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Politique - Affrontements de Tayouné

Samir Geagea notifié de sa convocation à comparaître devant la justice

Poursuites contre 68 personnes pour meurtre, tentative de meurtre, incitation à la discorde confessionnelle, possession d'armes lourdes non-autorisées et destruction de biens publics et privés.

Samir Geagea notifié de sa convocation à comparaître devant la justice

Un partisan du mouvement Amal s'apprêtant à tirer lors des affrontements de Tayouné, dans le sud de Beyrouth, le 14 octobre 2021. Photo ANWAR AMRO / AFP

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a été notifié lundi de sa convocation pour être entendu comme témoin dans le cadre de l'enquête sur les affrontements de Tayouné entre des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal à des tireurs probablement proches du parti chrétien, confirme une source FL à L'Orient-Le Jour. Ces combats meurtriers, dont les circonstances restent confuses, avaient fait, le 14 octobre dans ce secteur du sud de Beyrouth, sept morts et plusieurs blessés. Le leader maronite est appelé à comparaître mercredi à 9h du matin, précise la source qui indique que ce sont les renseignements de l'armée libanaise qui ont été chargés de la notification de M. Geagea, qui devrait se rendre au ministère de la Défense.

Le texte de la convocation a été collé à l'entrée du complexe de Meerab, résidence du chef des FL. Selon des informations de la radio "la Voix de tout le Liban", le leader maronite ne se trouvait pas chez lui lors du passage des militaires et du dépôt de cette convocation, ce qui signifie qu'il n'en a pas été "officiellement averti".

La convocation de Samir Geagea, collée à l'entrée de Meerab. Photo tirée de Facebook

Samir Geagea avait conditionné, la semaine dernière, toute éventualité de se présenter devant la justice à une convocation du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Il avait alors accusé le commissaire du gouvernement par intérim près le tribunal militaire, Fadi Akiki, d'être "le commissaire du Hezbollah".

Selon les informations qui avaient circulé jeudi dernier, Fadi Akiki avait chargé les services de renseignements de l’armée de convoquer M. Geagea, sur la base de données qui auraient été fournies par des partisans des FL interpellés. Plusieurs médias locaux avaient par la suite relayé une information selon laquelle le procureur de la République, Ghassan Oueidate, a gelé la démarche du juge Akiki. Mais M. Oueidate avait démenti toute intervention dans cette affaire. "La notification par laquelle le commissaire du gouvernement par intérim demande à la direction des services de renseignements de l’armée d’auditionner le chef des FL fait l’objet d’un suivi de la part des autorités compétentes pour déterminer si elle implique un interrogatoire auprès de cette direction ou auprès du magistrat qui a lancé la notification", avait-il expliqué.

Réagissant à ces développements, l'épouse de Samir Geagea, la députée Sethrida Geagea, a estimé qu'"il est illogique de convoquer la personne qui a subi des agressions alors que l'agresseur n'a même pas été convoqué pour livrer son témoignage", dans une critique implicite au secrétaire général du Hezbollah. Mme Geagea a également salué le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, et le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audi, qui avaient pris la défense du chef des FL dans leurs homélies respectives ce weekend.

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C'est d'ailleurs dans ce contexte que des habitants de Aïn el-Remmané qui ont été affectés par ces incidents ont déposé plainte contre Hassan Nasrallah. L'avocat Elie Mahfoud, accompagné d'autres juristes, a accusé dans sa plainte le dignitaire chiite de "porter atteinte à l'unité nationale en possédant des armes de guerre et d'avoir effectué des actes terroristes en recourant à ces armes".


Poursuites contre 68 personnes
Parallèlement, le juge Fadi Akiki a lancé lundi des poursuites contre 68 personnes, dont 18 sont actuellement sous les verrous, pour leur implication présumée dans les affrontements de Tayouné. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les poursuites ont été engagées pour meurtre, tentative de meurtre, incitation à la discorde confessionnelle, possession d'armes lourdes non-autorisées et destruction de biens publics et privés. Les dix-huit personnes actuellement en détention ainsi que le dossier ont été déférés devant le premier juge d'instruction militaire par intérim, Fadi Sawan. Selon des informations du quotidien arabophone an-Nahar, les poursuites lancées par contumace concernent notamment des habitants du quartier à prédominance chrétienne de Aïn el-Remmané, deux partisans d'Amal, des ressortissants syriens et un responsable sécuritaire des FL. Jeudi, M. Geagea avait indiqué, dans un entretien télévisé, avoir des informations provenant du ministère de la Défense, selon lesquelles des partisans du tandem chiite avaient été arrêtés dans le cadre de l'enquête, et non uniquement des proches des FL.

