"Pauvreté multidimensionnelle", "dénuement généralisé", "réalité douloureuse" : le nouveau rapport de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Cesao - Escwa) dresse un sombre bilan de la situation au Liban, où 74% de la population vit maintenant dans la pauvreté.
"La pauvreté au Liban a augmenté drastiquement au cours de la dernière année, affectant désormais environ 74% de la population", souligne l'Escwa dans un rapport intitulé "Pauvreté pluridimensionnelle au Liban : une réalité douloureuse et des perspectives incertaines". "La prise en compte de facteurs autres que le revenu, notamment l’accès aux soins sanitaires, à l’éducation et aux services publics, porte le taux à 82% de la population vivant dans une pauvreté multidimensionnelle", précise l'organisation. Un chiffre qui a presque doublé entre 2019 et 2021.
Il y a un an, l'Escwa avait déjà tiré la sonnette d'alarme, prévenant que plus de la moitié de la population était "prise au piège de la pauvreté". Aujourd'hui, la secrétaire exécutive de l’agence onusienne Rola Dashti, a réitéré son appel à "créer un fonds de solidarité sociale pour atténuer la crise humanitaire dans le pays".
Hyperinflation inquiétante
Le Liban continue de s'embourber depuis 2019 dans la pire crise socio-économique de son histoire contemporaine, et les Libanais ont vu leur pouvoir d'achat s'effondrer, les prix continuant de flamber en raison de la dépréciation de la monnaie nationale. De plus, le pays est paralysé par des pénuries en série, alors que la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence, ne semble pas pouvoir, ou même vouloir, trouver de solutions à la crise.
L'étude menée par l'Escwa précise, en effet, que des "chocs interreliés ont affecté le taux de change officiel de la livre libanaise qui est fixe depuis 1997 (1507.5 LL pour un dollar, ndlr), des pressions énormes provoquant une dépréciation de la monnaie". Vendredi, la livre s'échangeait à plus de 18.000 LL sur le marché parallèle. "L’inflation a grimpé à 281 % entre juin 2019 et juin 2021", poursuit l'Escwa.
"Dénuement généralisé"
Selon l'organisation, "ces chocs combinés ont conduit à une détérioration significative des conditions de vie des Libanais et des non-libanais, et à un dénuement généralisé". "L'extrême pauvreté pluridimensionnelle, qui réfère à une privation dans deux dimensions ou plus de la pauvreté, touche aujourd’hui 34% de la population, et plus de la moitié du total des habitants dans certaines régions du pays", indique encore le rapport.
"Sachant que la crise socio-économique inédite au Liban touche tous les segments de la société, les personnes ayant les niveaux d’éducation les plus élevés, ainsi que celles ayant les plus bas niveaux, enregistrent maintenant des taux similaires", déplore l'organisation. L’étude souligne également que le pourcentage des familles privés de soins de santé s'élève désormais à 33%, et celui des personnes incapables de se procurer des médicaments a augmenté de plus de la moitié.
"La solidarité et la coopération entre toutes les classes de la société libanaise sont nécessaires pour atténuer l'impact de la crise", souligne Mme Dashti, qui encourage la mise en place de "régimes de protection sociale efficaces qui répondent mieux aux besoins des pauvres, en particulier ceux qui vivent dans une pauvreté multidimensionnelle extrême, et l’élargissement de leur champ d’action pour inclure les chômeurs".
Pour consulter le rapport de l'Escwa, cliquez ici
LIBAN FORT = MICHEL AOUN ET SON TOUT PTI GENDRE. A CEUX QUI RECHIGNENT A CAUSE DE CETTE DEFINITION JE DIS : BONJOUR REVEILLEZ VOUS.
14 h 47, le 04 septembre 2021