Le restaurant-bar haut de gamme Ai vient d’ouvrir ses portes dans l’immeuble Bay Tower du quartier de Minet el-Hosn. Il propose une cuisine asiatique contemporaine, imaginée par le chef américain Maykel Vargas, ainsi qu’un bar à cocktails, dans un espace de 600 m² pouvant accueillir jusqu’à 170 personnes. Quatre millions de dollars ont été investis dans ce projet par la société Kamp Catering, qui possède le restaurant japonais Kampai, la trattoria italienne Gavi, tous deux situés à Minet el-Hosn, dans l’immeuble Palladium, ainsi que le café Ni, qui dispose de quatre enseignes au Liban (ABC Achrafieh, Verdun et Dbayé, ainsi qu’à Fakra). « C’est une somme très importante dont une partie a été investie avant le début de la crise économique, il y a trois ans, quand la situation du secteur de la restauration était encore prometteuse », explique Henri Farah, qui a fondé Kamp Catering en 2010 avec ses associés Souheil Nassar, Joseph Mouawad, Mohammed Jaber et Pierre Ziadé. « Au cœur de la capitale, ce quartier, avec ses nombreuses adresses emblématiques autour de Zaytunay Bay, bénéficie toujours d’un attrait évident. D’ailleurs, quand la réouverture des deux principaux hôtels Four Seasons et Phoenicia se concrétisera, elle apportera une vraie bouffée d’air frais pour la zone et plus particulièrement pour une enseigne comme la nôtre », ajoute le copropriétaire du restaurant qui emploie 75 personnes.
Il faut compter à partir d’un million de livres libanaises par personne pour dîner à Ai, un tarif qui peut vite s’envoler si l’on considère certains plats-signatures de la carte, comme le canard pékinois. « Avec nos spécialités, nous visons une clientèle haut de gamme qui a les moyens de s’offrir des produits d’exception. Nous proposons aussi des plats travaillés de façon originale à base de matières premières moins coûteuses. Même chose pour le vin, nous avons des bouteilles libanaises à 300 000 livres et d’autres, étrangères, beaucoup plus chères. »
Rester proactif malgré les difficultés
À l’instar de la plupart des professionnels de la restauration, le groupe Kamp Catering traverse une période difficile, notamment du fait de la dévaluation de la livre libanaise. Proposant une cuisine internationale, italienne et asiatique, la quasi-totalité des matières premières doit être importée et donc payée en dollars. « Nous sommes obligés de baisser nos marges de manière conséquente car nous ne pouvons pas faire payer notre clientèle au prix du dollar. Dans la situation actuelle, il est impossible d’anticiper quoi que ce soit. Car les deux dernières années nous ont prouvé que la situation du Liban pouvait se détériorer très rapidement. On se contente d’espérer que la situation s’améliore tout en restant proactif », explique Henri Farah. Le copropriétaire doit aussi faire face au souhaits de certains employés du groupe, notamment les plus qualifiés, de quitter le pays. Certains acceptant même de partir pour des salaires très peu attractifs compte tenu de leur expérience. Sur les 400 employés du groupe, 10 % environ ont déjà fait leurs valises depuis le début de la crise.
À moyen terme, Kamp Catering n’exclut pas d’ouvrir de nouveaux concepts à Beyrouth et finalise l’ouverture d’une deuxième enseigne Ni au Caire dans un hôtel trois étoiles, d’ici au mois de décembre. La société est aussi en discussion pour ouvrir Ai à l’étranger.
Cet article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.
commentaires (7)
Facile pour beaucoup de faire des remarques. Qui est le vrai patriote? Celui qui fait de la philosophie ou celui qui a le courage d'investir son propre argent au Liban dans le contexte actuel. L’état est gagnant par les taxes. On devrait dire plutôt chapeau, sa7tein a ceux qui peuvent se l'offrir et bon courage M. Farah!
Mago1
20 h 08, le 21 novembre 2021