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Politique - Focus

Les dossiers qui peuvent de nouveau faire imploser le gouvernement

Depuis Baabda, Nagib Mikati annonce un Conseil des ministres consacré au budget et aux sujets urgents la semaine prochaine.

Les dossiers qui peuvent de nouveau faire imploser le gouvernement

Le président Michel Aoun et le Premier ministre Nagib Mikati s’entretenant hier, à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Quelques jours après la décision du tandem chiite Amal-Hezbollah de revenir à la table du gouvernement, la machine semble avoir été remise en marche. À l’issue d’un entretien hier avec le président de la République Michel Aoun, le Premier ministre Nagib Mikati a officiellement annoncé une séance du Conseil des ministres la semaine prochaine. La réunion « sera consacrée à l’étude du projet de budget et aux dossiers économiques urgents », a-t-il tenu à préciser, faisant état d’un accord avec le chef de l’État « sur divers dossiers ». Cette première séance devrait se tenir lundi à Baabda, selon notre correspondante Hoda Chedid. Elle sera suivie d’une série de réunions au Sérail pour finaliser le projet de budget qui devrait être approuvé par le cabinet lors d’une dernière séance à Baabda, avant d’être transféré au Parlement. Citant des sources informées, notre correspondante à Baabda fait état d’un accord sur la nécessité d’accélérer la finalisation du budget dans la perspective des négociations avec le Fonds monétaire international.

L'éditorial de Issa Goraïeb

Sinon la tête, les griffes

Maintenant que le cabinet reprend vie après trois mois de blocage, les deux présidents semblent donc vouloir profiter de l’atmosphère positive et limiter, du moins pour le moment, les discussions aux seuls dossiers économiques. Le tandem chiite avait d’ailleurs précisé que ses ministres étaient prêts à participer à toutes les réunions gouvernementales consacrées à l’approbation du projet de budget et aux discussions sur le plan de redressement économique, et « tout ce qui peut contribuer à améliorer la vie des Libanais au quotidien ». Une condition qui irrite les proches de Baabda et du Sérail qui y voient un empiétement sur les prérogatives du président et du Premier ministre pour ce qui est de la mise en place de l’ordre du jour des réunions gouvernementales. « Il revient au Premier ministre de définir l’ordre du jour », souligne Ali Darwiche, député de Tripoli affilié au groupe parlementaire du Premier ministre, assurant que ce dernier « va gérer la prochaine phase en arrondissant les angles comme il l’a toujours fait ». Cette attitude suffira-t-elle pour que le gouvernement Mikati survive jusqu’aux législatives programmées en mai ? Et quid des dossiers conflictuels, notamment entre le camp de la présidence et celui du président du Parlement Nabih Berry ?

Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, même l’étude du budget pourrait compromettre la détente, les débats pouvant révéler les divergences entre les protagonistes autour des chiffres du budget ainsi que ses recettes. Selon lui, le Hezbollah s’est toujours opposé à ce que l’on porte atteinte aux revenus des gens à travers une hausse des impôts, et il pourrait ainsi durcir sa position en période électorale. Une éventualité qu’écarte Alain Aoun, député de Baabda relevant du Courant patriotique libre. Interrogé par L’Orient-Le Jour, il affirme que les chiffres, recettes et dépenses du budget font déjà l’objet de « débats techniques » loin des feux de la rampe.

L’affaire Bitar

Si le cabinet passe ce premier test, qu’en est-il des autres dossiers conflictuels, notamment l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth menée par le juge Tarek Bitar ? Le tandem chiite conditionnait son retour au gouvernement à un remplacement du juge qu’il accuse d’être « politisé ». Et ce retour a finalement été annoncé, alors que Tarek Bitar s’est retrouvé de nouveau les mains liées après le départ à la retraite de Roukoz Rizk, président d’une chambre de la Cour de cassation. L’assemblée plénière de cette cour a ainsi perdu le quorum requis (cinq juges) pour statuer sur les actions en responsabilité de l’État contre Tarek Bitar. Ce dernier ne peut donc pas rendre son acte d’accusation tant que le quorum n’est pas rétabli. La nomination d’un successeur au juge retraité ne passe pas par le Conseil des ministres. Elle se fait par décret signé par MM. Aoun et Mikati, ainsi que par les ministres des Finances et de la Justice. Dans les milieux proches de Baabda, on affirme que la justice est aussi importante que les dossiers économiques. Une façon de dire que Michel Aoun pourrait presser pour pourvoir au siège vacant de M. Rizk. Cette démarche relancerait le travail de Tarek Bitar et conduirait le duo chiite à claquer de nouveau la porte du gouvernement.

