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Politique - Pénurie d'électricité au Liban

Une délégation ministérielle attendue samedi à Damas, une première en dix ans

L'objectif de la rencontre entre trois ministres libanais et le chef de la diplomatie syrienne est de "s'assurer de la capacité de l'Etat syrien à rallier le projet" d'acheminement du gaz égyptien à travers la Jordanie, puis la Syrie, vers le nord du pays du Cèdre. 

Une délégation ministérielle attendue samedi à Damas, une première en dix ans

La centrale électrique de Zouk, au nord de Beyrouth. Photo Philippe Hage Boutros

Une délégation ministérielle libanaise doit se rendre samedi à Damas, une première depuis le début du conflit syrien il y a dix ans, pour discuter de l'importation d'énergie, via la Syrie, vers le Liban en plein effondrement.

Le déclenchement du conflit en Syrie a profondément divisé la classe dirigeante libanaise. Si les deux pays ont maintenu leurs relations diplomatiques, les visites officielles sont restées quasi-inexistantes, seuls des ministres de partis libanais alliés de Damas, notamment le Hezbollah, se rendant en Syrie à titre individuel. En novembre dernier, une petite délégation libanaise avait participé à une conférence organisée par Moscou à Damas sur la question des réfugiés.

Samedi, le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, accueillera à 10h30 (07h30 GMT) la délégation libanaise au poste frontalier de Masnaa, a précisé vendredi le ministère syrien de l'Information dans une invitation aux journalistes. Selon cette source, la délégation libanaise sera composée de la vice-présidente du Conseil et ministre de la Défense du gouvernement sortant, Zeina Acar, du ministre des Finances, Ghazi Wazni, du ministre de l'Energie, Raymond Ghajar, et du directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Elle se rendra ensuite à Damas pour une réunion au ministère des Affaires étrangères.

L'objectif de la rencontre est de "s'assurer de la capacité de l'Etat syrien à rallier le projet" d'acheminement du gaz égyptien à travers la Jordanie, puis la Syrie, vers le nord du Liban, a indiqué à l'AFP une source au ministère libanais de l'Energie.

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Le Liban négocie avec Le Caire depuis plus d'un an ce projet, avait affirmé en août à l'AFP une source proche du dossier, mais les sanctions américaines contre la Syrie ont toujours constitué un obstacle à un accord.

La visite d'une délégation ministérielle à Damas intervient après que l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, avait annoncé mi-août à la présidence libanaise la disposition de Washington à aider Beyrouth à importer de l'énergie via la Syrie, laissant entendre un possible assouplissement de la position américaine sur les sanctions, en cas de transit énergétique à destination du Liban. Mercredi, Chris Van Hollen, un des sénateurs démocrates américains qui étaient venus en visite-express au Liban, avait indiqué que Washington "cherche des moyens" de contourner la difficulté posée par le transport via la Syrie du gaz ou de l'électricité en provenance de Jordanie dans le cadre de ce projet. En effet, en 2019, les Etats-Unis avaient promulgué la loi César qui impose de lourdes sanctions à toute personne, société, institution ou tout gouvernement qui commercialise avec le pouvoir en place à Damas ou contribue à la reconstruction de la Syrie. L'annonce de l'initiative américaine était intervenue quelques heures après un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au cours duquel il avait annoncé l'arrivée prochaine d'un premier tanker chargé de mazout iranien à destination du Liban. Ce produit est essentiel pour faire fonctionner les générateurs privés qui tournent lors du rationnement de la production de courant par l'organisme public Electricité du Liban.

Le Liban connaît une crise sans précédent, qualifiée d'une des pires dans le monde depuis 1850 par la Banque mondiale. Faute de courant et de carburant, le pays est plongé dans l'obscurité totale depuis des semaines, poussant hôpitaux, restaurants, magasins et industriels à tirer la sonnette d'alarme, voire à fermer leurs portes.

Une délégation ministérielle libanaise doit se rendre samedi à Damas, une première depuis le début du conflit syrien il y a dix ans, pour discuter de l'importation d'énergie, via la Syrie, vers le Liban en plein effondrement.Le déclenchement du conflit en Syrie a profondément divisé la classe dirigeante libanaise. Si les deux pays ont maintenu leurs relations ...

commentaires (2)

Puisque ce projet d'une importance capitale a reçu le feu vert des Etats-Unis, le Liban aurait dû en profiter pour "faire d'une pierre deux coups" en discutant aussi une question non moins importante pour la réduction des coûts, celle du transit des produits agricoles libanais par le passage de Nassib entre la Syrie et la Jordanie vers les pays arabes du Golfe. M.Z

ZEDANE Mounir

12 h 40, le 04 septembre 2021

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Commentaires (2)

  • Puisque ce projet d'une importance capitale a reçu le feu vert des Etats-Unis, le Liban aurait dû en profiter pour "faire d'une pierre deux coups" en discutant aussi une question non moins importante pour la réduction des coûts, celle du transit des produits agricoles libanais par le passage de Nassib entre la Syrie et la Jordanie vers les pays arabes du Golfe. M.Z

    ZEDANE Mounir

    12 h 40, le 04 septembre 2021

  • Et voilà, alors qu’on a cru se débarrasser de l’ingérence syrienne, on remet les couverts et on cède la gestion de notre pays au régime syrien. Ils vont soit disant pour coordination et on se dirige vers une coopération pour finir avec une coalition mortifère. Pourquoi se déplacer puisque de toute façon tout sera fait comme le veulent le syrien et ses alliés vendus.

    Sissi zayyat

    20 h 00, le 03 septembre 2021

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