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Dernières Infos - Crise au Liban

"Les législatives ne doivent pas être reportées", affirme Bassil


Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Photo d'archives AFP

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a estimé que "les législatives ne doivent pas être reportées" à la suite du retrait de l'ancien Premier ministre Saad Hariri de la vie politique libanaise, une décision qui change la donne pour nombre de partis à l'approche du scrutin fixé au 15 mai prochain.

"En 1992, les chrétiens ont boycotté les législatives et personne n'a pris cela en considération", a rappelé le député de Batroun, lors d'une interview diffusée mercredi soir sur la chaîne "Russia Today". Il a ensuite affirmé qu'"il ne faut pas qu'il y ait de boycott". "Au cas où cela arrive, il faut que cela soit résolu. Les législatives ne doivent pas être reportées", a insisté le chef du CPL. Ce dernier a toutefois estimé que les élections "n'apporteront pas de grand changement". 

En 1992, les élections législatives s’étaient déroulées sous occupation syrienne au Liban, à la sortie d'une guerre civile de 15 ans. Les partis politiques les plus représentatifs sur la scène chrétienne avaient boycotté le scrutin, avec l’approbation du patriarcat maronite de Bkerké.

A l'approche du prochain scrutin, la décision du chef du courant du Futur met dans l’embarras différents partis et alliés potentiels de M. Hariri, comme le leader druze Walid Joumblatt, le chef du Parlement Nabih Berry, mais aussi le Hezbollah qui entretenait ces dernières années un modus vivendi avec l’ex-chef du gouvernement. L'heure est désormais aux spéculations quant à une éventuelle décision de M. Siniora et de l'actuel Premier ministre, Nagib Mikati, de s'aligner sur la position de M. Hariri et de boycotter les législatives. L'ancien Premier ministre Tammam Salam, connu pour sa proximité avec M. Hariri, a déjà annoncé jeudi qu'il renonçait à briguer un siège au Parlement.

S'exprimant au sujet du retrait de Saad Hariri, Gebran Bassil a indiqué que "des conditions intérieures et extérieures ont motivé sa décision". "Il lui était demandé de mener une guerre civile. Son refus l'a amené à prendre cette décision", a-t-il souligné. "Nous devons laisser la communauté sunnite choisir ceux qui la représentent, sans pression", a encore souligné M. Bassil.

Le leader du CPL est en outre revenu sur les propositions remises le week-end dernier aux autorités libanaises par le chef de la diplomatie koweïtienne Ahmad Nasser al-Mohammad Al-Sabah pour mettre un terme à la crise diplomatiques avec le Golfe. Cette crise a éclaté fin octobre en raison des propos contestés de l'ancien ministre de l'Information Georges Cordahi sur le rôle de la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen. "Le document koweïtien contient des points sur lesquels les Libanais sont d'accord. Certains points nécessitent du temps pour être exécutés et d'autres sont contestés", a estimé Gebran Bassil, dans une allusion aux demandes arabes sur les armes du Hezbollah. "Ceux qui ont évoqué les armes du Hezbollah dans la feuille de route koweïtienne sont parfaitement conscients de la dangerosité de la question", a estimé le chef du CPL.

"Nous voulons restaurer nos relations avec le Golfe, mais nous ne voulons pas nous retrouver avec des problèmes internes", a-t-il souligné. "Le Hezbollah défend le Liban contre Israël et le terrorisme et cela ne peut être rejeté par personne. Lorsqu'il va au-delà de la défense du Liban, cela affaiblit le soutien dont il bénéficie, et nous pensons que le Hezbollah doit comprendre cela", a ajouté M. Bassil.

Le chef du CPL a enfin indiqué avoir "entamé un dialogue avec le Hezbollah pour améliorer l'entente de Mar Mikhaël". "Nous faisons du surplace mais nous espérons que cela s'achèvera bien", a-t-il dit. Cet accord qui a scellé l'alliance politique entre les deux partis en 2006 a permis à Michel Aoun de renforcer le poids politique de sa formation et offert au Hezbollah une couverture chrétienne. Mais cette entente connaît de sérieux revers ces dernières années, ce qui n'empêche pas Gebran Bassil de vouloir s'allier au parti chiite lors des prochaines législatives.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a estimé que "les législatives ne doivent pas être reportées" à la suite du retrait de l'ancien Premier ministre Saad Hariri de la vie politique libanaise, une décision qui change la donne pour nombre de partis à l'approche du scrutin fixé au 15 mai prochain."En 1992, les chrétiens ont boycotté les législatives et personne n'a...