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Les nominations administratives

Autre bombe à retardement, les nominations administratives, objet d’un bras de fer entre Nabih Berry et le CPL de Gebran Bassil. Il y a quelques semaines, il était question dans les coulisses politiques d’un projet de compromis entre Aïn el-Tiné, d’une part, et Baabda et ses satellites, de l’autre. Dans ces grandes lignes, cet accord prévoyait que Michel Aoun débloquerait le décret de nomination des gardes forestiers auquel tient le chef du législatif, la majorité des intéressés étant musulmans. En contrepartie, Youssef Khalil signerait avec la bénédiction de M. Berry le décret d’ancienneté des officiers de l’armée, pour la plupart chrétiens, de la promotion 1994, dite « la promotion Aoun ». Cette querelle entre les deux présidents remonte déjà à plusieurs années et s’articule principalement autour de l’obligation constitutionnelle ou non du contreseing du ministre des Finances. L’accord n’a pas vu le jour, mais le dossier a-t-il été rangé dans le tiroir ? Sans vouloir se prononcer sur les informations qui ont circulé, les milieux de MM. Berry et Mikati se disent hostiles à l’adoption d’un train de nominations administratives avant les législatives de mai. « Une telle démarche avant le scrutin serait assimilée à un pot-de-vin électoral », déplore un proche de M. Berry, rappelant que le gouvernement devrait se focaliser sur les questions d’ordres économique et social. Ces arguments ne semblent pas toutefois convaincre les aounistes. César Abi Khalil, député CPL de Aley, y voit une pique adressée à sa formation. « J’invite tous ceux qui préfèrent attendre la période postélectorale pour procéder à des nominations afin d’écarter les proches du courant aouniste à ne pas parier sur un affaiblissement du CPL », lance-t-il, assurant que son parti sortira du scrutin encore plus renforcé.

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L’affaire Riad Salamé

Quid du sort du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé ? Le camp de Michel Aoun l’accuse d’être le principal responsable de la crise économique du pays et fait de sa mise à l’écart son cheval de bataille. M. Salamé bénéficie à l’inverse de l’appui du président du Parlement, mais surtout de celui du Premier ministre. Lors d’une conférence de presse le 28 décembre dernier, ce dernier avait rejeté toute éventualité de remplacer le gouverneur de la BDL en arguant du fait qu’« on ne change pas d’officiers pendant la guerre », c’est-à-dire au moment des négociations avec le FMI. « Le Premier ministre ne défend pas une personne. Mais ce n’est pas le bon timing pour se lancer dans un tel chantier », souligne Ali Darwiche. Du côté de Aïn el-Tiné, Riad Salamé semble aussi être une ligne rouge. « Ce n’est pas le moment de limoger un aussi haut fonctionnaire », affirme le proche de M. Berry. Mais si Michel Aoun, à quelques mois de la fin de son sexennat, remet ce dossier sur la table, quel sort sera réservé au cabinet Mikati ?

Quelques jours après la décision du tandem chiite Amal-Hezbollah de revenir à la table du gouvernement, la machine semble avoir été remise en marche. À l’issue d’un entretien hier avec le président de la République Michel Aoun, le Premier ministre Nagib Mikati a officiellement annoncé une séance du Conseil des ministres la semaine prochaine. La réunion « sera consacrée à...

commentaires (7)

Absent pendant ces cinq dernières années, revoilà Baabda qui revient à l’affiche, avec la plante verte qui l’a garni, décorée et, qui s’est fané à force d’immobilisme ambiant. Le Premier ministre qui essaie de tenir la barre d’un pays qui chavire depuis que les incapables se sont accaparés d’une présidence illusoire et aléatoire, pour reprendre l’expression consacrée, et maintes fois martelée par un certain futur ex-député. Que pourrait faire le Premier ministre lors de la réunion du gouvernement présidé par **le Hezbollah** Ô pardon par l’ex-général qui attend la permission pour enfin répéter ce que lui dicteront les Iraniens, Syriens avec l’accord de Gebran qui a causé la perte du pays. Le courageux Juge Bitar, a mis chacun à sa place en convoquant les ministres et mis en détention les ouailles du CPL, C’est la raison pour laquelle le parti satanique a interdit à ses ministres d’assister à la réunion du gouvernement. Voilà où nous a mené de mettre une plante verte à la plus haute magistrature de l’Etat, en chargeant un cactus de l’inonder de ses directives déguisées en conseils. Il est temps et surtout vital pour le Pays et le peuple, de donner un congé à vie aux dirigeants **Hezb, Amal, CPL** au pouvoir de ce pays pour qu’enfin la vie s’épanouisse en éliminant les mauvaises herbes et les herbes folles. Arrêtons avec le blocage du gouvernement par l’Iran ! Notifions à tous ces parasites que notre pays est, et restera à jamais LE LIBAN ! ,

