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Nos Lecteurs ont la Parole

Ma dernière volonté ! À mes enfants et petits-enfants

Mes petits chéris, ma génération et celle de mes parents n’ont pas compris que le bonheur ne se vend pas, ne s’achète pas, ne s’érige pas sur le paraître, ne nécessite pas l’abondance matérielle et n’admet pas la haine, la traîtrise et les mensonges.

À votre génération et celle de vos enfants de relever le défi et prouver enfin que la vérité et l’amour finissent toujours par avoir le dernier mot.

Saint François d’Assise disait : « Rappelez-vous que lorsque vous quittez cette terre, vous n’emportez rien de ce que vous avez reçu – uniquement ce que vous avez donné. » Mes chers petits, je vous demande pardon pour ce que nous allons vous léguer, pardon pour l’immense facture laissée par nous, vos aînés, pardon pour cette misère et cette morosité qui courent de demeure en demeure pendant que nous, descendants des bâtisseurs de Tyr, Byblos, Saïda sommes devenus des malheureux esclaves-masochistes agonisant sous les coups de nos demi-dieux geôliers.

Mes chers petits, vous avez parfaitement le droit de nous haïr pour notre passivité, pour notre complicité et parfois même pour notre indifférence à l’agonie d’un beau pays, autrefois berceau des grandes civilisations cananéenne, phénicienne, assyrienne, arabe et autres.

À vous de réinventer le Liban de demain et de le faire monter dans le train de la modernité en le débarrassant de ses maux, pour enfin ne plus entendre parler de ces politicards chiites hégémoniques, voyous et véreux, pour ne plus voir ce club fermé de Premiers ministres sunnites devenus milliardaires en volant les deniers publics et pour dénoncer enfin ces politiciens chrétiens divisés plus que jamais, prêts à se vendre au plus offrant et inconscients du danger qui guette les chrétiens d’Orient, puisque s’assoir sur la chaise présidentielle est leur priorité.

À vous de réécrire notre histoire et de rétablir la vérité sur nos guerres et nos malheurs. À vous de faire table rase de notre système archaïque et de nos accords qui ont paralysé notre pays et ses institutions comme ceux de Taëf, à vous de faire fonctionner notre justice incapable de juger ou même de convoquer les supposés responsables de la catastrophe du port de Beyrouth. Cette justice qui fut contrainte et forcée de juger et condamner un seul et unique seigneur de la guerre civile et a laissé sévir des dizaines d’autres sanguinaires mafieux assassins et criminels notoires, ceux-là mêmes qui dirigent le Liban d’aujourd’hui et empêchent toute sortie de ce cauchemar imposé aux Libanais.

Dépêchez-vous mes chers petits de vous dépêtrer de notre héritage déshonorant, de gommer notre éducation haineuse qui n’a pas su comprendre que le sang des innocents ne nous sanctifie pas, ne nous rend pas de toute bonne œuvre, ne nous donne pas la victoire, ne nous honore pas et ne nous conduit que vers la division, la haine et la mort.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Mes petits chéris, ma génération et celle de mes parents n’ont pas compris que le bonheur ne se vend pas, ne s’achète pas, ne s’érige pas sur le paraître, ne nécessite pas l’abondance matérielle et n’admet pas la haine, la traîtrise et les mensonges.À votre génération et celle de vos enfants de relever le défi et prouver enfin que la vérité et l’amour finissent toujours...

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