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Économie - Hydrocarbures

Gaz offshore : le second round d’attribution réinitialisé

Gaz offshore : le second round d’attribution réinitialisé

Le président Michel Aoun et l’ancien Premier ministre Hassane Diab lors du lancement de la phase d’exploration du bloc n° 4 en février 2020. Photo d’archives Dalati et Nohra

Le ministre de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad a annoncé vendredi via un communiqué avoir signé une décision réinitialisant le second round d’attribution des licences d’exploration et d’exploitation des réserves supposées d’hydrocarbures offshore situés dans la zone économique exclusive (ZEE) du Liban. Le nombre de blocs en jeu est passé de 5 à 8 (soit la totalité de ceux restants), tandis que la date limite a été fixée au 15 juin 2022 par l’Autorité de l’énergie (la Lebanese Petroleum Association ou LPA), l’instance rattachée au ministère de l’Énergie et chargée de piloter la procédure.

Le lancement de ce second round avait été approuvé par le Conseil des ministres en avril 2019, soit plus d’un an après que le pays ait signé ses premiers contrats d’exploration et d’exploitation avec le consortium mené par le français Total, aux côtés de l’italien Eni et du russe Novatek (Total/Eni/Novatek) confiant deux des dix blocs de la ZEE : le n° 4 (au centre et près du littoral) et le n° 9 (l’un des trois situés à l’extrême sud et qui est au centre d’un litige territorial entre Israël et le Liban).

Appétit des investisseurs
Englobant initialement cinq nouveaux blocs – n°s 1 et 2 au nord, le n° 5 au centre-ouest et les n°s 8 et 10 dans le sud –, le second round englobe désormais la totalité des blocs restants. Si la LPA n’était pas en mesure de répondre à nos questions, une source au ministère a indiqué que cette décision avait été prise pour tenter de combler le retard pris par le Liban sur ce dossier. « Le second round a été reporté deux fois, notamment à cause de la pandémie du Covid-19, qui a mis le monde entier à l’arrêt et fortement réduit la demande de carburant. La LPA semble avoir jugé préférable de mettre tous les blocs en jeu pour renforcer l’attractivité du round », a estimé pour L’Orient-Le Jour Diana Kaïssy, membre du comité consultatif de la Lebanese Oil and Gas Initiative (LOGI, un groupe de pression spécialisé sur les enjeux de gouvernance dans le secteur des hydrocarbures libanais).

Pour mémoire

Du gaz mais pas encore de réserves commercialisables dans le bloc 4, annoncent Ghajar et Total

De fait, l’appétit du secteur de l’énergie en matière d’investissements a bien été rongé par un exercice 2020 dont les résultats ont été pénalisés par la baisse de la demande provoquée par les restrictions prises par nombre d’États pour contrer le coronavirus. Mais l’amélioration de la conjoncture pour les géants de l’énergie, dont l’activité est actuellement portée par une hausse des cours du pétrole, comme du gaz naturel, pourrait ne pas suffire à séduire les investisseurs, selon Diana Kaïssy. « Le pays traverse une grave crise économique et financière, et ses institutions sont paralysées par les tensions politiques, ce qui risque de refroidir une partie des acteurs potentiellement intéressés, peu importe le nombre de blocs en jeu », estime-t-elle. Elle ajoute que si le Conseil des ministres a bien approuvé le lancement de ce second round, il devra en principe se réunir pour approuver la hausse du nombre de blocs inclus.

Toujours est-il que le Liban n’a toujours pas finalisé ses discussions techniques avec le Fonds monétaire international (FMI) qui doivent ouvrir la voie aux négociations devant permettre au pays d’accéder à un programme d’assistance financière. Le gouvernement ne s’est plus réuni depuis les affrontements de Tayouné, même si le Premier ministre Nagib Mikati a exprimé lundi son optimisme quant à une sortie prochaine de la nouvelle crise politique.

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Pour l’heure, le consortium Total/Eni/Novatek n’a exploré que le bloc n° 4, bien que seules des études préliminaires aient été réalisées sur le bloc n° 9. Fin avril 2020, le ministre de l’Énergie de l’époque, Raymond Ghajar, et Total Liban avaient annoncé que les premiers résultats du processus d’exploration d’hydrocarbures offshore dans le bloc n° 4 ont montré la présence de gaz « à différentes profondeurs », sans pour autant prouver l’existence d’un « réservoir » commercialisable. Le sort du bloc n° 9 dépend, lui, des négociations lancées entre le Liban et Israël concernant le tracé de la frontière maritime. La zone disputée entre les deux pays concerne 8 % de la surface du bloc.La LPA est toujours dirigée par Walid Nasr qui assure l’intérim depuis l’expiration du mandat de six ans du conseil d’administration de l’instance, fin 2018.

Le ministre de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad a annoncé vendredi via un communiqué avoir signé une décision réinitialisant le second round d’attribution des licences d’exploration et d’exploitation des réserves supposées d’hydrocarbures offshore situés dans la zone économique exclusive (ZEE) du Liban. Le nombre de blocs en jeu est passé de 5 à 8 (soit la totalité de...

commentaires (3)

"Il [le Conseil des ministres ] devra se réunir pour approuver la hausse du nombre de blocs inclus".Et si le Conseil ne se réunit pas,le second round d'attribution sera-t-il bloqué? M.Z

ZEDANE Mounir

14 h 08, le 27 novembre 2021

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Commentaires (3)

  • "Il [le Conseil des ministres ] devra se réunir pour approuver la hausse du nombre de blocs inclus".Et si le Conseil ne se réunit pas,le second round d'attribution sera-t-il bloqué? M.Z

    ZEDANE Mounir

    14 h 08, le 27 novembre 2021

  • juin 2022,date tres significative qui voudrait "dorer" le regne de m aoun- (le mot redorer etant deplace vu que son regne n'a ete que gris/noir a ce jour ).

    Gaby SIOUFI

    09 h 46, le 27 novembre 2021

  • LES MULETS TROTTENT ENCORE A LA DERIVE SUR LES CHEMINS SCABREUX QUAND LA MACHINE EST ROUILLEE ET NE ROULE PLUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 58, le 27 novembre 2021

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