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Économie - Tourisme

Malgré les incertitudes, les rooftops libanais ont fait le plein cet été

Malgré les incertitudes, les rooftops libanais ont fait le plein cet été

Anu, un nouveau restaurant qui a ouvert cet été sur le toit du musée Nabu, à Héri, à dix kilomètres de Batroun. Photo D.R.

Difficile d’imaginer pire que 2020. Après cette année noire marquée par la crise économique, la double explosion au port de Beyrouth et les restrictions liées au Covid-19 qui ont provoqué une chute des revenus du tourisme spectaculaire de 72,6 % par rapport à 2019 (d’après la Banque du Liban), les rooftops libanais ont retrouvé des couleurs cet été 2021 malgré un contexte difficile. Les deux groupes Standalone et Addmind, parmi les plus actifs du secteur avec les réouvertures de certaines de leurs enseignes et les investissements dans de nouveaux rooftops, témoignent de ce regain d’activité.

Salim Ghanem, PDG du groupe Standalone, propriétaire du rooftop Spine et du restaurant-bar Arts, a ouvert cet été Anu, un restaurant de 400 m2 sur le toit du musée Nabu, à Héri, à dix kilomètres de Batroun. Avec Dany Chidiac, ils ont investi un million de dollars dans ce projet. « Nous étions pessimistes au début de l’été en raison de la dévaluation de la monnaie, de la situation économique et politique, ainsi que des restrictions aux voyages liées à la pandémie. Mais ça a été une excellente saison pour nos deux enseignes », se réjouit Salim Ghanem qui s’apprête à ouvrir un second restaurant, Spine, à Dubaï. Il évoque une hausse de son chiffre d’affaires de l’ordre de 200 % par rapport à 2020, année durant laquelle il a dû fermer ses portes pendant deux mois dont l’intégralité d’août suite à la double explosion au port. À Spine, qui peut accueillir jusqu’à 300 personnes pour un ticket moyen de 800 000 livres libanaises, et à Anu (180 personnes pour un ticket moyen de 600 000 livres), le taux d’occupation a avoisiné les 100 % tout l’été. En raison de la crise sanitaire et de la situation politique, Salim Ghanem note une baisse du nombre de touristes et de Libanais expatriés par rapport aux années précédentes, contrebalancée par un afflux de Libanais locaux (50 % de la fréquentation).

Anu et Spine ont finalement été peu impactés par les pénuries d’électricité et de fioul. « Nous avons anticipé ces difficultés, donc nous n’avons pas eu à fermer un seul jour. Notre infrastructure dispose de plusieurs générateurs et d’une grande capacité de stockage de carburant. Cela nous a coûté cher, 40 000 dollars supplémentaires pour Spine et 25 000 dollars pour Anu cet été, mais c’était nécessaire pour rester alignés sur nos standards de qualité », ajoute Salim Ghanem.

Un développement au nord de Beyrouth

Même son de cloche du côté de Addmind. Le groupe, propriétaire de sept enseignes dont quatre rooftops au Liban, a récemment ajouté deux enseignes à son portfolio, Aki et Sol, situées à Aïshti Seaside à Antélias. « Malgré tout ce qui se passe au Liban et la situation économique, nous avons eu beaucoup de touristes ainsi que des clients réguliers qui attendaient notre réouverture. Nos rooftops ont été un succès cet été, malgré quelques jours de fermeture à cause des pénuries », indique Claude Saba, chef des opérations chez Addmind, dont les différentes enseignes ont attiré 40 % de locaux, et 60 % de touristes et d’expatriés libanais.

Les différents rooftops ont affiché un taux d’occupation de 80 % cet été pour un ticket moyen de 500 000 livres. La réouverture de Clap, notamment, était très attendue. « Clap est une expérience. Le fait que le restaurant soit situé sur le toit du bâtiment an-Nahar lui donne un avantage supplémentaire. Cela donne envie aux clients de s’y rendre », note Claude Saba. D’un autre côté, Addmind poursuit son expansion dans les pays du Golfe avec ses différents concepts : Clap, Iris ou Caprice. Le groupe envisage aussi de nouvelles ouvertures d’enseignes au Liban d’ici à l’année prochaine.

Malgré ces exemples de résultats encourageants, tous les toits-terrasses de la capitale n’ont pas rouvert cet été. Certaines enseignes emblématiques du centre-ville, comme Capitole ou Sky Bar, sont restées portes closes. Les nouvelles destinations phares en matière de rooftops se développent désormais au nord de la capitale, entre Naccache, Dbayé et la région de Batroun.

Cet article, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services, n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, à se battre.


Difficile d’imaginer pire que 2020. Après cette année noire marquée par la crise économique, la double explosion au port de Beyrouth et les restrictions liées au Covid-19 qui ont provoqué une chute des revenus du tourisme spectaculaire de 72,6 % par rapport à 2019 (d’après la Banque du Liban), les rooftops libanais ont retrouvé des couleurs cet été 2021 malgré un contexte...
commentaires (1)

Nous ne pouvons que sincèrement dire mabrouk à ces entrepreneurs et tout succès économique est à saluer car ce sont autant d’emplois de créés. Néanmoins le succès des prestations de luxe dans ce pays plongé dans la misère noire n’est guère encourageant sur la capacité de ses élites à se remettre en cause. Le Titanic coule et le champagne continue de couler à flot sur le pont supérieur et dans la cabine des capitaines

AntoineK

15 h 44, le 24 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • Nous ne pouvons que sincèrement dire mabrouk à ces entrepreneurs et tout succès économique est à saluer car ce sont autant d’emplois de créés. Néanmoins le succès des prestations de luxe dans ce pays plongé dans la misère noire n’est guère encourageant sur la capacité de ses élites à se remettre en cause. Le Titanic coule et le champagne continue de couler à flot sur le pont supérieur et dans la cabine des capitaines

    AntoineK

    15 h 44, le 24 octobre 2021

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