Nouvelle augmentation des tarifs du pain et des carburants

Le ministère de l’Économie et du Commerce a publié jeudi soir une nouvelle liste des tarifs et des poids du sac de pain libanais, comme il le fait régulièrement depuis le début de la crise économique que traverse le Liban depuis deux ans. Il a également modifié les prix des différents types de farine, en tenant compte du prix de l’électricité et de la hausse des prix du carburant.

Dans le détail, depuis vendredi, le grand paquet de pain blanc est toujours vendu en boulangerie à 9 000 livres libanaises et à 9 500 livres dans les commerces, mais pour un poids minimal moindre, équivalent à 1 020 grammes, contre 1 050 grammes auparavant, constituant une hausse du prix de 2,94 % en boulangerie. Le paquet moyen, dont le poids reste inchangé à 800 grammes au minimum, se vend, lui, en boulangerie à 7 500 livres et à 8 000 livres dans les commerces, contre respectivement 7 000 et 7 500 livres la semaine passée, soit une hausse de 6,65 %. Quant au petit paquet de pain, il se vend toujours à 5 000 livres en boulangerie et à 5 500 livres dans les commerces, pour un poids minimal en baisse de 10 grammes (370 grammes, contre 380 grammes la semaine passée), constituant une augmentation de 2,66 %. À noter qu’au kilo, c’est le grand paquet qui devient le moins cher, suivi par le moyen et par le petit.

Selon le communiqué, ces tarifs sont modifiés suivant les fluctuations du taux dollar/livre, des prix des carburants et du blé sur le marché mondial, mais aussi au rythme des pénuries en électricité dans le pays. Les prix du sucre, de la levure, du sel et du sac plastique entrent également en compte dans la tarification du pain libanais, alors que la Banque du Liban (BDL) subventionne les importations de blé à 100 % au taux officiel (1 507,5 livres le dollar, contre un taux dernièrement à plus de 23 000 livres sur le marché parallèle). Avant la crise, les tarifs des deux paquets de pain, le petit et le moyen, étaient respectivement fixés à 1 000 livres et 1 500 livres.

Préalablement à la publication de ces nouveaux tarifs, le syndicat des boulangeries avait appelé jeudi à « mettre un terme » au mécanisme de tarification du paquet de pain libanais, indiquant que le ministère de l’Économie n’avait pas répercuté la décision prise lors d’une réunion à ce sujet ayant eu lieu cette semaine entre les différents acteurs du secteur. Contacté par L’Orient-Le Jour, le président du syndicat, Ali Ibrahim, avait alors indiqué que le prix du pain dépend en grande partie de celui du carburant qui, depuis la semaine dernière, est modifié par le ministère de l’Énergie et de l’Eau en fonction des fluctuations du taux de change. Le syndicaliste avait ainsi demandé que la modification des tarifs du pain soit faite en parallèle à celle des carburants.

Hausse des prix des carburants

De fait, trois jours seulement après sa dernière modification des prix des carburants, le ministère de l’Énergie les a une nouvelle fois révisés vendredi matin. Le prix des 20 litres d’essence à 95 octane a augmenté de 400 livres pour passer de 308 600 livres à 309 000 livres. Les 20 litres d’essence à 98 octane, produit quasiment introuvable sur le marché libanais, sont fixés à 318 800 livres, contre 318 200 livres précédemment, soit une hausse de 600 livres. Le prix du diesel, réservé aux véhicules qui en consomment, a, lui, augmenté de 4 200 livres et est désormais fixé à 320 400 livres, contre 316 200 livres jusqu’à présent. Quant à la bonbonne de gaz domestique, elle se vend désormais à 275 000 livres, après une hausse de 3 300 livres.

Ces tarifs étaient habituellement publiés une fois par semaine mais, suite à la modification du mécanisme de subventions de la BDL aux importateurs de carburant mercredi dernier, ces derniers doivent désormais apporter 10 % des dollars de la facture en les achetant sur le marché parallèle au taux en vigueur. Les 90 % restants sont toujours fournis par la BDL à un taux dollar/livre fixé à 19 000 livres.

Une situation que les professionnels du secteur avaient décriée la semaine dernière, au vu des fluctuations continues de la monnaie nationale par rapport au billet vert sur le marché parallèle, avant de conclure un accord à demi-mot avec le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, quant à une modification régulière des tarifs suivant ce taux dollar/livre parallèle.