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Société - Crise

Les trois quarts de la population au Liban vivent désormais dans la pauvreté, selon l'Escwa

"Les personnes ayant les niveaux d’éducation les plus élevés, ainsi que celles ayant les taux les plus bas, ont maintenant des niveaux de pauvreté similaires", indique l'agence internationale.

Les trois quarts de la population au Liban vivent désormais dans la pauvreté, selon l'Escwa

Un garçon fouillant dans une benne à ordure au Liban. Photo d'archives Joseph Eid/AFP/Getty Images

"Pauvreté multidimensionnelle", "dénuement généralisé", "réalité douloureuse" : le nouveau rapport de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Cesao - Escwa) dresse un sombre bilan de la situation au Liban, où 74% de la population vit maintenant dans la pauvreté.

"La pauvreté au Liban a augmenté drastiquement au cours de la dernière année, affectant désormais environ 74% de la population", souligne l'Escwa dans un rapport intitulé "Pauvreté pluridimensionnelle au Liban : une réalité douloureuse et des perspectives incertaines". "La prise en compte de facteurs autres que le revenu, notamment l’accès aux soins sanitaires, à l’éducation et aux services publics, porte le taux à 82% de la population vivant dans une pauvreté multidimensionnelle", précise l'organisation. Un chiffre qui a presque doublé entre 2019 et 2021.

Il y a un an, l'Escwa avait déjà tiré la sonnette d'alarme, prévenant que plus de la moitié de la population était "prise au piège de la pauvreté". Aujourd'hui, la secrétaire exécutive de l’agence onusienne Rola Dashti, a réitéré son appel à "créer un fonds de solidarité sociale pour atténuer la crise humanitaire dans le pays".

Hyperinflation inquiétante

Le Liban continue de s'embourber depuis 2019 dans la pire crise socio-économique de son histoire contemporaine, et les Libanais ont vu leur pouvoir d'achat s'effondrer, les prix continuant de flamber en raison de la dépréciation de la monnaie nationale. De plus, le pays est paralysé par des pénuries en série, alors que la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence, ne semble pas pouvoir, ou même vouloir, trouver de solutions à la crise.

L'étude menée par l'Escwa précise, en effet, que des "chocs interreliés ont affecté le taux de change officiel de la livre libanaise qui est fixe depuis 1997 (1507.5 LL pour un dollar, ndlr), des pressions énormes provoquant une dépréciation de la monnaie". Vendredi, la livre s'échangeait à plus de 18.000 LL sur le marché parallèle. "L’inflation a grimpé à 281 % entre juin 2019 et juin 2021", poursuit l'Escwa.

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"Dénuement généralisé"

Selon l'organisation, "ces chocs combinés ont conduit à une détérioration significative des conditions de vie des Libanais et des non-libanais, et à un dénuement généralisé". "L'extrême pauvreté pluridimensionnelle, qui réfère à une privation dans deux dimensions ou plus de la pauvreté, touche aujourd’hui 34% de la population, et plus de la moitié du total des habitants dans certaines régions du pays", indique encore le rapport.

"Sachant que la crise socio-économique inédite au Liban touche tous les segments de la société, les personnes ayant les niveaux d’éducation les plus élevés, ainsi que celles ayant les plus bas niveaux, enregistrent maintenant des taux similaires", déplore l'organisation. L’étude souligne également que le pourcentage des familles privés de soins de santé s'élève désormais à 33%, et celui des personnes incapables de se procurer des médicaments a augmenté de plus de la moitié.

"La solidarité et la coopération entre toutes les classes de la société libanaise sont nécessaires pour atténuer l'impact de la crise", souligne Mme Dashti, qui encourage la mise en place de "régimes de protection sociale efficaces qui répondent mieux aux besoins des pauvres, en particulier ceux qui vivent dans une pauvreté multidimensionnelle extrême, et l’élargissement de leur champ d’action pour inclure les chômeurs".

Pour consulter le rapport de l'Escwa, cliquez ici

"Pauvreté multidimensionnelle", "dénuement généralisé", "réalité douloureuse" : le nouveau rapport de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Cesao - Escwa) dresse un sombre bilan de la situation au Liban, où 74% de la population vit maintenant dans la pauvreté."La pauvreté au Liban a augmenté drastiquement au cours de la dernière année,...
commentaires (6)

LIBAN FORT = MICHEL AOUN ET SON TOUT PTI GENDRE. A CEUX QUI RECHIGNENT A CAUSE DE CETTE DEFINITION JE DIS : BONJOUR REVEILLEZ VOUS.

Gaby SIOUFI

14 h 47, le 04 septembre 2021

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Commentaires (6)

  • LIBAN FORT = MICHEL AOUN ET SON TOUT PTI GENDRE. A CEUX QUI RECHIGNENT A CAUSE DE CETTE DEFINITION JE DIS : BONJOUR REVEILLEZ VOUS.

    Gaby SIOUFI

    14 h 47, le 04 septembre 2021

  • Le terme "choc" devrait rester réserver à l'inattendu, le terme "crise" de même. Ce qui est arrivé au Liban était devinable à l'avance depuis au moins 15 ans. Les chiffres parlaient d'eux-mêmes. Le problème principal est que le détenteur des cordons de la bourse depuis des décennies savait à chaque gaspillage d'un dollar dans les subventions où cela va nous mener, mais il avait ses propres intérêts semble-t-il, et il a laissé coulé le pays à mon avis sur l'autel de ses intérêts personnels, sans sourciller, UNE PERSONNE. Néron, son cigare et Rome qui brule, ne passe que pour un enfant gâté comparativement, d'autant plus qu'il s'agit d'une légende invérifiable. Dans le cas libanais des centaines de milliers de personnes ont été ruinées, contraintes de mendier leur propres argents. J'ai lu des histoires sur des débâcles de pays mais d'aucun qui n'arrive à la hauteur des chevilles de ce qui est arrivé au Liban. En 1964 le Liban était l'un des 4 pays les plus riches au monde. L'Occident est passivement complice de ce que LA PERSONNE avait fait et tous ses pays qui se prennent pour des gardiens de la démocratie dans le monde devraient répondre pour un crime odieux qui est l'extermination des avoirs des libanais !

    Shou fi

    10 h 23, le 04 septembre 2021

  • Quelqu’un pourrait-il expliquer à l’Escwa le concept du "Liban Fort"? Je crois qu’il n’ont rien compris. Moi non plus d’ailleurs.

    Gros Gnon

    22 h 09, le 03 septembre 2021

  • Ils doivent jubiler les pourris au pouvoir. N’est ce pas leur but initial que de sacrifier les libanais pour les réduire au silence? N’empêche, un autre peuple aurait déjà tout envoyer valser depuis très longtemps.

    Sissi zayyat

    20 h 06, le 03 septembre 2021

  • Même nos bennes à ordures sont à l’image de notre crasse politique…

    Gros Gnon

    19 h 12, le 03 septembre 2021

  • Quand la tête est malade, il faudrait s'attendre au pire. Malheureusement, sa maladie est incurable.

    Esber

    17 h 54, le 03 septembre 2021

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