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Campus - COMPÉTITION

Le débat au service du dialogue interculturel et de la francophonie

La cinquième édition du championnat international de débat francophone s’est tenue à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et en ligne du 20 au 22 septembre.

Le débat au service du dialogue interculturel et de la francophonie

Andréa Zmokhol. Photo Zeynab Ghandour

Le service de la vie étudiante de l’USJ a pu organiser, en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie au Moyen-Orient et le Club libanais de débat, la cinquième édition du championnat international de débat francophone qui avait été reporté l’an dernier à cause de la pandémie de Covid-19. Dix-huit participants originaires du Liban, du Togo, de Tunisie et du Burkina Faso ont participé à cette compétition dans ses deux formats : en ligne et en présentiel. Leurs prestations ont été évaluées selon les critères suivants : clarté et justesse de l’argumentation, réfutation de l’argumentation adverse, aisance orale, charisme et aptitude à convaincre l’auditoire. Le jury, composé de Jean-Noël Baléo, directeur régional de l’AUF au Moyen-Orient, Gloria Abdo, directrice du service de la vie étudiante à l’USJ, Gabriel el-Hachach, animateur de la vie associative à l’USJ, Caline Cortas, présidente du Club de débat de l’USJ, Léa Choueifaty, manager à Friedrich Naumann Foundation for Freedom, Karl Keyrouz, ancien président du Club de débat de l’USJ, et du père Jad Chebli s.j., directeur de l’USJ en mission, a finalement désigné deux lauréates : Andréa Zmokhol et Asma Hattay, respectivement libanaise et tunisienne. Les étudiantes sont parvenues à convaincre l’auditoire avec leurs prestations, en présentiel, au campus de l’innovation et du sport de l’USJ, et en ligne.


Hassan Kabalan. Photo Zayan Kabalan

Encourager la pensée critique et la réflexion

« Grâce à mon amour de la langue de Molière, à ma passion pour le droit depuis que j’ai commencé à faire des études en sciences juridiques et aux compétences acquises en communication orale par le biais de mes expériences extrascolaires, j’ai estimé avoir la capacité de participer à des championnats à l’échelle nationale et internationale », raconte Asma Hattay, étudiante en master 2 en fiscalité internationale à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de l’Université de Carthage, à Tunis. Titulaire d’une licence fondamentale en droit public de cette même université, la jeune femme s’est longuement entraînée pour développer sa pensée critique avant de pouvoir participer aux trois journées de débat lors de ce championnat international. « J’ai eu l’opportunité d’être formée l’an dernier par Meriem Agrebi, professeure de droit, lors d’une compétition organisée par International IDEA, ce qui m’a permis de me préparer pour cette compétition. De même, j’ai pu profiter de ma formation solide en droit international public et des cours suivis avec l’actuel président de la République tunisienne Kaïs Saïed qui m’a enseigné le droit constitutionnel », souligne l’étudiante de 23 ans. Ainsi, Asma a pu s’exprimer avec aisance sur des sujets qui font polémique, comme l’obligation du port du masque lors de la pandémie de Covid-19 et l’interdiction de la multiplicité des nationalités. « Cette expérience m’a permis de m’assurer que j’ai suivi la bonne voie en faisant des études de droit, car cette formation est en lien avec d’autres disciplines, comme la sociologie, la politique, l’économie, et permet d’apprendre à bien s’exprimer pour pouvoir être écoutée et pour convaincre », remarque-t-elle.


Asma Hattay. Photo DR

« J’ai choisi de participer à cette compétition pour connaître davantage mes capacités d’oratrice, être consciente de mes points forts pour les renforcer mais aussi identifier mes points faibles pour évoluer. J’ai toujours essayé de saisir les opportunités qui me permettraient de développer mes aptitudes, de dépasser mes inquiétudes et d’améliorer mes performances », explique de son côté la lauréate libanaise, Andréa Zmokhol. Inscrite en 4e année de droit à l’USJ, l’étudiante a redoublé d’efforts pour offrir de belles prestations, notamment en débattant lors de la finale au sujet de la mise en place, par le gouvernement, d’un pass sanitaire obligatoire pour les lieux publics. « La préparation à un concours de débat se fait à long terme, tout au long de son cursus, en multipliant les interventions orales et écrites, et les lectures. Il est important de développer son esprit critique, de gérer son temps de parole et de maîtriser sa gestuelle, sa voix, son intonation et son articulation. Enfin, il est fondamental de débattre avec calme et ténacité », précise la jeune femme. Andréa Zmokhol considère que son expérience lui a permis de mieux maîtriser l’art oratoire, les techniques de plaidoirie et de persuasion, et les moyens de convaincre, autant de qualités essentielles à tout juriste. « J’ai appris également à développer des stratégies discursives contre des adversaires redoutables, et j’attends impatiemment de me retrouver devant un juge, dans une cour, pour plaider avec acharnement contre l’injustice », annonce-t-elle.

« Ma participation au championnat s’est apparentée à un défi qui m’a poussé à sortir de ma zone de confort », résume quant à lui Hassan Kabalan, finaliste du concours. L’étudiant, inscrit en 4e année de droit à l’USJ et membre du Club libanais de débat, précise que cette expérience lui a permis de déceler ses points forts : « Il s’agit, souligne-t-il, de ma capacité à improviser, à faire preuve de répartie et à travailler sous pression. De plus, j’ai pu renforcer certaines de mes compétences, comme l’éloquence et la prise de parole en public, mais aussi la gestion du travail en équipe. » Le jeune homme compte d’ailleurs persévérer pour maîtriser davantage l’art oratoire. « Je sais que tout n’a pas été parfait et qu’il me reste à progresser, mais j’ai fait un grand pas en avant en participant », estime-t-il.


De gauche à droite, Caline Cortas, présidente du Club libanais de débat, Andréa Zmokhol, Jean-Noël Baléo, directeur régional de l’AUF Moyen-Orient, Gloria Abdo, directrice du sService de la vie étudiante à l’USJ, Léa Choueifaty et le père Jad Chebli. Photo Gabriel el-Hachache.

Favoriser le dialogue des cultures

Cette compétition internationale vise également à faire rayonner la francophonie et ses valeurs humaines et culturelles en rassemblant des jeunes issus de différents pays à l’occasion des 60 ans de l’AUF. « Cela m’a permis de faire de très belles rencontres parmi les étudiants avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger. Cette expérience positive a dépassé mes attentes », se souvient Hassan Kabalan. « En soutenant ce concours, l’AUF cherche à promouvoir la langue française au sein des universités du Moyen-Orient tout en développant les compétences des étudiants, notamment d’expression et de jugement critique. Enfin, notre objectif est de mettre en réseau les étudiants francophones et de faciliter une forme de dialogue interculturel », souligne Jean-Noël Baléo, directeur régional de l’AUF Moyen-Orient.


Le service de la vie étudiante de l’USJ a pu organiser, en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie au Moyen-Orient et le Club libanais de débat, la cinquième édition du championnat international de débat francophone qui avait été reporté l’an dernier à cause de la pandémie de Covid-19. Dix-huit participants originaires du Liban, du Togo, de Tunisie et du Burkina...

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