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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

Cinéma, musique, jeux vidéo, œuvres d’art : les NFT investissent le monde de la culture !

Cinéma, musique, jeux vidéo, œuvres d’art : les NFT investissent le monde de la culture !

Maximilien Aguttes, responsable du développement de la maison d’enchères parisienne Aguttes, exhibant le 20 décembre dernier un jeton non fongible (NFT), réplique du protocole de communication original qui a transmis le premier SMS jamais envoyé, avant sa vente aux enchères par la société britannique Vodafone. Christian Hartmann/Reuters

Après les œuvres d’art, la musique ou le cinéma, les jeux vidéo sont le nouveau terrain des NFT, des biens numériques atteignant des sommets aux enchères, mais dont la démocratisation reste lente.

Un NFT se présente comme un certificat d’authenticité pour un objet, virtuel ou réel. Il est unique et ne peut pas être échangé contre un équivalent, d’où son nom : non-fungible token, qui signifie « jeton non fongible » en français. Quasiment inconnus l’an dernier, adossés désormais à des scènes inédites du film Pulp Fiction, des albums exclusifs, des baskets virtuelles... les NFT ont suscité un immense engouement chez les créateurs, mais ne sont pas encore devenus des objets de masse.

Le géant français du jeu vidéo Ubisoft vient d’en émettre 2 000 pour des équipements (armes, casques, véhicules) utilisables dans son jeu de tir Tom Clancy’s Ghost Recon Breakpoint. Une première étape pour démocratiser les NFT au-delà des seuls initiés? « Aujourd’hui, les NFT restent un marché de niche. Nous, au contraire, sommes une industrie très populaire. L’idée est de faire rencontrer ces deux univers de la meilleure manière possible et rendre accessibles les NFT au plus grand nombre », fait valoir Nicolas Pouard, vice-président du laboratoire d’innovations stratégiques chez Ubisoft.

Ubisoft n’est pas le seul éditeur de jeux vidéo à s’y intéresser. Son concurrent américain Electronic Arts (The Sims, FIFA) a annoncé vouloir également se lancer, tandis que le spécialiste des jeux pour téléphones mobiles Voodoo compte investir 200 millions de dollars dans des studios dédiés à la blockchain, la « chaîne de blocs » sur laquelle repose le processus d’authentification des NFT.

Maximilien Aguttes, responsable du développement de la maison d’enchères parisienne Aguttes, exhibant le 20 décembre dernier un jeton non fongible (NFT), réplique du protocole de communication original qui a transmis le premier SMS jamais envoyé, avant sa vente aux enchères par la société britannique Vodafone. Christian Hartmann/Reuters

Jouer pour gagner

Le modèle play-to-earn, dans des jeux vidéo comme Axie Infinity ou Sorare, qui permettent de gagner des cryptomonnaies et des NFT, et donc d’aider les joueurs les plus habiles à arrondir leurs fins de mois, connaît parallèlement un développement sans précédent. « Imaginez combien d’années nous avons joué à des jeux vidéo pour rien. Aujourd’hui, vous pouvez prendre deux heures de votre temps par jour pour jouer à un jeu extraordinaire et être capable d’ajouter une source de revenus supplémentaire », confie Franklin Ovalles, quadragénaire américain collectionneur de NFT.

Pour autant, toute l’industrie n’est pas à l’unisson. « Je crois qu’il y a beaucoup de spéculations et d’expérimentations en ce moment, et que certaines des créations que je vois relèvent plus du profit que du divertissement », confiait à la mi-novembre le patron de la division de jeux vidéo Xbox de Microsoft, Phil Spencer, au site américain Axios.

La première incursion d’Ubisoft dans ce domaine lui a permis d’écouler ses 2 000 « objets numériques » en 30 minutes, alors que le développement des cryptoactifs, catégorie d’objets virtuels à laquelle appartiennent les NFT, mais aussi le bitcoin par exemple, paraît sans limites. « Les cinq prochaines années, c’est un milliard de personnes », voire « plusieurs » milliards, qui vont accéder aux cryptoactifs, veut croire Pascal Gauthier, patron de Ledger, une plateforme de portefeuilles sécurisés qui permettent de les stocker.

Dans l’immédiat, le marché ne profite qu’à une minorité d’investisseurs, et présente des risques. « Seuls 28,5 % des NFT achetés pendant leur création et vendus ensuite sur une plateforme génèrent un bénéfice », affirme la plateforme de données spécialisée Chainalysis. « Tant que les taux d’intérêt seront bas et que l’argent sera pratiquement gratuit, les gens prendront des risques dans l’univers des NFT. Cela étant, je ne serais pas surpris si certains des NFT les plus spéculatifs perdaient la majorité de leur valeur en quelques semaines », prévient Jonathan Teplitsky, responsable d’une agence spécialisée dans les NFT.

Demain, la littérature ?

Pas de quoi cependant décourager d’autres parties du marché de la culture. La start-up française Edith & Nous, qui facilite la mise en relation entre auteurs et éditeurs et sécurise l’envoi de manuscrits grâce à la blockchain, ambitionne de lancer à terme des NFT dans le domaine de la littérature et de l’édition. « Cela constitue pour nous un immense potentiel », explique Valentin Vauchelles, son directeur général, y compris pour « le préfinancement des auteurs en devenir ».

Yassine KHIRI et Katy LEE/AFP

Après les œuvres d’art, la musique ou le cinéma, les jeux vidéo sont le nouveau terrain des NFT, des biens numériques atteignant des sommets aux enchères, mais dont la démocratisation reste lente.Un NFT se présente comme un certificat d’authenticité pour un objet, virtuel ou réel. Il est unique et ne peut pas être échangé contre un équivalent, d’où son nom : non-fungible...
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