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Économie - Audit juricomptable

La BDL affirme vouloir coopérer avec Alvarez & Marsal

La BDL affirme vouloir coopérer avec Alvarez & Marsal

Le siège de la Banque du Liban à Beyrouth. Photo Photo d'archives João Sousa

Dans cette semaine marquée par des annonces de tous les côtés concernant l’audit juricomptable sur les comptes de la Banque du Liban (BDL) par le cabinet Alvarez & Marsal (A&M), la journée de jeudi n'a pas fait exception. La BDL s'est en effet de nouveau fendue d'un communiqué réaffirmant sa volonté de coopérer avec ce cabinet, dont la mission est de remonter à la source des transactions réalisées par la banque centrale pour y détecter d’éventuelles fraudes. Une mission pour laquelle A&M a signé un second contrat avec l’État libanais en septembre dernier. La BDL a même assuré qu’elle allait fournir les informations demandées par A&M, « même si la période de préparation des documents dépasse le 29 décembre (date à laquelle la loi de levée, pour un an, du secret bancaire sur les comptes de la BDL et des institutions publiques prend fin, NDLR) et même si la loi n’est pas prorogée ».

Ce communiqué fait suite à une réunion qui a eu lieu jeudi entre la BDL, A&M et le ministère des Finances, lequel fait office de lien entre ces deux protagonistes. Deux jours plus tôt, la banque centrale affirmait avoir répondu « le 21 octobre » aux requêtes du cabinet transmises « fin septembre » par le ministre des Finances (un ancien cadre de la BDL), Youssef Khalil, en soumettant « 900 mégaoctets d’informations » qui sont désormais stockées sur un ordinateur au ministère. Elle avait de plus indiqué avoir répondu à une partie des clarifications demandées par le cabinet et qui ont été transmises le 11 novembre par le ministre des Finances, ajoutant qu’elle était en train d’étudier celles auxquelles elle n’avait pas encore répondu.

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Toutefois, malgré les assurances fournies par la BDL, rien n’est moins sûr quant à sa volonté de coopérer effectivement. En effet, le président Michel Aoun a appelé mercredi le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, et Youssef Khalil à fournir « toutes les données et tous les documents réclamés » par le cabinet international afin que celui-ci puisse commencer sa mission. Une « source officielle » citée par Reuters a également indiqué qu’A&M avait menacé « quelques jours plus tôt » de résilier une nouvelle fois son contrat dans le cas où il ne recevrait pas les informations demandées à la BDL, confirmant ainsi certaines informations de presse parues mardi et notamment relayées par le quotidien Nidaa el-Watan.

Secret bancaire

Le premier contrat signé en septembre 2020 entre le cabinet et l’État libanais avait été rompu par A&M deux mois plus tard, la BDL refusant de lui fournir les informations demandées, sous prétexte de secret bancaire. Un argument qui ne tient pas la route, selon plusieurs juristes, dont l’ancienne ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, mais qui a poussé le Parlement à voter une loi allant dans ce sens fin décembre. Rien ne semble indiquer pour le moment que la Chambre des députés souhaite proroger cette loi, dans le cas où l’audit suit effectivement son cours.

En plus du volet juricomptable, un second audit est mené depuis septembre 2020 par KPMG pour le volet comptable et un troisième par le spécialiste des banques centrales, Oliver Wyman, qui doit déterminer si la BDL n’a pas pris trop de libertés dans la façon de comptabiliser ses pertes. Selon plusieurs sources bien informées, l’exécution de ce dernier volet est particulièrement surveillée par la communauté internationale et figure dans la feuille de route des réformes définie par la France au cours de l’été 2020 et devant être mises en œuvre par le Liban. Le volet juricomptable a, lui, été érigé au rang de priorité par le président Michel Aoun.

Dans cette semaine marquée par des annonces de tous les côtés concernant l’audit juricomptable sur les comptes de la Banque du Liban (BDL) par le cabinet Alvarez & Marsal (A&M), la journée de jeudi n'a pas fait exception. La BDL s'est en effet de nouveau fendue d'un communiqué réaffirmant sa volonté de coopérer avec ce cabinet, dont la mission est de remonter à la source...

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