Le nouveau ministre libanais de la Justice Henri Khoury (d) s'entretenant avec la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Joanna Wronecka, le 23 septembre 2021. Photo Twitter @JWronecka
Au cours d'une réunion avec la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Joanna Wronecka, le nouveau ministre libanais de la Justice Henri Khoury a affirmé ne pas disposer d'informations au sujet de l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, assurant toutefois qu'il prendra les mesures nécessaires pour protéger le juge Tarek Bitar en charge de l'investigation, qui a été dernièrement menacé par le Hezbollah.
Selon des propos rapportés par le bureau de presse du ministre, Mme Wronecka s'est renseignée auprès de son interlocuteur de l'enquête en cours sur les explosions ainsi que sur les prochaines élections et le rôle de supervision que joueront les Nations Unies. La coordinatrice de l'ONU a également souligné la nécessité de regagner la confiance de la communauté internationale et du peuple. Les élections législatives, présidentielle et municipales sont en effet prévues en 2022 et perçues comme un premier tremplin vers le changement auquel aspire nombre de Libanais.
De son côté, le ministre Khoury a affirmé ne pas disposer de données concernant du drame du 4 août, assurant que "le juge Bitar possède toutes les données" et que celles-ci sont "confidentielles". Il a souligné qu'il prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection du magistrat, qui a dernièrement été menacé par le Hezbollah, alors que plusieurs responsables politiques et sécuritaires, dont certains proches du parti chiite, sont poursuivis. Il a enfin salué la suspension de la grève de l'ordre des avocats conduite par le bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf. Cette grève avait largement paralysé le travail de la justice au cours des dernières semaines.
La double explosion au port de Beyrouth d'une énorme cargaison de nitrate d’ammonium a tué au moins 214 personnes, fait plus de 6.500 blessés et détruit de nombreux quartiers de la capitale. Selon plusieurs observateurs, cette cargaison était sous le contrôle du Hezbollah et aurait été destinée à alimenter les barils d'explosifs que le président syrien Bachar el-Assad utilisait contre les rebelles et les populations civiles. Le Hezbollah a toujours démenti ces accusations, et son chef Hassan Nasrallah critique régulièrement le juge Bitar et l'accuse de politiser l'enquête.
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