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Agenda - Distinction

Remise du prix Hani Fahs pour le dialogue et le pluralisme au prince Hassan de Jordanie

Remise du prix Hani Fahs pour le dialogue et le pluralisme au prince Hassan de Jordanie

Le ministre irakien de la Culture remettant son prix au prince Hassan de Jordanie, en présence du fils du cheikh Hani Fahs, Moustapha Fahs. Photo DR

À la recherche d’une acceptation critique de la modernité occidentale et d’un rapport renouvelé entre foi et raison dans la pensée arabe, l’Académie Hani Fahs pour le dialogue et le pluralisme basée au Liban vient de remettre son prix annuel au prince Hassan ben Talal, oncle du roi Abdallah II de Jordanie, au cours d’une cérémonie organisée au Centre culturel al-Hussein, à Amman (6 janvier 2022).

Institué en 2016, le prix Hani Fahs (1946-2014), l’une des grandes figures du chiisme au Liban, récompense en la personne du prince Hassan ben Talal « un pionnier de la pensée et de l’action en Jordanie et dans le monde arabe ».

Intervenant durant la cérémonie, Antoine Messarra, titulaire de la Chaire Unesco à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, l’une des institutions fondatrices du prix, a affirmé : « Je connais l’émir Hassan ben Talal à travers ses initiatives, sa modestie, sa profondeur et ses contributions au dialogue démocratique et à la solidarité nationale. Les espoirs sont grands pour la continuité de son apport, en partant du royaume hachémite et avec un rayonnement arabe et international (…) dans un monde assoiffé de retrouver la boussole égarée, le sens, face à des effets pervers du progrès exclusivement technologique. »

« Les Arabes ont géré durant des siècles le pluralisme de leur tissu social en conformité avec la théorie du pluralisme juridique, en partant de la philosophie même de l’islam », a encore assuré M. Messarra, tout en déplorant « les fragmentations » provoquées dans les sociétés arabes par les idéologies. Il affirme aussi que « le pluralisme juridique est incompatible avec l’idéologie de l’espace identitaire, phénomène explosif introduit dans le monde arabe et source de malheurs pour ses défenseurs et pour toute la région ».

Se référant au document sur la fraternité humaine d’Abou Dhabi (2019), M. Messarra plaide pour « une appréhension de la religion dans le sens de la foi et de la fraternité humaine et met en garde contre une façon de les aborder avec une programmation mentale ancienne ».

Présent à la cérémonie, le ministre irakien de la Culture, Hassan Nathem, occultant le modèle libanais, a affirmé que le monde arabe est toujours à la recherche d’un « modèle de pluralisme ». « Les déboires, a-t-il dit, résident dans l’opposition entre modernité et authenticité (“assala”). (…) Le chemin du pluralisme est un acte constructif et garant de l’État. Notre rencontre consolide tous nos travaux institutionnels en partant du patrimoine de Hani Fahs. »

Le prince Hassan ben Talal a clôturé la cérémonie en insistant sur la nécessité d’une acculturation du pluralisme dans le monde arabe (…) « Il s’agit, dit-il, de passer du désastre à la dignité humaine en faveur d’un avenir de solidarité dans le respect de notre diversité. » Un avenir auquel il souhaite également associer « les enfants de Mohammad Mahdi Chamseddine », ancien président du Conseil supérieur chiite, la plus haute instance communautaire chiite au Liban, et avocat passionné de la coexistence islamo-chrétienne.

Promoteur du dialogue interreligieux, spécialement entre les adeptes des trois religions abrahamiques, le prince Hassan ben Talal avait fondé en 1994 l’Institut royal d’études interconfessionnelles, un organisme académique basé à Amman qui se livre à l’étude interdisciplinaire des questions religieuses.

Longtemps prince héritier et conseiller du roi, il est membre de diverses organisations qui œuvrent pour la paix, dont l’International Crisis Group, Nuclear Threat Initiative et Religions for Peace. Il est également membre puis président du Club de Rome (2002-2015) et de l’Arab Thought Forum

Le prix de l’Académie Hani Fahs a été institué en avril 2016 en vertu d’un partenariat entre l’USJ, l’Académie Hani Fahs, Dar al-‘ilm de l’imam Khô’i en Irak et la Chaire Unesco à l’Université Kufa (Irak).

À la recherche d’une acceptation critique de la modernité occidentale et d’un rapport renouvelé entre foi et raison dans la pensée arabe, l’Académie Hani Fahs pour le dialogue et le pluralisme basée au Liban vient de remettre son prix annuel au prince Hassan ben Talal, oncle du roi Abdallah II de Jordanie, au cours d’une cérémonie organisée au Centre culturel al-Hussein, à Amman...