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Société - Contestation au Liban

Des syndicats brandissent la menace d'une "confrontation" face aux restrictions bancaires

Le président de l'ordre des ingénieurs exhorte le FMI à refuser que "le gouvernement fasse porter au peuple la responsabilité des pertes" financières de l’État. 

Des syndicats brandissent la menace d'une

Des manifestants devant le siège de la BDL à Saïda protestant contre les restrictions bancaires illégales imposées sur leurs avoirs, le 5 février 2022. Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah

Des manifestants se sont rassemblés samedi devant le siège de l'Association des banques du Liban (ABL) à Beyrouth, et de plusieurs branches régionales de la Banque du Liban à travers le pays, suite à un appel lancé par nombre d'associations syndicales, notamment L'Ordre se révolte (al-Naqaba Tantafed), une coalition de formations et partis de l'opposition antisystème, afin de protester contre les atteintes aux droits des déposants. Alors que des restrictions illégales sont imposées par les banques sur les comptes des dépositaires depuis plus de deux ans, dans un pays en plein effondrement financier, le plan de redressement prévu par les autorités prévoiraient de faire porter aux déposants une grande partie de la responsabilité des pertes financières de l’État.

Répondant à l'appel des différents ordres et syndicats, des dizaines de protestataires se sont rassemblés devant le siège de l'ABL, dans le centre-ville de Beyrouth. Devant le bâtiment dont la façade est régulièrement vandalisée depuis le début de la crise, le président de l'ordre des ingénieurs, Aref Yassine, a annoncé un recours "à une confrontation à travers les moyens légaux, judiciaires et médiatiques" contre les restrictions bancaires illégales. "Nous exercerons une pression politique et populaire et entrerons en contact avec les parties internationales concernées", a-t-il déclaré. Il a également annoncé être entré en contact avec le Fonds monétaire international et l'a appelé à refuser que "le gouvernement fasse porter au peuple la responsabilité des pertes" financières de l’État. "Ce pays est régi par une mafia de l'argent et du pouvoir et non pas un État", a-t-il déploré.

Mobilisation régionale
Des slogans tels que "Jusqu'à ce que nous recouvrions nos droits", "Leurs avoirs contre nos épargnes", "Nos épargnes ne sont pas une différence de taux de change", "Notre couverture médicale et notre pension de retraite sont entre les mains des banques", étaient affichés sur les pancartes brandies par les manifestants.

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Des sit-in similaires ont également été observés dans différentes régions du Liban, devant les sièges locaux de la BDL, comme à Zahlé, Tripoli (Liban-Nord), Saïda (Liban-Sud), Bickfaya (Mont-Liban) et d'autres régions. A Saïda, les manifestants ont chanté des slogans contre le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé et les dirigeants, selon notre correspondant sur place Mountasser Abdallah. 

Des négociations ont démarré il y a près de deux semaines entre les autorités libanaises et le FMI afin de tenter de mettre en place un plan de redressement dans le pays. La directrice générale du FMI Kristalina Georgieva avait affirmé jeudi que l'institution ne soutiendrait qu'un programme "complet" pour le Liban, qui s'attaquera à tous les fléaux dont la corruption. Il s'agirait là d'une façon polie d'annoncer le rejet par le Fonds du plan de redressement présenté par les autorités libanaises, qui faisait assumer aux déposants une grande partie des pertes financières, épargnant par contre relativement les actionnaires des banques. 

Pour protester contre les mesures drastiques prises par les banques sur les retraits et les transferts, qui sont illégales en l'absence d'une loi sur le contrôle des capitaux, des sit-in de petite ampleur ont régulièrement lieu devant la BDL et l'ABL, alors que les autorités n'ont toujours pas pris de mesures pour freiner l'effondrement économique et financier. Le gouverneur Riad Salamé, poursuivi dans le cadre de plusieurs enquêtes internationales et perçu par nombre de Libanais comme un des responsables de la crise qui paralyse le pays, est accusé d'avoir échoué à stopper la dépréciation vertigineuse de la livre libanaise.

Des manifestants se sont rassemblés samedi devant le siège de l'Association des banques du Liban (ABL) à Beyrouth, et de plusieurs branches régionales de la Banque du Liban à travers le pays, suite à un appel lancé par nombre d'associations syndicales, notamment L'Ordre se révolte (al-Naqaba Tantafed), une coalition de formations et partis de l'opposition antisystème, afin de protester...

commentaires (3)

Les banques défendent leur existence, c’est de bonne guerre. Guerre? Alors tout est permis? Yalla, tous aux banques avec des jerrycans d’essence et des pistolets. Taïaut, taïaut, taïaut!

Gros Gnon

13 h 55, le 07 février 2022

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Commentaires (3)

  • Les banques défendent leur existence, c’est de bonne guerre. Guerre? Alors tout est permis? Yalla, tous aux banques avec des jerrycans d’essence et des pistolets. Taïaut, taïaut, taïaut!

    Gros Gnon

    13 h 55, le 07 février 2022

  • les syndicats veulent que la FMI regle les problemes à leurs places. et les mafieux courent toujours

    barada youssef

    11 h 18, le 06 février 2022

  • Beaucoup plus facile de bruler une succursale de banque, plutôt que d’aller demander des comptes a son ‘zaim’ qui a vidé les caisses de l’état, n’est-ce pas? Au lieu de demander aux ‘politiques’ de faire pression, commencez par virer vos politiques qui vous ont volés et vous pacifient avec les miettes….

    Mago1

    03 h 37, le 06 février 2022

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