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Covid-19 : Omicron, une menace ou une bonne nouvelle ?

Covid-19 : Omicron, une menace ou une bonne nouvelle ?

Photo Marc Fayad

« Plus Omicron se répand, plus il se transmet et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant, mais qui peut dire ce que le prochain variant pourrait générer ? » prévient l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

Au sens propre, cela veut dire que la multiplication des cas d’Omicron dans le monde pourrait accroître le risque d’apparition d’un nouveau variant plus dangereux. En effet, l’orage des contaminations et la vaccination ont fait naître l’espoir que la pandémie pourrait être surmontée. Des scientifiques prédisent une immunité collective dans les mois qui viennent.

Or, cette flambée pourrait avoir l’effet inverse ! Actuellement, Omicron est mortel, moins létal mais plus contagieux que Delta.

Les questions qui s’emparent des experts de la santé ces derniers jours sont les suivantes : 2022

sera-t-elle l’année du retour à « la vie d’avant » ; Omicron sera-t-il le dernier variant ; est-ce la dernière vague ; pourra-t-on acquérir une forme d’immunité collective ?

Toutes ces questions révèlent un optimisme, mais la prudence reste de mise et d’autres scénarios beaucoup moins réjouissants pourraient décevoir ces espoirs de sortie de crise.

La situation est à double tranchant, selon l’épidémiologiste Arnaud Fontanet : « À terme, il y a de l’espoir et le Sars-CoV-2 rejoindra les autres coronavirus saisonniers humains qui nous donnent des rhumes et des angines chaque hiver. » D’un autre côté, Samuel Alizon, chercheur au CNRS et spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses, et Yves Coppieters, professeur de santé publique à l’Université libre de Belgique, pensent qu’il est excessivement optimiste de penser qu’il n’y aura aucun nouveau variant en 2022 et que cette cinquième vague sera la dernière…

Les facteurs de risque pour un nouveau variant sont :

1- l’inégalité vaccinale reste le problème des pays du tiers-monde, peu vaccinés, notamment sur le continent africain. Ce qui va continuer à permettre au virus de circuler et favoriser l’apparition de nouveaux variant. « Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une mauvaise surprise, même si on pense que les prochains mutants seront probablement plus contaminants et moins virulents », explique Yves Coppieters ;

2- une hausse du nombre de patients hospitalisés. Les taux de contamination augmentent de manière très significative dans le monde. Même si le risque d’hospitalisation est probablement moindre qu’avec Delta, lorsque le nombre de cas augmente de manière aussi significative, il est plus que probable qu’un nombre beaucoup plus important de personnes atteintes de maladie grave se retrouvent à l’hôpital, voire meurent.

Le prix à payer pour obtenir cette immunité collective reste encore incertain et préoccupant. Selon Samuel Alizon, même si la virulence d’Omicron est un tiers de celle de Delta, son chiffre élevé de contaminations pèse sur les services de soins critiques.

En attendant, voici ce qu’il nous reste à faire : dans l’ensemble, tant qu’on n’a pas véritablement vacciné la population mondiale, on reste à la merci d’un variant. La responsabilité individuelle est cruciale en ce moment. Les gestes barrières et la vaccination sont à encourager et à privilégier, car sans eux, des centaines de millions de morts sont à attendre. C’est un fait certain et scientifique.

Le passé apporte son lot d’enseignements sur la manière dont cette crise pourrait, enfin, s’achever : « La variole, qui sévissait depuis l’Antiquité, a été éradiquée par la vaccination. La rougeole, très contagieuse, existe toujours mais est maîtrisée, là encore grâce à la vaccination », souligne l’ancien doyen de la faculté de médecine Paris-Descartes.

Dr Mirna SABRA

Docteure en virologie, conseillère du ministre de la Jeunesse et des Sports

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« Plus Omicron se répand, plus il se transmet et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant, mais qui peut dire ce que le prochain variant pourrait générer ? » prévient l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Au sens propre, cela veut dire que la multiplication des cas d’Omicron dans le monde pourrait accroître le risque d’apparition...

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