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Les combats de Tayouné ont eu lieu en marge d'une mobilisation à laquelle avaient appelé Amal et le Hezbollah contre le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qu'ils accusent de politiser l'enquête. Parmi les sept morts tombés dans ces combats armés, trois étaient membres d'Amal et trois autres du Hezbollah, la dernière victime étant une civile. Depuis, le Hezbollah et les FL se livrent à une surenchère médiatique, par l'intermédiaire notamment de leurs chefs respectifs, Hassan Nasrallah et Samir Geagea. 

Par ailleurs, le bureau du chef du mouvement Amal, Nabih Berry, a démenti des informations de presse selon lesquelles M. Geagea l'aurait appelé pour lui présenter ses condoléances pour les victimes des troubles du 14 octobre. Au cours du week-end, le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) avait accusé les FL et Amal de "collusion", ce qui avait provoqué une charge virulente du parti du chef du législatif à l'encontre du parti de Gebran Bassil.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a été notifié lundi de sa convocation pour être entendu comme témoin dans le cadre de l'enquête sur les affrontements de Tayouné entre des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal à des tireurs probablement proches du parti chrétien, confirme une source FL à L'Orient-Le Jour. Ces combats meurtriers, dont les circonstances restent confuses,...

commentaires (16)

Que Hasan Nasrallah et Nabil Berri se présentent d’abord…

LeRougeEtLeNoir

14 h 58, le 11 décembre 2021

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Commentaires (16)

  • Que Hasan Nasrallah et Nabil Berri se présentent d’abord…

    LeRougeEtLeNoir

    14 h 58, le 11 décembre 2021

  • Deux poids deux mesures pour le tandem chiite. Les photos et vidéos montrent clairement les miliciens voyous d’Amal et Hezbollah en action (flagrant délit) à Aïn el Remmané. Résultat: pas de convocation de leurs leaders. Le port et une bonne partie de Beyrouth explosent en mille morceaux, mais on manifeste et bloque les procédures de l’enquête judiciaire. Quelle république sous-bananière!!! Et y’en a qui ont le culot de faire des commentaires sur ces pages critiquant ceux qui se défendent.

    Cedrus Fidelis

    06 h 07, le 26 octobre 2021

  • Le piège qui nous est tendu depuis le début de la formation de ce hezb morbide est dans sa phase finale. À nous libanais de nous préparer à la lutte qui se corse. Nous savons que nous avons affaires à des mollahs merdiques complètement dépourvus de spiritualité et enragés de pouvoir depuis deux siècles. Nous les avons laissés faire malgré leur perversions et en se doutant bien, la plupart de nous, qu’ils allaient retourner leurs armes contre nous tôt ou tard . Personne n’est surpris ! Mais ces vendus ne peuvent pas acheter ce qui n’est pas à vendre .

    Wow

    22 h 34, le 25 octobre 2021

  • Deux poids deux mesures comme avec le juge Bitar et les convoqués que nous savons tous. Le chef des FL accusent les juges des mêmes maux que le Hezbollahbet Amal le font. Si Samir Geagea ne veut pas se présenter c'est qu'il a quelque chose à se reprocher

    Zorkot Mohamed

    21 h 23, le 25 octobre 2021

  • on n,ose pas convoquer les chefs des voyous laches armes sur tayyoune et ain el remmaneh contre les chretiens. convoquez avant nasrallah et berri pour parler de justice. convoquez les provocateurs, ceux qui ne veulent pas de jugement pour leur nitrate.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 12, le 25 octobre 2021

  • Hahaha vous faite rire avec certains juges vendus aux politiques !!! MAIS SI VOUS RÊVEZ D’UN BIS DE 1994 alors JE PEUX VOUS DIRE QUE VOUS VOUS TROMPER LOURDEMENT ET SI VOUS NOUS DEMANDEZ DE CHOISIR ENTRE L’EXPLOSION DU PORT OU LA CONVOCATION DE GEAGEA NOUS ALLONS DEMANDER QU’ON EST D’ACCORDS POUR LES 2 …. SEULEMENT SI TOUS LES PROTAGONISTES SERONT ENTENDU

    Bery tus

    20 h 37, le 25 octobre 2021

  • Proablement que Tribunal Militaire ont reçu l'ordre de Wafic Safa, de me pas convoquer Nasnoussy ni El Nabi Berri. Deux poids deux mesures! Comme durant l'occupation Syrienne 1990 à 2005!

