Dans son dernier rapport sur l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU (qui avait rétabli une cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah après la guerre meurtrière de 2006), le secrétaire général des Nations unies dresse un bilan inquiétant de la situation délétère générale qui prévaut au Liban. Préparé par la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Joanna Wronecka, ce rapport fera l’objet de consultations à huis clos lors d’une réunion du Conseil de sécurité prévue le 29 novembre.
Dans ce rapport, Antonió Guterres exprime sa « profonde préoccupation » au sujet de « la polarisation des opinions politiques concernant l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, telle qu’elle est manifestée lors des affrontements meurtriers du 14 octobre », « condamne » l’utilisation non autorisée d’armes en dehors de l’autorité de l’État, ainsi que les pressions politiques sur le pouvoir judiciaire, et « exhorte » les dirigeants politiques libanais à permettre le fonctionnement efficace des institutions législatives, exécutives et judiciaires du pays sans ingérence et dans le respect de l’État de droit.
Désarmement des milices
Antonió Guterres « appelle » par ailleurs le nouveau gouvernement de Nagib Mikati à mettre en œuvre un programme de réformes tangibles qui réponde aux besoins et aux aspirations du peuple libanais comprenant notamment la tenue d’élections législatives en temps opportun en 2022. Il se dit « de plus en plus préoccupé par le fait que la détérioration socio-économique se poursuit et par l’incapacité des institutions étatiques libanaises à fournir des services de base ». Il se dit également inquiet de « la capacité réduite de l’armée à poursuivre ses opérations dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ». « Le soutien aux institutions de sécurité, en particulier les forces armées libanaises en tant que seules armées légitimes du Liban, est d’une importance primordiale », estime-t-il.
Et comme dans tous ses rapports, le chef de l’ONU relève encore une fois qu’aucun progrès n’a été réalisé en ce qui concerne le désarmement des groupes armés. « Le maintien d’armes hors du contrôle de l’État par le Hezbollah et d’autres groupes non étatiques en violation grave et persistante de la résolution 1701, continue de restreindre la capacité de l’État à exercer pleinement sa souveraineté et son autorité sur son territoire », affirme-t-il. Il appelle donc le gouvernement à appliquer les dispositions de Taëf et des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006), qui exigent le désarmement de tous les groupes armés au Liban. Il se dit par ailleurs « particulièrement préoccupé » par les violations de la résolution 1701 à la frontière.
Le secrétaire général de l’ONU déplore enfin que la Finul n’ait pas encore pleinement accès à plusieurs sites d’intérêt, malgré les demandes répétées à l’armée.
commentaires (6)
Et comment l’appliquer, cher monsieur ? Nous vous écoutons vivement et si personne ne se trompe , j’imagine bien que c’est bien votre rôle de trouver la solution telle que dans les Balkans, par exemple ??
Wow
14 h 27, le 18 novembre 2021