais aussi voir tous les prétendants de la société civiles accéder au parlement et on verra aussi ce qu’ils peuvent faire !!

    Bery tus

    05 h 59, le 07 février 2022

  • Ils s’opposent egalement aux Forces Libanaises (on se demande bien pourquoi ?) qui est pourtant à ce jour le principal parti qui s’oppose aux armes du hezbollah et les seuls à avoir un programme patriotique…

    JPF

    17 h 22, le 06 février 2022

  • Qu'à t-il à reprocher aux forces libanaises ? S'il cherche un équilibre confessionnel, eh bien il se trompe. Ça commence mal...

    Esber

    16 h 31, le 06 février 2022

  • "… un collectif opposé au Hezbollah …" - Il faut que les candidats du "renouveau" comprennent une chose: il ne suffit pas d’être contre ci ou ça, il faut avoir un programme élaboré de sortie de crise, de lutte contre la corruption, et surtout, d’un plan pour financer tout ça. À bon entendeur…

    Gros Gnon

    14 h 09, le 06 février 2022

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