La livre libanaise, très volatile depuis ce week-end, a atteint, lundi soir, un nouveau triste record de dépréciation, s'échangeant à plus de 29.000 LL contre un billet vert, sur fond de crises politiques et d'effondrement socio-économique et financier dans le pays.
Selon la plateforme électronique lirarate.org, le dollar s'achetait à 29.250 LL vers 20h et se vendait à 29.200 LL, alors que son taux officiel demeure fixé à 1.507,5 livres. Un taux qui n'est actuellement utilisé que pour un nombre limité de transactions.
Des rumeurs qui circulaient au cours des derniers jours faisaient état d'une éventuelle augmentation du taux de change officiel de la livre, notamment après que le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, avait indiqué que celui-ci n’était plus "réaliste".
Mi-décembre, le dollar avait déjà brièvement frôlé la barre des 29.000 LL avant de redescendre, et ce après une baisse abrupte du taux de la monnaie nationale qui avait fait suite notamment à l'annonce faite par la Banque du Liban d'une forte hausse de la valeur des dépôts en dollars soumis aux restrictions bancaires et plus connus sous l'appellation de "lollars" ou "dollars libanais", de 3.900 à 8.000 LL.
Depuis le début de la crise socio-économique dans le pays, la livre libanaise a déjà perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché. Les dépôts bancaires des épargnants en devises étrangères sont bloqués depuis le début de la profonde crise économique et financière qui frappe le Liban depuis deux ans. Pour faire face à cet effondrement, des négociations ont été lancées avec le Fonds monétaire international (FMI) pour tenter d'obtenir une assistance financière. Dans ce contexte, le vice-Premier ministre, Saadé Chami, avait annoncé, fin décembre, que "les négociations avec le FMI s'approfondiront au cours d'une visite d'une délégation du FMI à Beyrouth prévue en janvier", disant espérer la conclusion d'un accord "le plus rapidement possible".