
Des passagers dans le hall des départs de l'Aéroport international de Beyrouth. Photo d'archives AFP
Un sondage publié jeudi par la firme américaine de statistiques et d’analyses Gallup révèle les effets dévastateurs de la crise économique, sociale et politique sur le moral des Libanais et leur vie quotidienne. Selon l’étude, 63 % des Libanais sondés, soit plus de six personnes sur 10, confient qu’ils n’hésiteraient pas à quitter définitivement le pays, un « record » selon Gallup. Le Canada (28 %) et l’Allemagne (19 %) sont les destinations les plus prisées par les candidats à l’émigration.
Des chiffres assez élevés, en comparaison avec les données récoltées par Gallup au fil des années. La compagnie de statistiques révèle que le nombre de personnes qui souhaitaient s’établir à l’étranger se situait entre 19 et 32 %, entre 2007 et 2019. Gallup souligne que le désir d’émigrer est présent au sein de toutes les communautés, mais que les musulmans sont les plus nombreux à souhaiter partir : 67 % des musulmans sondés souhaitent quitter le Liban, contre 57 % des chrétiens.
Ces résultats sont basés sur des interviews téléphoniques menées entre le 10 et le 28 août 2021 après d'un échantillon de mille personnes, âgées de 15 ans au minimum.
Difficile de s’alimenter correctement
La qualité de vie des Libanais s’est dramatiquement effondrée cette année et nombreux sont ceux qui confient être incapables de joindre les deux bouts ou de s’alimenter correctement. 85 % des personnes sondées affirment avoir eu des fins de mois difficiles. Parmi elles, 62 % décrivent leur situation comme étant « très difficile ». En 2019, seules 32 % des personnes interviewées par Gallup estimaient que leur situation était « très difficile ».
En 2021, 85 % des Libanais confient avoir eu du mal à joindre les deux bouts. Illustration Gallup
Le nombre d’adultes incapables de s’acheter à manger est, pour sa part, en augmentation constante depuis trois ans. Gallup rapporte qu’en 2018, 14 % des Libanais reconnaissaient avoir du mal à s’acheter de la nourriture par moments pendant l’année écoulée. Ce chiffre a grimpé à 45 % en 2020 après les explosions du port et les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 sur l’économie. En 2021, ce sont 53 % des sondés qui avouent ne pas avoir pu s’acheter à manger à une occasion ou une autre. Par ailleurs, le pourcentage de ceux qui n’arrivent plus à payer leur loyer est passé de 6 % en 2018 à 31 % en 2021.
Sans surprise, la santé mentale et le bien-être des Libanais sont gravement affectés par cet effondrement économique et la crise sociale et politique. Trois personnes sur quatre (74 %) confient à Gallup se sentir stressés plusieurs fois par jour. 56 % se décrivent comme étant tristes, 49 % disent qu’ils ressentent de la colère, tandis que 64 % révèlent être inquiets en permanence. Des chiffres inédits, révèle Gallup, qui indique que la flambée des « émotions négatives » est une tendance qui n’a jamais été observée auparavant dans le pays.
Stress et inquiétude constante figurent parmi les émotions négatives les plus ressenties par les Libanais. Illustration Gallup
commentaires (9)
Hier il y avait un documentaire sur Persepolis sur France.5 la Perse une grande puissance elle est arrivée en Grèce , la bête noire était la Grèce un petit pays qui a gagné à Salamine Alexandre le Grand arrivé en Perse et brûlé Persepolis et voilà la puissance en fumée. Nous devons toujours espérer un petit pays comme le Liban à un miracle . Amen
Eleni Caridopoulou
19 h 34, le 03 décembre 2021