Le Point du Jour.

16 h 20, le 19 janvier 2022

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Commentaires (7)

  • Absent pendant ces cinq dernières années, revoilà Baabda qui revient à l’affiche, avec la plante verte qui l’a garni, décorée et, qui s’est fané à force d’immobilisme ambiant. Le Premier ministre qui essaie de tenir la barre d’un pays qui chavire depuis que les incapables se sont accaparés d’une présidence illusoire et aléatoire, pour reprendre l’expression consacrée, et maintes fois martelée par un certain futur ex-député. Que pourrait faire le Premier ministre lors de la réunion du gouvernement présidé par **le Hezbollah** Ô pardon par l’ex-général qui attend la permission pour enfin répéter ce que lui dicteront les Iraniens, Syriens avec l’accord de Gebran qui a causé la perte du pays. Le courageux Juge Bitar, a mis chacun à sa place en convoquant les ministres et mis en détention les ouailles du CPL, C’est la raison pour laquelle le parti satanique a interdit à ses ministres d’assister à la réunion du gouvernement. Voilà où nous a mené de mettre une plante verte à la plus haute magistrature de l’Etat, en chargeant un cactus de l’inonder de ses directives déguisées en conseils. Il est temps et surtout vital pour le Pays et le peuple, de donner un congé à vie aux dirigeants **Hezb, Amal, CPL** au pouvoir de ce pays pour qu’enfin la vie s’épanouisse en éliminant les mauvaises herbes et les herbes folles. Arrêtons avec le blocage du gouvernement par l’Iran ! Notifions à tous ces parasites que notre pays est, et restera à jamais LE LIBAN ! ,

    Le Point du Jour.

    16 h 20, le 19 janvier 2022

  • Cela fait des mois qu'on nous montre ces mêmes deux BIG BOSSES bien assis dans leurs fauteuils, exactement de la même façon...(presque un musée de cire)...en espérant la prochaine implosion, qui leur fournira le bon prétexte rêvé...quelle aubaine...!...pour continuer à ne rien faire...!!! - Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 31, le 19 janvier 2022

  • OLJ, NOUS NOUS ABONNONS ET PAYONS POUR 365 JOURS DE NOUVELLES ET D,ARTICLES JOURNALIERS. LORSQUE LA MAJORITE DE CES NOUVELLES ET ARTICLES SONT REPETES 3 A 5 JOURS DE SUITE NOTRE ABONNEMENT SE REDUIT, EN PRENANT LA MOYENNE DE 4 JOURS, A 91,25 JOURS D,ABONNEMENT EFFECTIF. PRIERE NOUS EXPLIQUER CE QUI SE PASSE. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 40, le 19 janvier 2022

  • PRIERE LIRE DE BONBONNES DE NITRATE ETC... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 30, le 19 janvier 2022

  • IL N,Y A PLUS QUE L,EDITORIAL DE MONSIEUR ISSA GORAIEB UN POUR LES PREMIERS 4 JOURS ET UN AUTRE POUR CLORE LA SEMAINE. QUE SE PASSE-T-IL ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 27, le 19 janvier 2022

  • CES DEUX NAVIGUENT SUR UN TERRAIN TAPISSE DE BONBONNES INTENTIONS DE BARBU .

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 05, le 19 janvier 2022

  • "… La réunion « sera consacrée à l’étude du projet de budget et aux dossiers économiques urgents » …" - Laissez tomber. Soit vous discutez d’un calendrier pour le désarmement du Hezbollah, soit vous pouvez rester chez vous. Tout le reste n’est qu’atermoiements et poudre aux yeux.

    Gros Gnon

    03 h 10, le 19 janvier 2022

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