Siniora n'appellera pas à un boycott des législatives

L'ex-Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a annoncé vendredi qu'il ne comptait pas appeler au boycott des législatives de mai prochain, emboîtant le pas au chef du gouvernement Nagib Mikati, qui avait fait la même annonce un peu plus tôt. Ces prises de positions claires interviennent alors que des spéculations sur le risque d'un report des élections circulent ces derniers jours suite au retrait de la vie politique de l'ex-chef du gouvernement et leader sunnite, Saad Hariri.

"La décision de M. Mikati de ne pas boycotter les législatives est une bonne chose", a affirmé M. Siniora à la chaîne locale LBCI. Il a ensuite indiqué qu'il "ne compte pas appeler à un boycott des législatives". 

A l'issue d'une réunion avec le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, M. Mikati avait indiqué qu'il "n'appellera pas à un boycott sunnite des législatives", soulignant que "le scrutin se tiendra certainement en mai". 

Si M. Siniora s'est aligné sur la position du chef du gouvernement, l'ancien Premier ministre Tammam Salam, connu pour sa proximité avec M. Hariri, avait déjà annoncé il y a huit jours qu'il renonçait à briguer un siège au Parlement. 

La décision de M. Hariri a eu l'effet d'un séisme sur la scène politique. Elle a mis dans l’embarras différents partis et alliés potentiels, comme le leader druze Walid Joumblatt, le président du Parlement Nabih Berry, mais aussi le Hezbollah qui entretenait ces dernières années un modus vivendi avec l’ex-chef du gouvernement.  Jeudi, M. Joumblatt avait affirmé que si le retrait de M. Hariri allait "laisser un vide sur la scène arabe sunnite", son parti ne prendrait aucune décision similaire et poursuivrait son travail politique.  De son côté, le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, avait estimé mercredi que "les législatives ne doivent pas être reportées". Il avait toutefois avancé que les élections "n'apporteront pas de grand changement".