    Marwan Takchi

    18 h 43, le 25 octobre 2021

  • Il en va de la dignité d'au moins 80% des chrétiens, et d'une majeure partie des libanais, de répondre à cette convocation, émanant en principe de l'armée libanaise qui devrait se démêler de ce guet-apens. Le haut commandement de l'armée devrait intervenir et empêcher cette dangereuse dérive. Sinon, corriger largement le tir dont ils se doivent d'être garants. N'oublions pas que les yeux sont ouverts par delà les frontières, et tout faux pas signerait un renversement à 180 degrés des données actuelles acquises.

    Esber

    18 h 10, le 25 octobre 2021

  • Bras de fer "explosion du port" contre "événements de tayouné" nommés par erreur "massacre" plutôt que "mascarade". L'illusionniste suprême souterrain tire un autre gros lapins de son turban magique, ou plutôt kangourou type "kangourou court" pour troquer port contre tayouné et bien sûr du même coup Liban contre camps de concentration de misère... LIBANAIS RÉVEILLONS NOUS...

    Wlek Sanferlou

    17 h 39, le 25 octobre 2021

  • Alors si je comprends bien, le port explose ravage la ville tue et blesse des centaines de personnes et les mafieux tentent par tous les moyens de faire taire toute enquête. Il y a des combats et si j'ose dire seulement 7 morts, et il n'y a que 2 personnes du mouvement Amal qui sont arrêtées (si les chiffres sont exactes) le barbu et le chef du parlement ne sont ni convoqués ni inquiétés pourtant ils étaient très largement sur-armés, on ne convoque pas la résistance c'est ça? ou on s'excite pour faire plaisir à notre cancer généralisé le barbu en chef. S'il y a une justice une vraie, on convoque tout le monde ou personne. Mais apparemment c'est au dessus des moyens de cette justice de trouver un barbu terré dans son sous-sol ou un président du parlement entouré d'une force para-militaire. Cherchez l'erreur.

    Zeidan

    16 h 41, le 25 octobre 2021

  • Quelle mascarade…je ne suis pas FL et je ne suis affilié à aucun parti. Je me pose des questions sur la célérité avec laquelle l’instruction de cette affaire est menée et sur la galère du juge Bitar et les embûches en travers de son instruction de la part d’Amal et du Hezbollah. Et comme par hasard ce sont ces deux formations qui poussent l’instruction des incidents de Tayouné. Et si on demandait la récusation du juge Akiki????? L’affaire est politisée, n’est ce pas Monsieur Nassrallah ? Et vous Monsieur Berry qu’en pensez-vous ? Si vous êtes pour la justice il faudra l’être dans tous les dossiers qu’ils soient à charge ou non.

    Karam Georges

    16 h 30, le 25 octobre 2021

  • Si le tribunal militaire veut convoquer les possesseurs "d'armes lourdes non autorisée ". Il aura fort a faire. Il ne s'agit pas de 68, mais de 100 000 au dire même de leur chef!

    Yves Prevost

    15 h 57, le 25 octobre 2021

  • Sans suite.

    Esber

    15 h 08, le 25 octobre 2021

  • On voit bien sur la photo de l’orientlejour des hommes surarmés en tenue paramilitaire mettant en joue des civils prêts à tirer. D’ailleurs la légende de la photo dit bien : un partisan d’Amal ! en faisant fi des deux autres planqués en face de la voiture…où sont les photos du Hezbollah et d’Amal nous démontrant des gens de FL dans la même position et dans le même accoutrement ? Donc toutes les manipulations du Hezbollah et d’Amal ne sont que des suppositions sans preuves, et des fabulations diffamatoires ! Pour que la justice soit équitable, ils devraient être poursuivis par la justice pour cela, et pour alimentation de la haine dans le pays !

    Le Point du Jour.

    13 h 09, le 25 octobre 2021

  • ET QU,EN EST-IL DES INITIATEURS CHEFS H.N. ET BERRY ? FAUT LES CONVOQUER LES TOUT PREMIERS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 01, le 25 octobre 2021

  • Destruction de biens publics et prives.... Mais pas l ' explosion du 4 Aout...! Quelques morts par ci, par là, ca ne merite pas enquete...

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 31, le 25 octobre 2021

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