Notre cher gouvernement qui avait un jour prétendu être « neutre et technocrate » mais qui n’a raté aucune occasion pour faire preuve du contraire ainsi que d’allégeance aveugle aux dirigeants de diverses partis politiques vient de sortir son budget. Un budget comique qui démontre de l’incompétence, de l’ignorance mais surtout un mépris du moteur unique de notre économie : le secteur privé. Durant leurs réunions, messieurs les ministres voulaient à tout prix compenser le déficit non pas par des réformes structurelles, ni par la privatisation des grosses institutions publiques à l’instar du port ou de l’aéroport, ni même par le licenciement de tous les fonctionnaires qui ont été embauchés pour des raisons strictement électorales. Une population, comme la nôtre, avec le même nombre de soldats et de policiers, devrait avoir 100 000 fonctionnaires de moins que nous (je cite le Singapour en 3e rang en termes de PIB par habitant à l’échelle mondiale). Ce dernier devenu un modèle économique de référence aurait besoin de moins d’employés dans le secteur public que notre toute petite économie ! Messieurs les ministres ont donc choisi de faire payer aux entreprises privées le prix de leurs décennies de corruption et d’incompétence. Au lieu d’inciter les entreprises étrangères à choisir le Liban comme destination bénéficiant du coût de vie relativement faible en annulant ou diminuant les taxes sur profits et les coûts sociaux, ils ont choisi de faire fuir ceux qui résistent encore. Au lieu de copier un des modèles applicables comme le Singapour, Dubaï ou même l’Irlande sans aucune créativité, ils ont choisi d’être créatifs en finalisant leur budget annuel. Ils ont choisi d’être créatifs en poussant les entrepreneurs libanais à délocaliser leurs sièges, cesser leurs activités ou pire de ne pas déclarer leurs revenus officiels et le vrai nombre de leurs salariés, faisant de leur budget le premier pas vers l’anarchie totale. Ce budget ne passera pas, et le secteur privé ne lâchera pas.
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