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Économie - Indicateur

ACB : la détérioration de l’activité économique est passée à la vitesse supérieure au 3e trimestre

ACB : la détérioration de l’activité économique est passée à la vitesse supérieure au 3e trimestre

La levée progressive des subventions sur les carburants cet été a réduit l’activité économique au 3e trimestre de cette année, selon l’Association des commerçants de Beyrouth. Photo João Sousa

Le diagnostic pour le troisième trimestre 2021 est le même que pour le deuxième. « La détérioration de l’activité économique s’est accélérée », a annoncé l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), ainsi que Fransabank dans son rapport trimestriel sur le secteur commercial libanais. Une accélération continue donc, entraînant l’indice du chiffre d’affaires réel des commerces de détail à 4,42 points pour le trimestre de juillet à septembre 2021. Calculé en retirant l’effet de la hausse des prix, cet indice mesure la vente réelle au détail, tous secteurs confondus, sur une base 100 mesurée au dernier trimestre de 2011. Un total qui marque une baisse autant en rythme annuel (5,52 points) que trimestriel (4,89 points), et un record depuis la mise en place de cet indice.

Pour les auteurs du rapport, la principale raison derrière cette détérioration est simple : la levée des mécanismes de subvention sur les carburants que la Banque du Liban avait instaurés à l’automne 2019, au début de la crise économique et financière que traverse le pays. Depuis l’été dernier en effet, ces mécanismes ont été progressivement levés jusqu’à leur annulation presque complète en octobre. Une levée graduelle qui avait entraîné des pénuries et provoqué de très longues files d’attente aux stations-service sur tout le territoire, ainsi que des fermetures de ces dernières, réduisant les déplacements des automobilistes et creusant encore plus leur pouvoir d’achat, alors que près de 74 % des résidents au Liban vivaient alors sous le seuil de pauvreté, selon un rapport de l’Escwa.

Une situation chaotique en pleine saison estivale, en sus des pénuries d’électricité, qui a en plus dissuadé nombre de touristes étrangers et d’expatriés libanais de se rendre au pays pour des vacances, et considérablement réduit en conséquence l’apport et les dépenses de devises pour stimuler l’activité économique nationale. À ce tableau désolant s’ajoutait l’instabilité politique, alors que les dirigeants faisaient du surplace sur de nombreux dossiers, notamment celui de la formation d’un gouvernement qui aurait pu donner un semblant de stabilité au Liban et qui ne sera finalement désigné que le 10 septembre, soit à la fin de cette saison.

Tout cela sur fond d’une dépréciation de la monnaie nationale face au dollar, démarrant en juillet et terminant septembre à 17 000 livres pour un dollar sur le marché parallèle, et d’une émigration massive, notamment de la jeunesse, avec 77 % envisageant son départ et/ou y travaillant activement, selon une étude de l’Université américaine de Beyrouth publiée en septembre. Enfin, la baisse de la monnaie en circulation fait également partie des facteurs diminuant automatiquement la capacité du citoyen à dépenser et les commerces à réaliser leur chiffre d’affaires. L’agrégat M1 (billets, pièces et comptes en livres à vue) est ainsi passé de 32 251 milliards de dollars à l’été 2020 (fin septembre) à 53 323 milliards l’été dernier, soit une hausse de 63,3 % en glissement annuel.

Baisse de près de 100 %

Dans le détail, l’indice ACB/Fransabank pondère les résultats d’un échantillon d’entreprises représentant l’ensemble des filières du commerce de détail en fonction du taux d’inflation calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS). Presque tous les secteurs ont ainsi noté une « chute de 100 % de leur indice de vente au détail en glissement annuel », écrivent les auteurs du rapport.

En rythme trimestriel, la palme d’or de la baisse du chiffre d’affaires réel revient aux produits pharmaceutiques (-89,72 %), suivis par les voitures neuves (-89,03 %), les supermarchés (-84,38 %), les boulangeries (-77,62 %), les restaurants (-61,61 %) et les centres commerciaux (-13,14 %). Du côté des équipements médicaux et des instruments d’optique, l’indice note toutefois des hausses considérables et respectives de 90,62 % et 89,96 %. Le chiffre d’affaires réel des carburants a, lui, augmenté de 3,33 %, en marge de cette levée progressive des subventions et de ses conséquences.

Le diagnostic pour le troisième trimestre 2021 est le même que pour le deuxième. « La détérioration de l’activité économique s’est accélérée », a annoncé l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), ainsi que Fransabank dans son rapport trimestriel sur le secteur commercial libanais. Une accélération continue donc, entraînant l’indice du chiffre d’affaires...

commentaires (1)

Ils procèdent scrupuleusement à accomplir les actes de sabotages acte après acte, et personne pour tirer le rideau sur cette scène obscène qui continue à être jouée et qui déshonore notre pays. Tous les acteurs sont de mèches puisque ça fait leur intérêt de rester en poste pour achever le peuple et la nation sans que le peuple anesthésié n’ait à redire et que ces traitres ne soient ni juges, ni emprisonnés. Notre silence est aussi coupable que leurs actes destructeurs. A quand le réveil du peuple? Pourquoi les laisse -t-on faire? Jusqu’où serons-nous capables d’aller dans l’humiliation et la servitude avant de nous révolter?

Sissi zayyat

13 h 03, le 12 décembre 2021

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Commentaires (1)

  • Ils procèdent scrupuleusement à accomplir les actes de sabotages acte après acte, et personne pour tirer le rideau sur cette scène obscène qui continue à être jouée et qui déshonore notre pays. Tous les acteurs sont de mèches puisque ça fait leur intérêt de rester en poste pour achever le peuple et la nation sans que le peuple anesthésié n’ait à redire et que ces traitres ne soient ni juges, ni emprisonnés. Notre silence est aussi coupable que leurs actes destructeurs. A quand le réveil du peuple? Pourquoi les laisse -t-on faire? Jusqu’où serons-nous capables d’aller dans l’humiliation et la servitude avant de nous révolter?

    Sissi zayyat

    13 h 03, le 12 décembre 2021

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