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Économie - Technologie

Purpl, un porte-monnaie numérique pour relier le Liban au reste du monde

Grâce à son réseau, Purpl compte réduire de moitié les frais de transferts de fonds entre le Liban et l’étranger.

Purpl, un porte-monnaie numérique pour relier le Liban au reste du monde

Les trois cofondateurs de l’application Purpl (de gauche à droite) : Jean-Marie Khoueir, Karl Naïm et Wissam Ghorra. Photo DR

Transférer des fonds, que ce soit en espèces ou par virement, à moindre frais et sans passer par les banques. Tel est le défi que veulent relever Karl Naïm, Jean-Marie Khoueir et Wissam Ghorra, trois anciens membres de l’équipe Cedar Oxygen, un fonds dédié au financement des industriels libanais.

Depuis l’été dernier, les trois associés ont entrepris de développer Purpl, une nouvelle application qu’ils ambitionnent d’imposer à terme comme le premier agrégateur de ce type au Liban, et qui comportera également une fonctionnalité lui permettant de servir de porte-monnaie électronique utilisable sur le marché local comme à l’étranger.

Un projet né pour répondre à une demande qu’ils ont identifiée au gré de leurs nombreux va-et-vient entre l’Europe et le Liban, et au cours desquels ils ont été submergés de demandes de proches et d’amis pour transférer des fonds en espèces à leurs familles au Liban, ceux-ci voulant éviter les frais élevés prélevés par les banques ou les sociétés concernées en échange de tels services.

Après avoir réussi à lever une somme suffisante en capital d’amorçage (soit la toute première phase de financement) auprès de deux investisseurs privés – le montant et l’identité de ces individus n’ont pas été communiqués –, ils se mettent, début septembre, à développer leur application. Basée à Beyrouth, la start-up compte aujourd’hui six personnes dans son effectif, hormis celles à qui elle sous-traite une partie du développement technique de son application.

Faire baisser les frais
Mais alors que son lancement est programmé pour fin novembre, l’application n’assurera l’intégralité de ses services prévus que vers le premier trimestre 2022, le temps que la Banque du Liban (BDL) approuve leur licence de porte-monnaie numérique au Liban. L’équipe indique qu’une demande en ce sens a été soumise à la Banque centrale le 6 octobre, à la suite de laquelle ils doivent attendre plusieurs mois pour qu’elle soit étudiée et finalement approuvée. Une fois cette étape franchie, les utilisateurs de Purpl pourront recevoir des sommes d’argent de l’étranger provenant de multiples sources, les dépenser au Liban de façon numérique auprès d’un réseau de marchands agréés et les transférer vers d’autres portefeuilles Purpl.

Pour mémoire

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En attendant l’accord de la BDL, l’application jouera le rôle d’une plateforme qui permet de transférer des fonds de l’étranger afin d’être retirés en liquide auprès de sociétés de transferts à travers tout le territoire libanais. « Nous sommes sur le point d’annoncer des partenariats commerciaux avec trois sociétés de transfert de fonds, ce qui nous donnera accès au plus large réseau hybride formé d’agences et de distributeurs automatiques (ATM) au Liban, avec plus de 800 points de retrait », précise ainsi Wissam Ghorra, directeur du développement de Purpl.

Autre argument de vente, l’application compte proposer les tarifs les plus bas pour le transfert de fonds au Liban. Alors que les sociétés de transfert opérant au niveau local facturent leurs services entre 9 et 12 % – des frais considérablement plus élevés que la moyenne mondiale équivalente à 6,38 % au premier trimestre de 2021, selon la Banque mondiale –, Purpl compte « faire baisser ces frais aux alentours de 5 à 6 %, voire moins si possible, en ligne avec les objectifs de développement durable des Nations unies », explique Karl Naïm, PDG de Purpl.

Marchés européens et du Golfe
Plusieurs acteurs, comme Whish, Zaky, ou même Hawele, tentent tant bien que mal de s’établir sur un créneau similaire d’activité depuis près d’un an. Une concurrence qui n’inquiète pas pour autant les fondateurs de cette application. « Cela nous obligera à améliorer nos services et à réduire les frais que devront payer les utilisateurs, ce qui en soit sera une victoire pour les Libanais », précise le PDG.

« Grâce à notre technologie et à nos partenariats avec plusieurs acteurs internationaux, nous pouvons augmenter les corridors de transferts de fonds vers et en provenance du Liban tout en étant en mesure de proposer un service numérique moins cher, plus transparent et plus sûr que celui des autres fournisseurs traditionnels », assure Jean-Marie Khoueir, directeur des opérations de Purpl. Une problématique encore plus d’actualité aujourd’hui, alors que le Liban, qui recevait plus de 7 milliards de dollars par an durant les 10 dernières années, fait face depuis plus de deux ans à une sévère crise financière faisant perdre toute confiance en son secteur bancaire et poussant une partie considérable des Libanais à les contourner pour les transferts de fonds.

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Quant à leur objectif ultime ? Les fondateurs ne s’en cachent pas : obtenir les licences requises en Europe et dans les pays du Golfe afin d’y opérer aussi en tant que porte-monnaie numérique reliant le Liban au monde. « Et qui sait ? Peut-être qu’un jour les transferts se feront tout de suite entre deux porte-monnaie Purpl, situés chacun sur un corridor différent », conclut Karl Naïm.

Mais avant tout, Purpl doit faire ses preuves au niveau local. Pour cela, et dans le but de poursuivre son développement, le trio libanais compte organiser une nouvelle levée de fonds dans les 6 à 9 prochains mois, le temps de bien développer leur réseau de sociétés de transfert auprès desquelles leurs clients peuvent retirer leur argent, d’une part, et de lancer et tester leur porte-monnaie électronique, d’autre part.


Transférer des fonds, que ce soit en espèces ou par virement, à moindre frais et sans passer par les banques. Tel est le défi que veulent relever Karl Naïm, Jean-Marie Khoueir et Wissam Ghorra, trois anciens membres de l’équipe Cedar Oxygen, un fonds dédié au financement des industriels libanais.Depuis l’été dernier, les trois associés ont entrepris de développer Purpl, une...

commentaires (1)

Soit les "deux investisseurs privés dont le montant et l’identité n’ont pas été communiqués" font partie de la mafia bancaire, soit ça sera un échec qui n'aura servi qu'à toucher des subventions européennes.

Georges Lebon

09 h 19, le 26 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • Soit les "deux investisseurs privés dont le montant et l’identité n’ont pas été communiqués" font partie de la mafia bancaire, soit ça sera un échec qui n'aura servi qu'à toucher des subventions européennes.

    Georges Lebon

    09 h 19, le 26 octobre 2021

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