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Économie - Liban

Riad Salamé interdit de voyager

La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a convoqué le gouverneur de la banque centrale pour l'interroger, mais la date exacte de l'entretien n'a pas encore été divulguée publiquement.

Riad Salamé interdit de voyager

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, le 20 décembre 2021 à Beyrouth. Photo Joseph EID / AFP

La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a émis mardi une interdiction de voyager contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, suite à une plainte déposée par plusieurs avocats du collectif "Le peuple veut la réforme du système", qui se sont constitués partie civile et accusent le dirigeant de la banque centrale de "détournement de fonds, enrichissement illicite et blanchiment d'argent".

Selon un document fuité dans la presse, la juge Aoun interdit désormais à M. Salamé de quitter le Liban par voie terrestre, maritime et aérienne. Cet ordre a été transmis à la Sûreté générale.

L'information a également été confirmée à l'AFP par une source judiciaire. "La procureure générale du Mont-Liban, Ghada Aoun, a émis mardi une interdiction de voyager contre lui (Riad Salamé)", a indiqué à l'AFP la source judiciaire. "Cette décision intervient après qu'elle ait interrogé plusieurs cadres de la Banque centrale", a-t-elle ajouté, sans plus de détails.

Mme. Aoun a convoqué Riad Salamé pour l'interroger, mais la date exacte de l'entretien n'a pas encore été divulguée publiquement, toujours selon la même source.

Dans un pays en plein effondrement économique, où 74% de la population vit sous le seuil de pauvreté et alors que la livre libanaise a perdu plus de 95% de sa valeur face au dollar, une large frange de la population, ainsi que plusieurs forces politiques, tiennent le gouverneur de la BDL pour responsable de cette situation.

Le gouverneur fait déjà l'objet d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien au Liban qu'à l'étranger autour de soupçons de fraude, de blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite, entre autres allégations. Riad Salamé a nié à plusieurs reprises cette accusation.

Le juge Tannous inspecte des banques

L'année dernière, le Liban a ouvert une enquête locale concernant le patrimoine de M. Salamé, suite à une demande d'aide du procureur général en Suisse dans le cadre d'investigations décortiquant plus de 300 millions de dollars de mouvements de fonds opérés par le gouverneur et son frère Raja. Le gouverneur a nié à plusieurs reprises cette accusation.

Plus tôt mardi, le procureur libanais Jean Tannous, accompagné des forces de sécurité, s'est rendu dans plusieurs banques commerciales pour obtenir des relevés bancaires du frère de M. Salamé dans le cadre de cette enquête. "Mais les banques ont rejeté sa demande sous prétexte qu'elle va à l'encontre des lois sur le secret bancaire", a précisé la source judiciaire.

Riad Salamé, l'un des plus anciens dirigeant de banque centrale au monde, a longtemps minimisé les accusations portées contre lui, jugeant celles-ci infondées et sans preuves. En novembre, il a déclaré qu'un rapport déposé par un cabinet d'audit qu'il avait engagé montrait qu'aucun fond public n'avait été utilisé pour payer les honoraires d'une société appartenant à son frère.

La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a émis mardi une interdiction de voyager contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, suite à une plainte déposée par plusieurs avocats du collectif "Le peuple veut la réforme du système", qui se sont constitués partie civile et accusent le dirigeant de la banque centrale de "détournement de...

commentaires (8)

Qu’importe quel juge le poursuit, même si la motivation semble biaisée, il faut un début à tout ! Et si les uns et les autres tombaient pour donner suite aux déclarations de ce Riad Salameh ?... On rirait enfin !

TrucMuche

12 h 39, le 12 janvier 2022

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Commentaires (8)

  • Qu’importe quel juge le poursuit, même si la motivation semble biaisée, il faut un début à tout ! Et si les uns et les autres tombaient pour donner suite aux déclarations de ce Riad Salameh ?... On rirait enfin !

    TrucMuche

    12 h 39, le 12 janvier 2022

  • LE COMPLICE INTERDIT DE VOYAGER. ET TOUS LES AUTRES CRIMINELS QU,IL A SERVI ? ON EN PASSE ? GOUVERNANTS ET BANQUIERS... ET LES ECONOMIES D,UNE VIE DES DEPOSANTS COMMENT LES RECUPERER SI TOUTES LES CLIQUES MAFIEUSES ENCORE AU POUVOIR NE SONT PAS INQUITEES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 19, le 12 janvier 2022

  • Ghada Aoun, encore elle… Visiblement, sa seule mission consiste à s’en prendre à Salamé. Parce que je n’ai pas l’impression qu’elle fout autre chose… Elle est pathétique cette dame. Et tellement pas crédible. Tout comme ses employeurs notre cher Président et le gendre, dont je rêve souvent qu’ils n’eussent jamais existé…

    Karim K

    09 h 44, le 12 janvier 2022

  • A ma connaissance un juge peut faire lever le secret bancaire sur un compte s’il dispose d’un faisceau de preuves suffisant

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 09, le 12 janvier 2022

  • Et dire que les trois presidentiables dont on parle sont Bassil, Frangieh et Salamé ! Belle brochette. Pauvre pays!

    Goraieb Nada

    09 h 06, le 12 janvier 2022

  • Il est temps de mettre fin au secret bancaire au Liban. Érigé en gardien de l'économie Libanaise, le secret bancaire ne sert en réalité que la corruption et la fraude fiscale. Ceux qui n'ont rien à cacher n'ont pas besoin du secret bancaire.

    K1000

    02 h 41, le 12 janvier 2022

  • Ali Baba et cie.

    Eleni Caridopoulou

    00 h 46, le 12 janvier 2022

  • C’est une manœuvre basse pour écarter un rival potentiel à Gendrillon au fauteuil de calife à la place du calife.

    Gros Gnon

    21 h 54, le 11 janvier 2022

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