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Société - Rapport

Travail, politique : Malgré les efforts, la situation des femmes n’a pas beaucoup progressé au Liban

Un rapport du PNUD montre que, dans les domaines du travail et de la politique notamment, les inégalités entre les genres persistent au Liban.

Travail, politique : Malgré les efforts, la situation des femmes n’a pas beaucoup progressé au Liban

Graphe sur la répartition entre femmes et hommes au Parlement.

Malgré tous les efforts déployés par les activistes féministes et les diverses ONG militant pour les droits des femmes, un rapport de statistiques de genre publié il y a quelques jours révèle que l’inégalité persiste toujours entre les genres dans la société libanaise. Le rapport intitulé « La vie des femmes et des hommes au Liban : un portrait statistique » résulte d’une étude menée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en partenariat avec l’Administration centrale des statistiques (ACS) du Liban, dans le but de comprendre les tendances en matière d’égalité et d’inégalité entre les sexes au cours des 15 dernières années. Les domaines du travail et de la politique restent particulièrement problématiques pour les femmes, comme on peut lire dans ce document.

Les statistiques et indicateurs présentés dans cette publication ont été obtenus via les résultats des enquêtes nationales par sondage menées par l’ACS entre 2004 et 2019, en plus des données officielles mises à disposition par certains ministères et administrations publiques concernés.

Répartition au sein du gouvernement.

Un fossé entre éducation et marché du travail
Les statistiques avancées laissent apparaître une inégalité entre hommes et femmes dans le marché du travail libanais malgré un taux plus élevé de femmes ayant mené des études plus ou moins poussées. En effet, l’équilibre entre les deux genres dans l’éducation primaire (90 % des enfants des deux sexes) est rompu dès que l’on atteint le stade des études plus avancées, où l’on trouve plus de filles que de garçons. Or cet avantage féminin ne se répercute pas sur le taux de participation des femmes dans le marché du travail. En réalité, même si les femmes (âgées de 15 ans et plus) constituent 52,6 % des personnes ayant l’âge de travailler, seulement 30 % d’entre elles sont effectivement actives, contre plus du double pour les hommes (70,4 % en 2018-2019).

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Le rapport relève que la décision de nombre de femmes d’opter pour des emplois à temps partiel ou de ne pas travailler du tout est motivée par la difficulté de jongler entre le travail et les responsabilités familiales et parentales, qui leur incombent en grande partie. À ces obstacles vient s’ajouter la discrimination à l’embauche basée sur le genre, qui provoque une concentration des femmes et des hommes dans des emplois et des occupations spécifiques, ce qui nuit à l’équité entre les genres et réduit la productivité économique du pays. Ainsi, 9 femmes sur 10 travaillent dans le secteur des services par exemple.

L’arène politique : un lieu difficile d’accès aux femmes
Le fossé entre hommes et femmes dans le marché du travail se creuse encore plus au niveau politique où les femmes sont largement sous-représentées, que ce soit au gouvernement, au Parlement ou dans les positions administratives de haut rang. Malgré la modeste amélioration perçue au niveau de la représentation des femmes au Parlement durant les dernières décennies, la proportion des sièges qu’elles y occupent reste très basse et ne dépasse pas les 4,7 % du total des membres du Parlement (contre 2,3 % en 1992).

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Les femmes restent de même sous-représentées au niveau des ministères, malgré une amélioration en dents de scie durant les dernières années. Entre 2000 et 2016, leur représentation au Conseil des ministres a varié entre 0 et 7 % pour atteindre un maximum de 30 % en 2019-2020 (gouvernement de Hassane Diab). Aujourd’hui, l’actuel gouvernement dirigé par Nagib Mikati ne compte qu’une seule femme sur les 24 membres du cabinet.

Répercussions économiques
L’inégalité des genres constitue non seulement une atteinte aux droits de l’homme, mais également un facteur de dégradation économique, soutient le texte. L’étude souligne en effet qu’une faible participation des femmes dans la vie politique et dans les positions managériales et de leadership ainsi que les violations des droits humains de manière générale coûtent beaucoup à l’économie et à la société. « La question de l’égalité des sexes, en tant que fondement des droits de l’homme, est un objectif de développement en soi, et c’est également un facteur critique pour activer les réformes au Liban et parvenir à un développement durable dans le long terme », affirme Céline Moyrou, représentante résidente du PNUD au Liban.

C’est ainsi que le Liban se retrouve en 111e position sur 153 pays dans l’indice d’autonomisation politique des femmes du rapport 2021 du Forum économique mondial sur le fossé entre les sexes. Une sous-représentation qui ne ferait que s’aggraver à l’issue des prochaines élections, dans le cas où aucun quota féminin ne serait adopté.

Le rapport s’attaque par ailleurs à des sujets comme la santé, la démographie, les conditions socio-économiques, etc.

Malgré tous les efforts déployés par les activistes féministes et les diverses ONG militant pour les droits des femmes, un rapport de statistiques de genre publié il y a quelques jours révèle que l’inégalité persiste toujours entre les genres dans la société libanaise. Le rapport intitulé « La vie des femmes et des hommes au Liban : un portrait statistique »...

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