
L'ancien député Farès Souhaid. Photo d'archives Marc Fayad
L'ex-député Farès Souhaid, qui fait l'objet d'une plainte déposée contre lui par le Hezbollah, a annoncé qu'il se rendra lundi devant le juge, affirmant "miser sur l'indépendance et l'honnêteté du pouvoir judiciaire".
M. Souhaid, fondateur du Rassemblement de Saydet el-Jabal, un mouvement politique souverainiste farouchement opposé au parti chiite, est appelé à comparaître demain à 9 heures devant le juge d’instruction du Mont-Liban, Ziad Daghidi. Ne bénéficiant d’aucune immunité judiciaire, il a l’obligation de se présenter pour être entendu sur la base d’une plainte présentée contre lui par le Hezbollah en vertu des articles 295, 296, 308, 315, 317 du code pénal. Il est notamment accusé de faire ressurgir les vieux démons de la guerre civile, et de fausses allégations sur la responsabilité du parti pro-iranien dans la double déflagration meurtrière au port de Beyrouth, le 4 août 2020.
À la suite de l’explosion d’importantes quantités de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, Farès Souhaid avait accusé le Hezbollah d’utiliser le port de la capitale pour entreposer des armes et des matières dangereuses, ce que le parti a farouchement démenti. La formation chiite avait alors annoncé son intention de poursuivre l’ancien député, figure du mouvement du 14 Mars antirégime syrien, de même que le site web des Forces libanaises de Samir Geagea.
Incitations au meurtre
"Nous respectons la loi, la justice et la Constitution, et je ne me rebellerai pas contre cette justice car je n'ai pas peur et je ne me soumets à aucune menace ou intimidation", a affirmé Farès Souhaid, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à son domicile à Kartaba. Il a estimé que cette affaire "n'est plus d'ordre personnel, mais est désormais une affaire d'opinion publique". Il a accusé dans ce contexte le Hezbollah de "porter plainte en justice sans même croire en cette justice". "Cela n'est qu'un moyen pour inciter à mon assassinat, une méthode que le parti utilise depuis longtemps", a affirmé M. Souhaid, dans une nouvelle critique virulente à l'encontre de la formation dirigée par Hassan Nasrallah.
"Oui, j'irai devant la justice demain, armé de mes droits et de vérités flagrantes, en misant sur ce qui reste de l'indépendance et de l'honnêteté de cette justice", a fait savoir l'ex-député.
Interrogé sur les preuves qu'il détiendrait sur l'implication du Hezbollah dans l'explosion du 4 août, Farès Souhaid a lancé : "J'ai accusé le Hezbollah, tout comme les trois millions de personnes qui l'ont également fait, et je persiste dans mon accusation, car le port possède une frontière maritime qui est contrôlée par le Hezbollah. Le parti doit nous dire qui a fait exploser le nitrate d'ammonium dans ce port, si ce n'est pas lui qui l'a fait".
Le gouvernement de Nagib Mikati, formé le 10 septembre dernier, ne s'est plus réuni depuis la mi-octobre, en raison de conflits politiques internes au sujet de l'enquête sur les explosions au port. Le tandem chiite Amal-Hezbollah boycotte en effet le Conseil des ministres jusqu'à ce que le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction, soit dessaisi du dossier. Les dirigeants chiites, ainsi que d'autres responsables politiques poursuivis, notamment l'ancien Premier ministre Hassane Diab et l'ex-ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, demandent que la Haute Cour chargée de juger les présidents et les ministres soit mise en place, et estiment que le magistrat est incompétent à ce niveau.
Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités sont accusées par des familles des victimes et des ONG d'ingérence politique pour torpiller l'enquête et éviter les inculpations. L'énorme déflagration d'août 2020 a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt qui abritait des tonnes de nitrate d'ammonium stockées "sans mesures de précaution", de l'aveu même des autorités. L'une des thèses circulant est que le Hezbollah serait derrière le stockage de ce nitrate d'ammonium qu'il aurait envoyé en Syrie pour soutenir le régime du président Bachar el-Assad dans la guerre civile qui ravage son pays depuis 2011.
Ok bon rêvons un peu ( au père noel ) le Hezb dépose les armes et retourne cultiver son jardin ; la nature ayant horreur du vide qui le remplacera histoire de nous pourrir la vie ? J'adorerais entendre vos réponses plutôt que les jérémiades habituelles; suivez mon regard ...
18 h 45, le 22 décembre 2021