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Moyen-Orient - Conflit

À Gaza, le Hamas mène une périlleuse stratégie d’« agacement » contre Israël

À Gaza, le Hamas mène une périlleuse stratégie d’« agacement » contre Israël

Des Palestiniens lancent des ballons incendiaires vers les territoires israéliens à partir de Gaza, le 4 septembre 2021. Mahmud Hams / AFP

La nuit tombe sur Gaza et des manifestants s’approchent de la frontière avec Israël. Avec leurs grenades assourdissantes et des pneus fumants, ils veulent « agacer » l’armée israélienne de l’autre côté, mais ces rassemblements sous patronage du Hamas relèvent d’un jeu dangereux, préviennent des analystes.

Farid, 19 ans, est étudiant en ingénierie et a fabriqué une grenade assourdissante. À 200 mètres de la barrière lourdement gardée qui le sépare d’Israël, il la lance vers les soldats israéliens. Un éclat de lumière jaillit dans la pénombre puis une déflagration voile, un instant, la musique va-t-en-guerre au volume poussé à fond.

« On va les rendre fous. Tant que nous ne dormons pas en sécurité, nous ne permettrons pas aux soldats, à l’occupation (Israël, NDLR), de dormir », lance Farid qui, comme les dizaines d’autres manifestants, réclame la levée du blocus israélien, en place depuis près de 15 ans.

Aux tirs, jets de pierres et de cocktails Molotov, l’armée israélienne réplique en ouvrant le feu. De temps à autre, un drone lâche dans l’obscurité des grenades de gaz lacrymogène, forçant la foule à se disperser momentanément.

Non loin, des vendeurs ambulants de boissons fraîches sont là pour apaiser la soif des manifestants, ramenés en bus au centre-ville de Gaza en fin de soirée.

Ces rassemblements, qui ont lieu dans plusieurs secteurs de l’enclave palestinienne, pourraient presque sembler anodins s’ils ne laissaient pas derrière eux morts et blessés. Trois Palestiniens – dont un membre de la branche armée du Hamas – et un tireur d’élite israélien ont perdu la vie depuis mi-août dans ces heurts. Des décès qui rappellent la fragilité de la trêve en vigueur entre Israël et le Hamas, groupe armé islamiste au pouvoir dans l’enclave palestinienne, depuis leur confrontation meurtrière de mai, la quatrième depuis 2008.

Stratégie calculée

Du 10 au 21 mai, 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Gaza, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis le territoire palestinien ont fait 13 morts, dont un soldat, d’après la police et l’armée.

Depuis, le Hamas n’a tiré qu’une seule roquette mais lance régulièrement des ballons incendiaires vers le sol israélien, provoquant des feux de brousse. L’aviation réplique avec des frappes sur des infrastructures du mouvement armé, comme elle l’a fait dans la nuit de lundi à mardi.

« Le Hamas préfère semer la “confusion” à la frontière parce qu’il comprend que s’il tire des roquettes, les représailles israéliennes seront plus fortes », relève Kobi Michael, chercheur et ancien responsable du ministère israélien des Affaires stratégiques chargé des questions palestiniennes.

Le mouvement palestinien applique une stratégie d’escalade « limitée et soigneusement calculée », explique Moukhaimer Abou Saada, professeur de sciences politiques à l’Université al-Azhar de Gaza. Son objectif est de protester contre les restrictions israéliennes pesant sur l’enclave de deux millions d’habitants minée par la pauvreté.

Début septembre, l’État hébreu a allégé les restrictions d’entrée de marchandises vers le territoire, augmenté la zone de pêche et approuvé un nouveau système de distribution de l’aide qatarie via l’ONU, qui doit débuter prochainement selon Doha. Mais ces allégements sont insuffisants pour le Hamas qui veut revenir à la situation d’avant-guerre et qui espère « agacer » l’État hébreu sans s’exposer à « une confrontation armée ouverte », analyse M. Abou Saada, qui juge la stratégie risquée.

Patience limitée

Car le mouvement islamiste n’est pas en capacité totale de « contrôler le degré de violence » à la frontière, estime M. Michael.

Les rassemblements actuels rappellent ceux de la « marche du retour » qui, à partir de mars 2018 et pendant plus d’un an, réclamaient chaque vendredi le long de la barrière frontalière la fin du blocus et « le droit au retour » des Palestiniens poussés à l’exil depuis la création d’Israël en 1948. De nombreux affrontements avaient émaillé les manifestations et environ 310 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens. Huit Israéliens ont péri.

Le Hamas, qui estime avoir remporté la « victoire » après la guerre de mai, « pense avoir le contrôle de la manette », affirme M. Michael. « Mais cela pourrait être une mauvaise perception car Israël perd patience. » L’État hébreu « n’aura aucun problème à riposter de façon très agressive si le Hamas l’entraîne dans une nouvelle opération », prévient-il.

Source : AFP

Israël arrête des proches de Palestiniens évadés de la prison de Gilboa

L’armée israélienne a arrêté en Cisjordanie occupée au moins six proches de Palestiniens en fuite depuis leur évasion d’une prison israélienne en début de semaine, a rapporté hier un organisme palestinien de défense des détenus. Les forces israéliennes mènent une vaste chasse à l’homme depuis l’évasion lundi de six Palestiniens, membres de groupes armés, via un tunnel creusé sous un évier dans la prison de haute sécurité de Gilboa, dans le nord d’Israël. Deux frères de Mahmoud Ardah, présenté par des médias locaux comme l’architecte de l’opération, ont été arrêtés par l’armée israélienne. Un cousin de Mahmoud Ardah, Mohammad, s’est, lui, enfui. Et deux des frères de ce-dernier ont été arrêtés, ainsi que le docteur Nidal Ardah, membre de leur famille, a ajouté l’association dans un communiqué. Le père de Munadel Infeiat, un évadé également membre du groupe armé Jihad islamique, a également été interpellé, selon cette source. D’autres membres des familles des fugitifs pourraient avoir été arrêtés, a indiqué Amani Sarahneh, une porte-parole du Club des prisonniers palestiniens, précisant que certains proches avaient été interrogés puis relâchés.

La nuit tombe sur Gaza et des manifestants s’approchent de la frontière avec Israël. Avec leurs grenades assourdissantes et des pneus fumants, ils veulent « agacer » l’armée israélienne de l’autre côté, mais ces rassemblements sous patronage du Hamas relèvent d’un jeu dangereux, préviennent des analystes.Farid, 19 ans, est étudiant en ingénierie et a fabriqué une...
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Bien vu! (Re)lire Le Lion et le Moucheron de La Fontaine.

Politiquement incorrect(e)

17 h 27, le 09 septembre 2021

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  • Bien vu! (Re)lire Le Lion et le Moucheron de La Fontaine.

    Politiquement incorrect(e)

    17 h 27, le 09 septembre 2021

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