L'Arabie saoudite et Bahreïn ont souligné, vendredi, la nécessité que le Liban ne soit pas "le point de départ d'actes terroristes ou d'actes protégeant des systèmes et des groupes terroristes qui visent à ébranler la sécurité et la stabilité de la région, comme le groupe terroriste du Hezbollah", bête noire de Riyad avec qui Beyrouth connait de graves tensions diplomatiques.
Cette mention du Liban, dans un communiqué conjoint publié à l'issue d'une rencontre entre le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS) et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, est similaire à celle qui avait été faite dans un communiqué publié par l'Arabie et les Emirats arabes unis après une réunion entre MBS et son homologue émirati.
Dans ce texte, les deux dirigeants affirment qu'ils "tiennent à la sécurité, la stabilité et l'unité du territoire libanais". Ils soulignent "l'importance de mettre en place des réformes globales, qui garantiront que le Liban dépassera ses crises, de limiter la possession d'armes aux institutions légitimes de l'Etat, et que le Liban ne devienne pas le point de départ d'actes terroristes ou protégeant des systèmes et des groupes terroristes qui visent à ébranler la sécurité et la stabilité de la région, comme le groupe terroriste du Hezbollah, ni une plateforme pour le trafic de drogue qui menace la sécurité des sociétés".
Le prince saoudien a évoqué le dossier libanais avec plusieurs dirigeants arabes dans le cadre de sa tournée régionale en vue du sommet du Conseil de coopération du Golfe prévu à la mi-décembre. Outre Bahreïn et les Emirats arabes unis, il s'était rendu au sultanat d'Oman et, pour la première fois depuis la crise diplomatique dans le Golfe, au Qatar. A l'issue de ses réunions avec les dirigeants de ces deux pays, des communiqués conjoints citant le Liban et les réformes attendues avaient déjà été publiés, sans toutefois de mention explicite du parti pro-iranien.
Les discussions du prince héritier saoudien dans le Golfe interviennent dans la foulée de l'initiative franco-saoudienne lancée avec le président français Emmanuel Macron pour débloquer la crise diplomatique entre le Liban et les monarchies du Golfe, provoquée par les propos hostiles sur le rôle de l'Arabie au Yémen de l'ancien ministre de l'Information, Georges Cordahi. Cette initiative comprend la création d’un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" qui serait financé par l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe, en plus d'un engagement sur la restauration des relations entre Beyrouth et Riyad, qui reste toutefois liée à certaines conditions. La France et l'Arabie avaient souligné "la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État", une autre critique de l'arsenal illégal du Hezbollah.
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